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Amours, Délices Et Orgues

Amours, Délices Et Orgues

Titel: Amours, Délices Et Orgues
Autoren: Alphonse Allais
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textuellement, vous éclairera sur la question :
    « LA PORCARINE
    » Origine et principe de l’invention.
    » Le plus simple cultivateur sait que le cochon arrivé au moment psychologique (sic), c’est-à-dire gras à point , se laisse manger par les rats des portions importantes de sa chair.
    » Le célèbre inventeur M. L. Tourillon , qui nous a cédé ses brevets, et qui reste attaché à notre société, frappé de ce fait, imagina sa fameuse machine à délarder .
    » Un pantographe élastique et des lames hélicoïdales à cuiller en furent la base, etc., etc. »
    … Suit la description en détail de l’opération et la désignation des futures victimes, lesquelles appartiendront aux races Middlesex , New-Leicester et Tonkinoise . (La race Craonnaise est, paraît-il, trop en chair pour ce genre d’entreprise. Heureuse race !)
    « … Convenablement exploité, chaque cochon nous offrira ( ! ! !) 100 kilos de lard par an, soit deux cents francs au minimum. »
    – Et la Société Protectrice des animaux ! vous exclamez-vous.
    Le cas est prévu et un charmant petit post-scriptum répond d’avance à la menace : « Pour calmer les alarmes des cœurs tendres et donner satisfaction à la Société Protectrice des Animaux, les cochons seront anesthésiés avant de subir les opérations. »
    Attendons-nous à une forte hausse sur le chloroforme.
     
    LA MALENCONTREUSE PRONONCIATION
    William Bott, que nous appelons fort spirituellement Henry Bott chaque fois qu’il abuse du cock-tail, est un Bostonien fort aimable, et des plus distingués, ainsi que sont, pour la plupart, les gens de Boston.
    C’est à son propos que j’écrivis ces vers de rime assez plaisante, n’est-ce pas :
    Bott, en dansant la valse et le boston, usa
    Le parquet de Mary Webb, à Boston (U. S. A.)
    Débarqué en France au printemps dernier, cet Américain, sur la recommandation de notre vieux camarade W. D. Forrest, le publisher de Paragraphs , devint tout de suite mon ami.
    Le français qu’il parlait était un français irréprochable déjà ; seuls, quelques mots auraient gagné à être plus correctement prononcés.
    Ainsi, il disait flott , pott , comme si ces mots, à l’instar de son nom, eussent comporté deux t .
    Sur une simple observation, il rectifia ces petites imperfections, et parla bientôt aussi purement que M. Lebargy.
    Je me suis beaucoup attaché à mon ami Bott, esprit original, et tout de primesaut.
    Un matin que je l’avais rencontré sur la plage, il me proposa un match à la carabine.
    J’acceptai d’autant plus volontiers que je connais les personnes qui tiennent le tir, jeunes et délurées Montmartroises dont la jolie sœur aînée porte un nom fort connu dans l’armorial de la galanterie parisienne.
    Bott, excellent tireur pourtant, dut s’incliner devant mon écrasante supériorité : après un grand nombre de cartons, il renonça à la lutte et paya la note ès mains d’une des jeunes filles, cependant que je complimentais l’autre sur la jolie tournure que prenait sa taille.
    – Au revoir, mesdemoiselles.
    – Au revoir, messieurs… On vous reverra cet après-midi ?
    – Peut-être.
    Bott avait l’air tout chose.
    – Qu’avez-vous, ami Bott ? fis-je.
    – J’ai que cette petite Charlotte vient de me tenir des propos auxquels je n’ai rien compris.
    – Quels propos ?
    – Voici textuellement ce qu’elle m’a dit :
    « Ça ne serait pas à faire que j’en aurais un ! On a déjà bien assez de mal à gagner sa pauvre galette sans la refiler encore à des mectons qui se f… de vous ! »
    – Que lui aviez-vous dit qui amenât cette énigmatique réponse ?
    – Pour lui payer les 17 fr. 50, frais de notre match, je lui donnai un louis et, comme elle se disposait à me rendre la monnaie, je lui offris gracieusement (car elle me plaît beaucoup, cette petite) : « Gardez le tout, mademoiselle, ce sera pour votre dot . »
    – Et vous avez prononcé dot , sans faire sonner le t  ?
    – Dame, oui, comme vous m’avez indiqué pour flot , pot , etc.
    – Alors, je m’explique tout ! La petite aura compris que vous lui donniez de l’argent pour son dos .
    – C’est moi qui ne comprends plus.
    –  Dos est le terme argotique et bien parisien par lequel on désigne les gentlemen qui se font de détestables revenus avec l’inconduite de leurs compagnes.
    – Horrible ! Horrible ! Qu’est-ce que cette fillette va penser de moi ?
    Et Bott tint
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