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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy
Autoren: Alain Decaux
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redoutait la publication de documents particulièrement pénibles à considérer. La commission a dû se contenter de schémas et de dessins exécutés par un artiste qui n’a pas davantage eu connaissance des photographies de l’autopsie et n’a fait que suivre de son mieux les instructions verbales du commandant James J. Humes, pathologiste de la Marine qui a dirigé l’autopsie du président et signé le rapport. Cet artiste a donc indiqué, par une flèche, le trajet d’une balle qui aurait frappé le président dans la nuque et serait ressortie par la gorge. L’orifice d’entrée est donc situé au-dessus de l’orifice de sortie, ce qui est logique si l’on songe que la balle aurait été tirée du cinquième étage du Depository . On conçoit qu’au vu de ce dessin, les membres de la Commission Warren se soient déclarés parfaitement satisfaits : une telle trajectoire pouvait se poursuivre vers l’avant et traverser le corps du gouverneur Connally.
    Plus heureux que la Commission Warren, nous disposons aujourd’hui des photos et des radios de l’autopsie de Kennedy, accessibles depuis 1988. Plusieurs d’entre elles ne correspondent pas du tout au rapport présenté en 1963. La position du trou de ce que l’on a appelé la « balle magique » – celle qui aurait traversé à la fois le président et Connally – confirme que les croquis soumis à la Commission Warren ne reflétaient en rien la trajectoire réelle ; l’orifice se situe à plusieurs centimètres au-dessous de ce que montrait le dessinateur. À l’encontre de ce qu’affirmaient les médecins de 1963, la plaie de la tête « ne se prolonge pas jusqu’à l’occiput ». Plusieurs anomalies relevées et une incompatiblité entre certaines radios et certaines photos ont permis de douter de l’authenticité de plusieurs d’entre elles. Le photographe Stringer n’a pas reconnu tous les clichés qui lui étaient attribués. Ce qui a permis d’écrire que « ces photos posent plus de questions qu’elles n’en résolvent  (162)  ».
    Il faut donc nous contenter d’autres éléments d’appréciation. Nous en possédons – et de fort précis.
    Premier élément  : le relevé des blessure établi par le commandant Humes lui-même pendant l’autopsie montre que la blessure du dos ne se trouve pas dans la nuque, mais beaucoup plus bas, sous l’épaule droite.
    Deuxième élément  : l’agent Clinton Hill, présent à l’autopsie, déclare qu’il a vu « un orifice dans le dos, situé à environ 15 cm au-dessous de la ligne du cou ». L’agent Glen A. Bennett, des Services secrets, placé dans la voiture qui suivait immédiatement la Lincoln du président, a vu « un coup de feu frapper le président à 11 ou 12 cm au-dessous de l’épaule droite ». Le rapport sommaire du FBI décrit un orifice d’entrée situé « juste au-dessous de l’épaule ».
    Tout cela est en contradiction absolue avec le Rapport Warren qui fait état d’une blessure « à l’arrière du cou ».
    Il y a mieux encore.
    Troisième élément  : de la veste, de la chemise, de la cravate du président, on a pris des photographies que l’on ne trouve ni dans le rapport Warren, ni dans les vingt-six volumes de pièces justificatives. Elles permettent de distinguer clairement les déchirures causées dans l’étoffe par le passage de la balle. L’orifice de pénétration de la balle dans le veston se découvre à 13,7 cm au-dessous du col, et l’orifice de pénétration dans la chemise à 14,59 cm au-dessous du col. Naturellement, on peut imaginer que la veste du président se soit trouvée considérablement remontée dans le dos au moment de l’impact. Le film de Zapruder – toujours lui – ne montre rien de tel. D’ailleurs, pour qu’une veste remonte autant, il faut que celui qui la porte soit littéralement affalé sur son siège. Or John Kennedy portait un corset orthopédique qui l’obligeait à se tenir très droit. À l’avant, la chemise est déchirée un peu au-dessous du bouton de col. Le nœud de la cravate est traversé.
    Certes, les experts en balistique ont souvent constaté d’étranges déviations en matière de trajectoire de balles. Mais une balle tirée du cinquième étage dans le dos d’un individu ne saurait, en tout état de cause, ressortir par la gorge du même sujet, plus haut qu’elle n’est entrée et redescendre pour frapper ensuite le gouverneur Connally.
    Conclusion évidente : la
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