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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
Autoren: Alain Decaux
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l’accusation.
    4° Les identifications par témoins oculaires, désignant Oswald comme le meurtrier de l’agent Tippit, sont dénuées de valeur probante. Rien ne permet d’affirmer que le meurtrier de l’agent Tippit, quel qu’il soit, était l’assassin du président Kennedy.
    5° Le fait de s’être débattu au Texas Theatre ne prouve en aucune manière qu’Oswald était l’assassin du Depository .
    6° Le fait qu’Oswald ait « menti à la police d’une façon répétée et flagrante » ne signifie rigoureusement rien.
    7° Il n’existe pas de preuve sérieuse permettant d’affirmer qu’Oswald a tenté de tuer le général Walker en avril 1963. De toute façon, s’il avait une raison pour tuer le général Walker – qu’il devait haïr, en raison de ses opinions d’extrême droite – il n’en avait aucune dans le cas du président, avocat de la coexistence pacifique et d’un rapprochement avec l’Union soviétique.
    8° « Confirmant, en fait, les déductions que permettait son dossier des Marines , et l’impossibilité où il se trouvait de se livrer à un entraînement quelconque, ainsi que les témoignages des experts internationaux visant les possibilités techniques de l’arme en question, la Commission Warren a prouvé définitivement, au cours des reconstitutions auxquelles elle a procédé, que Lee Oswald n’avait ni l’habileté personnelle ni les moyens matériels de commettre l’attentat d’Elm Street. »
    L’un des arguments principaux de la non-culpabilité d’Oswald tient à la chronologie. Les employés de Depository témoignent que leur collègue, durant toute la matinée du 22 novembre, a travaillé au 5 e étage. D’autres déclarent l’avoir croisé un quart d’heure avant les coups de feu : donc vers 12 h 15. Souvenons-nous que, dans l’instant même qui a suivi les coups de feu, l’agent Baker s’est précipité dans le Depository et a rencontré, au premier étage , Lee Harvey Oswald. Il ne paraissait nullement essoufflé et s’occupait sans hâte, à la cafétéria, à sortir un Coca-Cola du distributeur de boissons.
    Oswald se serait donc trouvé au premier étage quinze minutes avant l’attentat – et une à deux minutes après. Peut-on penser que le tireur aurait attendu le dernier instant pour se mettre en place, courant ainsi le risque que le cortège soit en avance sur l’horaire annoncé par la presse ? Peut-on croire que le même tireur, ayant atteint son but, l’ayant vérifié en se penchant à la fenêtre, ait eu le temps, en moins d’une minute, de dévaler quatre étages par l’escalier, de se rendre à la cafétéria et de se servir la boisson américaine par excellence ?
     
    Edward Jay Epstein a fort bien montré pourquoi la Commission Warren n’avait pas atteint son but. Les hautes personnalités nommées pour diriger l’enquête étaient, de par leurs fonctions habituelles, trop occupées pour consacrer tout leur temps à cette tâche essentielle. Celle-ci fut l’œuvre d’un certain nombre de subalternes – de jeunes avocats notamment – dont la commission s’est contentée d’entériner les travaux. Epstein se montre convaincu que, parmi les membres de la commission, il n’y eut aucune volonté de tromper mais une pensée inconsciente, constamment présente : entre les divers éléments de l’enquête, retenir surtout ceux qui écartaient l’hypothèse d’un complot. Dans cette perspective, la commission s’est appliquée de son mieux à passer sous silence l’éventualité d’autres assassins. « Il est bien évident, dit Epstein, qu’une discussion sérieuse de ce problème aurait miné le propos dominant de la commission, c’est-à-dire la dissipation des doutes et des suspicions. Si elle avait clairement fait savoir que des éléments de preuve substantiels indiquaient la présence d’un second meurtrier, elle aurait ouvert la boîte de Pandore des spéculations et des doutes. En donnant sa version de la vérité, la Commission Warren a agi en vue de rassurer la nation et de servir l’intérêt national. »
    Il faut donc nécessairement revenir à Oswald.
    Quelque effort que je fasse, je ne parviens à voir dans la thèse de l’innocence d’Oswald – les successeurs de Lane et de Sauvage sont nombreux – qu’un simple jeu de l’esprit, analogue à celui de cet écrivain qui, au XIX e siècle, s’amusa à démontrer que Napoléon n’avait jamais existé. Bien sûr, il est facile de
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