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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
Autoren: Alain Decaux
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davantage – on entre dans le domaine du possible. Signalons à cet égard que des champions de tir, lors de la reconstitution de l’attentat, n’ont pu, au mieux, que placer deux balles sur trois dans la cible mouvante constituée par une voiture roulant à la même vitesse que celle de JFK. Ils ont pris plus de temps que celui qui eût été nécessaire à Oswald pour tirer ses trois balles.
    Aujourd’hui, la bibliographie du « mystère Kennedy » est considérable. Les auteurs s’affirment presque tous partisans du complot  (163) .
     
    Trois ans après l’attentat, les sondages indiquaient déjà que près de 80 % des Américains ne croyaient plus aux conclusions de la Commission Warren – ils seront 87 % en 1975. Peu à peu, les enquêtes parallèles ont dévoilé que la police de Dallas avait occulté de nombreux faits, que les Services secrets, le FBI et la CIA en avaient fait autant.
    À partir de 1967, l’opinion s’enflamme. Cette année-là, le procureur de La Nouvelle-Orléans, Jim Garrison, accuse Clay Shaw, homme d’affaires jusque-là respecté et estimé, d’avoir participé à un complot monté par la CIA et destiné à assassiner le président Kennedy. De coups de théâtre en rebondissements, le procès tient pendant deux ans les Américains en haleine. Bien d’autres aussi  (164) . En définitive, Garrison n’a pu apporter la preuve indéniable d’une collusion entre la CIA, Shaw et Oswald. Il n’en a pas moins porté des coups sérieux à la thèse toujours officielle d’un tueur isolé. Si la carrière du procureur a été brisée, il a pu découvrir – et sans doute savourer – le témoignage sous serment délivré en 1979 par Richard Helms, directeur de la CIA de 1966 à 1973, selon lequel Clay Shaw avait réellement travaillé pour la fameuse Agency  (165) .
    C’en est trop. Après les assassinats de Robert Kennedy et de Martin Luther King, l’Amérique déprimée par la guerre du Vietnam et le Watergate veut savoir. La Chambre des représentants crée en son sein le House Select Committee on Assassinations (HSCA) qui va mener l’enquête pendant trois ans et, pour ce faire, dépenser 6 millions de dollars.
    Ses conclusions, rendues publiques en 1979, réduisent à néant celles de la Commission Warren. Si, aux yeux des représentants, Oswald reste coupable, le HSCA reconnaît que « plusieurs tireurs » se sont trouvés en même temps que lui sur la place tragique.
    Il y a donc eu complot.
    Le HSCA s’est malheureusement révélé incapable de désigner les membres de la conspiration. Pas plus que les raisons pour lesquelles on a voulu se débarrasser de Kennedy. Est-ce parce que le président, après l’invasion ratée de Cuba à la baie des Cochons – organisée par la CIA –, a décidé d’ôter aux Services secrets la responsabilité de telles entreprises pour la réserver au seul pouvoir exécutif ? Les tireurs de Dealey Plaza auraient-ils été des exilés cubains recrus de haine du fait de l’« abandon » de Kennedy ? Doit-on incriminer la Mafia dont certains parrains auraient subventionné la campagne présidentielle de Kennedy et n’auraient pu tolérer de n’en recevoir, après l’élection, aucune des compensations espérées ? Le complot est-il venu d’une extrême droite exacerbée, après la crise des fusées de Cuba, par la relative détente avec l’URSS qui s’en est suivie ? Le lobby de l’armement – comme l’a imaginé Oliver Stone – aurait-il redouté un désengagement des États-Unis au Vietnam qui l’aurait privé des revenus gigantesques générés par la guerre ?
    Tout a été dit. Rien n’a été démontré.
     
    Seul Oswald aurait pu désigner ses complices. Ruby a agi quand il le fallait et comme on le lui a sans doute ordonné. Au même moment, la dépouille de John Fitzgerald Kennedy était portée, sur un affût de canon, dans la rotonde du Capitole. Devant le cortège, s’avançait un cheval sans cavalier. Sa présence évoquait une tradition remontant à Gengis Khan, aux temps où l’on croyait que le cheval devait franchir avant son maître la « Grande Porte du Ciel ». Plus de 250 000 personnes allaient défiler, dix-huit heures durant, devant le corps du président assassiné. Ce même dimanche, on vit Jacqueline Kennedy, tenant par la main Caroline et le petit John, gravir les trente-six marches de marbre qui conduisent à la rotonde. Point de larmes sur le beau visage encadré d’une
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