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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire
Autoren: Max Gallo
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dans des
conditions inhumaines.
    « Vous n’avez aucune chance de briser les cercles qui
vous entourent. Votre situation est sans espoir et il est désormais inutile de
poursuivre la résistance.
    « Pour toutes ces raisons et afin d’éviter d’inutiles
effusions de sang, nous vous soumettons les conditions de capitulation
suivantes. »
    Elles sont traditionnelles et le général Paulus, comme s’il
voulait convaincre ses officiers, lit lentement, s’arrêtant après chaque phrase.
    « Les armes, le matériel et les munitions seront livrés
aux Russes en bon ordre et en bon état.
    « La vie et la sécurité seront garanties à tous les
soldats et officiers qui cesseront le combat et, dès la fin de la guerre, ils
retourneront en Allemagne ou dans tout autre pays où les prisonniers de guerre
choisiront de se rendre.
    « Tous les prisonniers peuvent garder leurs uniformes, leurs
insignes, leurs décorations et leurs objets personnels ; quant aux
officiers supérieurs, ils conserveront leurs armes blanches. Tous les
prisonniers recevront une alimentation normale, et des soins médicaux seront
fournis à ceux qui en ont besoin. »
     
    La réponse doit être remise le lendemain, samedi 9 janvier,
à 10 heures. Le lieu, les conditions – une voiture arborant un
drapeau blanc – sont précisés.
    Si l’ultimatum est rejeté, l’artillerie et l’aviation russes
annihileront les troupes allemandes encerclées. Les chefs allemands porteront
la responsabilité de cet anéantissement.
     
    Silence d’abord dans ces sous-sols surpeuplés, puis des voix
que Paulus ne cherche pas à identifier. L’une dit que les suicides se
multiplient, que les Roumains se rendent déjà.
    D’autres voix disent qu’on ne peut faire confiance aux
Russes. Ils massacreront. Ils laisseront mourir.
    Paulus se lève. Il va câbler l’ultimatum au Führer auquel
tous les soldats allemands sont liés par le serment. Il ne l’oublie pas.
    Chacun imagine la réponse du Führer. Mais Paulus précise qu’il
demandera au Führer de lui accorder sa pleine liberté d’action.
     
    La réponse est un nein brutal.
    Mais le silence, le samedi 9 janvier, a enseveli
Stalingrad.
    Personne ne tire.
    Des officiers russes s’aventurent dans le no man’s land ,
s’adressent à quelques Allemands qu’ils conjurent de déposer les armes. En vain.
     
    Le dimanche 10 janvier, cette trêve de fait cesse.
    Sept mille canons et mortiers russes (170 par kilomètre dans
certains secteurs) écrasent les positions allemandes.
    La résistance est acharnée, mais les Allemands sont
submergés, l’avance russe est irrésistible. En moins de six jours, la poche
allemande est réduite de moitié.
    Le dimanche 17 janvier, les Russes renouvellent leur
offre de capitulation.
    Des soldats allemands résistent jusqu’à leur avant-dernière
cartouche puis se suicident ou achèvent les blessés pour qu’ils ne tombent pas
aux mains des Russes.
    D’autres sortent de leurs bunkers, s’avancent, chancelants, sans
armes, et se rendent.
     
    Le général Paulus câble au Führer :
    « Commandement devenu impossible. Troupes sans
munitions ni vivres. Dix-huit mille blessés privés de secours médicaux, pansements,
médicaments. Insensé continuer, résistance, écroulement inévitable. Requiers
autorisation capituler immédiatement pour épargner destruction troupes
survivantes. »
     
    Le Führer répond aussitôt :
    « Vous interdis capituler. La VI e  armée
tiendra ses positions jusqu’à son dernier homme et sa dernière cartouche. Son
héroïque endurance apportera une inoubliable contribution à l’établissement d’un
front défensif et au salut du monde occidental. »
     
    Le vendredi 22 janvier, les Russes lancent l’assaut
final. Ils coupent en deux la « poche » allemande.
     

     
    Le vendredi 29 janvier, Paulus adresse un télégramme au
Führer, la veille du dixième anniversaire de la nomination de Hitler à la
chancellerie du Reich.
    « En ce jour anniversaire de votre prise de pouvoir, la
VI e  armée salue son Führer. Le drapeau à croix gammée flotte
toujours sur Stalingrad. Puisse notre lutte servir d’exemple à la génération
présente et aux générations futures et leur apprendre que nous ne devons jamais
capituler, même quand nous n’avons plus d’espoir. Alors l’Allemagne vaincra. Heil mon Führer ! Paulus, colonel général. »
     
    Entre la demande d’autorisation de capituler et
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