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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire
Autoren: Max Gallo
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gouvernement dont Laval est ainsi le seul maître.
    Et Pétain, ce jeudi 30 décembre 1943, en buvant
paisiblement une infusion chaude, se félicite de la « victoire » qu’il
vient de remporter en se désolidarisant de décisions qui lui déplaisent, mais
en laissant Laval les mettre en œuvre !
     
    Mais qui, hors du cercle étroit des Ultras, prête encore
attention à cette guerre des antichambres que se livrent à l’hôtel du Parc
Pétain et Laval ?
     
    En fait, les Français sont suspendus aux nouvelles qui
parviennent depuis les émetteurs de la BBC à Londres en dépit des brouillages.
    Et chaque auditeur est certain que l’année 1944 sera celle
du Débarquement, de la Libération.
     
    Au 30 décembre 1943, sur le front de l’Est, l’armée
Rouge enfonce les lignes allemandes tout au long de 300 kilomètres. Elle
progresse en profondeur de 50 à 100 kilomètres, et reprend mille
agglomérations.
    Dans le Pacifique, les Américains chassent île après île les
Japonais des territoires qu’ils avaient conquis en 1941-1942. L’US Air Force
est maîtresse du ciel et commence systématiquement à bombarder le Japon.
    Sur le front d’Italie, la bataille est engagée par les
Anglo-Américains et le corps expéditionnaire français dans les Apennins, sur le
fleuve Garigliano. C’est le sort de Rome qui se joue.
    Sur mer, les Alliés ont déjà remporté la victoire.
    Jamais autant de convois n’ont traversé l’Atlantique avec
aussi peu de pertes.
     
    Et le 26 décembre, au large du cap Nord, la Royal Navy
coule le croiseur Scharnhorst, le fleuron de la marine allemande.
    Quant au ciel d’Europe, il appartient aux Alliés.
    Dans les derniers jours de décembre, ils déversent des
milliers de tonnes de bombes sur l’Allemagne, au cours de 3 000 sorties
de bombardiers !
    Dans chaque nation d’Europe occupée, la Résistance multiplie
les sabotages, les attentats.
    En France, le Conseil National de la Résistance affirme :
    « La Résistance doit se battre ou disparaître.
    « Après avoir agi de façon défensive, elle a pris
maintenant un caractère offensif et seul le développement offensif des Français
contre l’ennemi permettra à la Résistance de subsister et de vaincre. »
     
    En ce mois de décembre 1943, la Résistance livre jour après
jour la « bataille du rail ».
    Lignes et ponts coupés, locomotives sabotées dans les dépôts
des gares, trains allemands détruits sont quotidiens.
    Le maquis de Bourgogne fait « sauter » plus de
200 permissionnaires dans un train de la Wehrmacht. À Dieppe, 17 locomotives
sont endommagées. Plus de 220 coups de main ont lieu durant le seul mois
de décembre contre le système ferroviaire dont 109 sur le réseau sud-est !
Les grandes lignes sont interrompues souvent pour plusieurs jours.
    Les pertes allemandes sont élevées ; plusieurs dizaines
de soldats tués à chaque déraillement d’un train de permissionnaires.
     
    Aux réseaux de résistance, aux maquis s’ajoutent les réseaux
anglais du Special Operation Executive (SOE) qui organisent, dirigent, arment
des milliers de Français qui échappent ainsi au contrôle et aux directives de
la France Combattante, suscitant parfois la suspicion du Bureau Central de
Renseignements et d’Action (BCRA) gaulliste.
    En fait dirigés par des Britanniques, les groupes du SOE
mènent une action efficace, créent des stocks d’armes en vue de leur
intervention le jour du Débarquement.
     
    Les représailles allemandes, les attaques menées par les
forces de l’ordre de Vichy répondent à ce développement rapide des effectifs et
des actions de résistance.
    Les troupes allemandes, assistées de miliciens, de Groupes
Mobiles de Réserve (GMR), commencent à encercler les maquis des Glières, du
Vercors, de l’Ain.
    On rafle, on torture, on déporte, on exécute.
    Ce qui se passe en Haute-Savoie, en ce mois de décembre 1943,
annonce les massacres à venir, révèle aussi la confiance – et l’inconscience –
des jeunes « réfractaires » qui imaginent que l’ennemi a accepté sa « défaite
annoncée ».
     
    Le soir de Noël, une colonne allemande guidée par une « indicatrice »
qui a promis de leur livrer les maquisards de la vallée de Boëge, en
Haute-Savoie, cerne la salle des fêtes du village d’Habère-Lullin.
    De jeunes maquisards y dansent, célébrant Noël, insouciants.
    On les a prévenus de l’avance d’une colonne allemande de SS.
Ils
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