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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire
Autoren: Max Gallo
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sera assisté du
général Montgomery qui commandera les troupes terrestres.
    Au moment où le général américain va quitter Alger pour l’Angleterre,
il faut que rien ne reste dans l’ombre. Les combats en Italie sont importants, mais
il faut des Français, au moment du débarquement en France ! La division de
la France Libre commandée par Leclerc !
    Eisenhower est un homme direct et lucide. Il devrait
comprendre.
    « Il nous faut au moins une division française en
Angleterre, dit de Gaulle. Je vous le répète, n’arrivez pas à Paris sans
troupes françaises ! »
    Il observe Eisenhower qui approuve d’un hochement de tête.
    « Soyez certain que je n’imagine pas d’entrer à Paris
sans vos troupes », dit-il.
    Eisenhower semble hésiter, puis reprend :
    « Je demanderai maintenant au général de Gaulle de me
permettre de m’expliquer avec lui sur le plan personnel. On me fait une
réputation de brusquerie… Je n’ai qu’un but : mener la guerre à bonnes
fins. Il m’a semblé que vous ne vouliez pas m’apporter votre entier concours… Je
reconnais aujourd’hui que j’ai commis une injustice à votre égard et j’ai tenu
à vous le dire. »
    L’émotion qui tout à coup serre la gorge. Quand enfin un
homme apparaît, vrai, juste.
    « Je suis très touché de ce que vous venez de dire. You
are a man  », murmure de Gaulle.
    Il toussote.
    « Tout cela compte peu… poursuit-il. Nous ferons tout
pour vous aider. Quand une difficulté surgira, je vous prie de me faire
confiance et de prendre contact avec moi. Par exemple, je prévois déjà, et vous
aussi, que c’est cela qu’il faudra faire quand se posera sur le terrain la
question de Paris. »
    Eisenhower approuve.
    De Gaulle sent que se noue avec cet homme une relation
franche, il lui semble qu’il peut faire confiance à ce soldat.
    « Pour la prochaine campagne de France, dit Eisenhower,
j’aurai besoin de votre appui, du concours de vos fonctionnaires, du soutien de
l’opinion française. »
    Ton nouveau !
    Eisenhower poursuit :
    « Je ne sais encore quelle position théorique mon
gouvernement me prescrira de prendre dans mes rapports avec vous. Mais en
dehors des principes, il y a les faits. »
    De Gaulle regarde Eisenhower droit dans les yeux. Le général
américain ne baisse pas la tête.
    « Je tiens à vous dire, continue-t-il, que dans les
faits, je ne connaîtrai en France d’autre autorité que la vôtre. »
    De Gaulle lui serre longuement la main.
    Enfin ! De Gaulle a le sentiment de disposer d’un appui
essentiel. Eisenhower est l’homme qui, au moment décisif pour la France, jouera
le rôle capital.
    « Si nous avons éprouvé quelques difficultés dans nos
rapports, ce n’est ni votre faute ni la mienne, dit de Gaulle. Cela a dépendu
des conditions qui ne sont pas en nous-mêmes… Quand nous aurons gagné la guerre,
il n’en restera plus trace (il sourit) sauf naturellement pour les historiens. »
     

     

 
38.
    Ni de Gaulle ni Eisenhower ne savent encore que Hitler, en
ce mois de décembre 1943, a confié au Feldmarschall Erwin Rommel le soin d’organiser
la défense du territoire français contre une invasion.
     
    Et Rommel a consacré tout ce mois de décembre à inspecter
les côtes, à prévoir des champs de mines sur les plages, des pieux surmontés d’une
charge explosive et reliés entre eux par des fils de fer barbelés qui, heurtés,
déclenchent des explosions.
    Il a examiné les éléments du Mur de l’Atlantique, cet
ensemble de fortifications.
    Il a établi la position des emplacements d’artillerie, ceux
des divisions d’infanterie et des divisions de panzers. Il est persuadé que c’est
« le front de l’Ouest qui compte avant tout ».
    On peut arrêter les Russes par une défense « rigide »,
dit-il.
    « Mais si nous arrivons à rejeter Anglais et Américains
à la mer, il s’écoulera du temps avant qu’ils ne reviennent. »
     
    Il commence son périple d’inspection au Danemark. Il écrit à
son épouse.
     
    8 décembre 1943
    « Très chère Lu,
    « Nous sommes en route aujourd’hui vers le point le
plus septentrional des défenses côtières. Dans quelques jours, la tournée sera
terminée ; c’est alors que commencera le travail de paperasserie. À l’Est
et au Sud, nos troupes livrent de violents combats. Inutile de vous dire quels
sont mes sentiments, moi qui vois de loin la situation. J’ai appris qu’à l’avenir
l’ordre de
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