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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire
Autoren: Max Gallo
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1 er  janvier 1943, la radio anglaise a
annoncé qu’à Stalingrad, en six semaines, 175 000 soldats allemands
ont été tués !
    Et quel destin pour les 100 000 hommes qui
demeurent encerclés dans les décombres de la ville ?
    Mais la guerre dans le désert est aussi éprouvante. D’ailleurs,
rien ne sert de comparer un front à l’autre : chaque défaite à El-Alamein
ou à Stalingrad affaiblit l’Allemagne, non seulement parce que des positions
ont été perdues, des centaines de milliers d’hommes sacrifiés en vain, mais
encore parce que les peuples d’Europe ne croient plus à la victoire de l’Allemagne.
    On court vers l’autre camp, souvent pour faire oublier la « collaboration »
avec le nazisme, pour échapper à la débâcle et au châtiment.
     
    L’année 1942 a été ainsi l’année tournante. Un officier
anglais prisonnier, interrogé par Rommel, a d’abord répondu :
    « 1942, c’est enfin l’année où le jour se lève. »
    Et cela vaut pour tous les théâtres d’opérations : le
front de l’Est d’abord, mais aussi l’Afrique avec le débarquement en Afrique du
Nord des Américains.
    Ce n’est pas encore le second front que réclame Staline à
ses alliés, mais les Anglo-Américains ont montré qu’ils ont la maîtrise de la
Méditerranée et que leurs convois ont réussi à traverser l’Atlantique en dépit
des pertes que leur ont infligées les sous-marins allemands (les U-Boote).
    Ils ont aussi la maîtrise du ciel, écrasant sous les bombes
lancées par des milliers d’avions les villes allemandes, les sites industriels
ou les usines et les voies de communication des pays occupés par les Allemands.
     
    Qui pourrait encore croire avec assurance à la victoire de l’Allemagne
sinon ceux qui se sont trop engagés dans la collaboration pour espérer être « blanchis »
et ceux qui ont ainsi lié leur destin à celui du fascisme et du nazisme ?
    En France, Pierre Laval, revenu au pouvoir à la fin de l’année
1942, a fait ce choix en déclarant : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne
parce que sans elle le bolchevisme demain s’installerait partout. »
    Laval analyse le conflit comme une véritable « guerre
de religion entre la civilisation européenne et le communisme ».
     
    En fait – et même si Churchill et à un moindre degré
Roosevelt ne se font aucune illusion sur le caractère du régime soviétique –
à la fin de l’année 1942, les dirigeants alliés savent que Hitler applique « la
solution finale au problème juif » : c’est-à-dire l’extermination de
millions de personnes – des nouveau-nés aux vieillards. Qui pourrait dans
ces conditions s’engager dans des négociations avec l’Allemagne nazie, même si
l’on connaît la violence souvent comparable du régime stalinien ?
    On veut la destruction de l’Allemagne nazie.
    On voit s’organiser partout en Europe des réseaux de
résistance nourris par la fuite devant les rafles destinées à fournir de la
main-d’œuvre aux usines allemandes (Service du Travail Obligatoire) ou, pire
encore, celles qui visent à déporter les Juifs vers des camps d’extermination. Ainsi,
la rafle du Vélodrome d’Hiver, à Paris, le 16 juillet 1942, voulue par les
Allemands, organisée et réalisée par la police française.
     
    Au vrai, l’évolution de la situation militaire allemande en
1942, le patriotisme des nations, le refus de partir travailler en Allemagne, le
rejet de la persécution antisémite, et même les défaites « lointaines »
des Japonais devant les Américains (Midway, Guadalcanal) font donc que l’année
1942 est celle où enfin le jour se lève , pour les adversaires de l’Allemagne
de Hitler.
     
    Ce vendredi 1 er  janvier 1943, cela est
acquis.
    Mais pour autant l’année qui commence sera-t-elle portée par
le souffle de la victoire  ?
    Rien n’est encore gagné en ce mois de janvier 1943.
    On connaît la détermination fanatique de Hitler et de son
entourage. Goebbels exalte la Totalkrieg et on l’acclame.
    Un officier aussi lucide que le Feldmarschall Erwin Rommel
écrit à sa femme :
    « Pour les combats qui se préparent nous ferons notre
devoir comme le pays l’attend de nous. »
    À Stalingrad, alors que dans ces premiers jours de janvier
1943 se déchaîne l’artillerie russe, un officier allemand, le colonel Selle, écrit :
    « La porte du tombeau est en train de se refermer sur
nous. »
     
    Année 1943 : une seule
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