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Funestes présages

Funestes présages

Titel: Funestes présages
Autoren: Paul C. Doherty
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de la cave et le descendit à toute vitesse. Ranulf fit de même, surpris que l’huis n’en soit ni fermé ni barré. Il l’ouvrit d’un coup et se glissa dans les ténèbres. Alors qu’il s’arrêtait pour reprendre haleine, il entendit résonner un claquement de sandales. Il posa son épée, prit une mèche d’amadou et alluma une torche. Une fois que la lumière fut assez vive, il saisit son épée et se dirigea avec précaution vers le couloir, en frôlant le mur, la torche tendue à bout de bras. Il passa devant les entrepôts voûtés et se demanda ce que le frère lai comptait faire. Derrière lui, Corbett cria son nom.
    — Éloignez-vous ! cria l’écuyer.
    Perditus était un ennemi habile, un soldat expérimenté. Ranulf craignait que, s’étant muni d’un arc et de flèches, il prépare une embuscade. Une flaque de lumière brillait au bout du couloir. Le frère lai se trouvait dans la resserre où l’abbé Stephen avait découvert la mosaïque. Ranulf observa avec grande attention la lumière, s’attendant à voir l’assassin armé apparaître sur le seuil. Hormis une ombre mouvante, il ne distinguait rien. Il s’approcha à pas de loup. S’arrêtant sur le seuil, il lança la torche à l’intérieur où elle tomba sur le sol. Puis il descendit l’escalier d’un pied léger et s’immobilisa, frappé de stupeur. Perditus, épée et poignard posés à terre près de lui, était agenouillé et contemplait la mosaïque.
    — Elle est belle, n’est-ce pas ? chuchota-t-il en suivant ses contours du doigt. L’abbé Stephen l’aimait beaucoup, vous savez. Il voulait qu’on la remonte pour l’installer dans le choeur. Ne la trouvez-vous pas splendide, Ranulf ?
    — Si, si, en effet.
    — On ne devrait pas la laisser ici, reprit Perditus. Ces moines marmottant ne savent pas reconnaître la vraie beauté quand ils la voient.
    — Vous avez occis l’archidiacre Wallasby et le prieur Cuthbert, déclara Ranulf.
    — Peu m’en chaut. De toute façon, ils devaient mourir. C’est grand dommage que je n’aie pu achever toute cette ennuyeuse besogne. Mais vous, je ne vous aurais point tué. Vous auriez plu à l’abbé Stephen. J’ai essayé de prévenir Corbett. Je voulais juste que vous partiez et que vous abandonniez ces pécheurs à ma justice.
    Il caressa derechef la mosaïque.
    — Je n’ai que deux véritables regrets : n’avoir pas agi plus vite pour exécuter tous ces maudits moines et n’avoir jamais rencontré ma mère.
    Il sourit à Ranulf.
    — Mais il vaut mieux qu’elle ne me voie pas comme un félon, pieds et poings liés, non ? Dis-moi la vérité, Ranulf-atte-Newgate : je serai pendu à Londres, n’est-ce pas ?
    — Si l’on vous juge fol, répondit ce dernier, le roi pourrait vous faire grâce et vous enfermer le reste de votre vie...
    — Bon.
    Ranulf connaissait toutes les ruses des combattants des rues : Perditus s’était détendu, les épaules basses. Il recula. Le meurtrier saisit son épée et son poignard et bondit, les genoux un peu fléchis. À la lueur de la torche, il semblait calme, le regard serein, l’air lointain et rêveur.
    — En garde ! ordonna le clerc de la Cire verte.
    Perditus s’avança d’un pas souple, armes dardées.
    Ranulf para le coup. Le choc de l’acier et les piétinements résonnaient dans la cave. Ranulf était aux aguets. À nouveau le frère lai brandit son épée en feintant puis se fendit, dague en avant. Ranulf bloqua l’attaque et l’esquiva. Toute son attention se portait sur cette silhouette sautillant dans la lumière, en avant, en arrière. Perditus n’était pas un bravache des rues, mais un soldat accompli. Il s’avançait, feintait, parait. Et, chaque fois, Ranulf l’évitait. Enfin Perditus recula, haletant, armes baissées. Il leva son épée dans un salut puis la rabaissa, le bout pointé directement sur le visage de son adversaire.
    — C’est ainsi que cela devrait se passer, non, Messire le clerc ? Combattant contre combattant. Épée contre épée.
    Il reprit sa danse. Ranulf se déplaça pour esquiver le coup attendu, mais Perditus, alors qu’il se fendait, leva soudain ses armes et exposa son corps. Ranulf ne put retenir son geste et enfonça profondément son épée dans la poitrine de son agresseur. Il l’en retira aussitôt. Perditus lâcha ses armes qui tombèrent avec fracas et s’effondra sur les genoux. Il porta les mains à sa blessure dont jaillissait le sang. Il
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