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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire
Autoren: Max Gallo
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mobilisation s’étendra aux jeunes gens de quatorze ans ; ils
seront versés dans le service du travail ou affectés à la défense, compte tenu
de leur taille et de leur développement physique. »
     
    11 décembre 1943
    « Nous revenons maintenant de la capitale (Copenhague).
Encore quelques jours de travail de bureau et je reprends mes occupations.
    « Au Danemark, on trouve encore à acheter tout ce que l’on
veut, mais, bien entendu, les Danois ne vendent qu’à leurs compatriotes. J’ai
fait quelques achats en prévision de Noël, jusqu’à épuisement de mon allocation
de devises. »
     
    Le 14 décembre 1943, il arrive en France.
    15 décembre 1943
    « Suis bien arrivé hier. On m’a donné pour résidence [près
de Fontainebleau] un ravissant château qui appartint jadis à M me  de Pompadour.
Malheureusement, je ne resterai pas longtemps ici. Je dois déjà repartir demain
en tournée, comme vient de l’annoncer la radio. On croirait vraiment qu’ils
sont impatients d’informer les Anglais et les Américains de ma présence ici.
    « Déjeuner aujourd’hui [avec Rundstedt].
    « Il semble satisfait et je pense que tout va bien. Cependant,
je tiens à me rendre compte par moi-même de la situation et à contrôler la
réalité des faits. Ce vieux château est ravissant. Les Français d’il y a deux
siècles voyaient grand lorsqu’ils bâtissaient pour leur classe dirigeante. En
comparaison, nous sommes vraiment des provinciaux. »
     
    25 décembre 1943
    « Quelle chance que le téléphone ait si bien fonctionné
hier au soir et que je sache maintenant que tout va bien pour vous deux. La
grande nouvelle a été celle de l’incorporation de Manfred prévue pour le 6 janvier.
Je ne doute pas que notre fils s’en réjouisse, mais pour moi, et davantage
encore pour vous, c’est dur de voir notre enfant quitter le foyer familial. Il
vous faudra certainement longtemps avant de pouvoir vous y habituer.
    « Je vous souhaite à tous deux un joyeux Noël. Profitez
bien du temps que vous avez encore à rester ensemble… Hier, j’ai passé la
soirée avec les officiers de mon état-major, puis avec mes soldats ; mais
il est difficile d’être bien gai en ce moment. »

 
39.
    En cette fin d’année 1943, comment la gaieté pourrait-elle
éclore, fleurir dans ce continent européen martyrisé et dont Rommel semble
ignorer qu’en tant de ses lieux il est devenu un abattoir ?
     
    Les SS exterminent à Auschwitz, à Birkenau. Ils massacrent
mais ils ont peur.
    Le ghetto de Varsovie s’est insurgé et les combattants juifs
ont choisi de mourir les mains nues contre une troupe SS surarmée.
    Plus angoissant encore pour les bourreaux, les Juifs des
camps de Treblinka et de Sobibor se sont soulevés.
    À Sobibor, un groupe de prisonniers soviétiques, ayant à
leur tête un lieutenant juif de l’armée Rouge, ont « liquidé » un SS,
300 détenus ont réussi à s’échapper, à gagner les forêts voisines. Les
Russes ont traversé le Bug et rejoint les partisans.
     
    Face à l’ébranlement de son empire, Himmler donne l’ordre de
tuer, de tuer encore et de plus en plus vite.
    Dans le camp de Maidanek, le 3 novembre 1943, les SS
tuent 10 400 détenus.
    Les haut-parleurs déversent des flots de musique afin de
noyer les détonations et les cris des assassinés.
    Les SS ont donné comme nom de code à cette tuerie :
« Fête de la moisson » !
     
    Et la mort fauche partout.
    Sur le territoire du Reich, on vide les prisons en
transférant les détenus dans des camps de concentration, où l’on tue d’une
balle dans la nuque, à coups de pioche, par pendaison.
     
    Au camp de Mauthausen, les déportés ont dû tailler dans la
paroi d’une carrière cent huit hautes marches.
    Ils doivent les gravir, portant des pierres d’une
cinquantaine de kilos.
    Les SS souvent les poussent afin qu’ils basculent dans la
carrière où d’autres détenus creusent la roche.
    Et les SS donnent l’ordre de verser sur eux les pierres
contenues dans les bennes des camions.
     
    Des dizaines de milliers de travailleurs forcés meurent dans
les usines souterraines de faim et d’épuisement. Souvent, ils sont battus à
mort.
     
    Francfort, Brème, Berlin reçoivent, au mois de décembre 1943,
2 000 tonnes de bombes lâchées par des centaines de bombardiers de l’US
Air Force et de la Royal Air Force.
     
    La France n’est pas épargnée.
    Les miliciens, la Gestapo y torturent et y
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