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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
Autoren: Alain Decaux
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survient à 14 h 30. Johnson prononce la formule consacrée : « Moi, Lyndon Baines Johnson, je jure solennellement de remplir fidèlement la fonction de président des États-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, de défendre et de protéger la Constitution des États-Unis. Avec l’aide de Dieu. » Il est président. Il embrasse doucement Jacqueline sur la joue, puis Lady Bird, et donne son premier ordre :
    — Il faut maintenant ramener cet avion à Washington.
     
    Au bureau de police de Dallas, on interroge toujours Oswald. À mesure que les heures passent, les soupçons deviennent certitude, l’enchaînement des faits semble trop évident pour qu’il soit possible de douter. Dès 16 heures, le 22 novembre, on attache l’assassin présumé à trois autres personnes, et on le pousse vers une salle de réunion où attend une serveuse, Helen Markham, seul témoin oculaire de l’assassinat de l’agent Tippit. On lui demande de reconnaître, parmi les quatre hommes, celui qu’elle a vu tirer sur le policier : elle désigne Oswald, puis elle éclate en sanglots. On présente le groupe à Barbara Davis et sa sœur Virginia ; toutes deux ont vu le meurtrier de Tippit passer en courant et jeter dans les buissons ses cartouches vides retrouvées peu après. Celles-ci sont du modèle adapté au revolver que l’on a découvert, au Texas Theatre , sur Oswald. Les sœurs Davis reconnaissent Oswald. Ted Callaway, lui aussi, a vu Oswald passer en courant dans l’avenue Patton. Il l’a même hélé, sans obtenir autre chose qu’un grognement incompréhensible. Callaway reconnaît Oswald.
    On reconduit Oswald dans le bureau du capitaine Fritz. Il semble très à l’aise et enveloppe ses propos d’ironie, de flegme et de mépris. Calmement, il explique à Fritz que les témoins se trompent, ou qu’ils ont été influencés par la police. Dans le couloir, il a croisé des journalistes. Il leur a fait part de son désir de prendre une douche – et de jouir de ses droits civiques.
    Après une nouvelle confrontation de témoins – tout aussi accablante que la première – le capitaine Fritz signe une plainte accusant Oswald du meurtre de l’agent Tippit. Il est un peu plus de 19 heures. Il n’est pas encore question de l’assassinat du président.
    Vers 19 h 40, troisième confrontation. Au QG de la police, on amène des témoins qui ont assisté à l’attentat de Dealy Plaza. Howard L. Brennan reconnaît Oswald « comme étant l’homme qui ressemble le plus à celui qu’il a vu à la fenêtre ». Il déclare néanmoins qu’il est « incapable de l’identifier formellement ». Il faut préciser qu’il souffre d’une vue assez basse : ses déclarations à la police après l’attentat désignaient tout au plus une silhouette.
    Oswald ne paraît nullement impressionné. Il persiste dans son système élémentaire : il nie, il ne cesse de nier. À 23 h 26, le capitaine Fritz signe une nouvelle plainte : cette fois, Oswald est accusé de meurtre du président Kennedy.
     
    La nuit s’avance. Les locaux de la police grouillent littéralement de journalistes. Parmi ceux-ci s’est glissé un personnage massif, court sur jambes, propriétaire de boîtes de nuit à Dallas : Jack Rubinstein, dit Jack Ruby. Assez peu recommandable, ce Ruby. Élevé dans les bas quartiers de Chicago, dès son adolescence il fréquente des gangsters. Par la suite, il a – comme écrivent les rapports de police – « vécu d’expédients ». Il a essayé de vendre des bustes du président Roosevelt. Il a déposé un copyright pour une affiche représentant un drapeau américain et portant l’inscription : « Rappelez-vous Pearl Harbor. » Il croit avoir trouvé son chemin de Damas en ouvrant successivement deux cabarets à Dallas : le Carrousel Club et le Vegas Club mais, au moment de l’assassinat, il doit beaucoup d’argent à son frère Earl et à son ami Ralph Paul. Il doit aussi 44 000 dollars au fisc. Les relations de Ruby avec la police sont incontestables. La Commission Warren elle-même reconnaît que « les amitiés de Ruby dans la police étaient beaucoup plus étendues que celles du citoyen moyen ». Le personnel des boîtes de Ruby a reçu l’ordre – une fois pour toutes – de servir gratuitement de l’alcool à tous les policiers qui se présenteraient. Johnny Cola, qui a fréquenté Ruby pendant de longues années « de façon intime », déclare que son ami
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