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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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trahit
l’intervention de la Préfecture. Il a tellement l’air coupable que lorsque le
président du tribunal parle de l’accusé, tous les yeux se tournent vers lui.
    M e Flandrin n’a pas à
prononcer sa plaidoirie. À peine se lève-t-il pour la commencer que le
président Simmoneau, en accord avec les autres juges, l’interrompt :
« Maître Flandrin, votre cause est entendue. »
     
    C’est l’acquittement !
L’auditoire applaudit. Un immense mouvement porte les spectateurs vers la
stalle où Vidocq est demeuré debout, immobile. Ils enjambent les bancs, se
faufilent dans l’allée. Chacun veut l’approcher, le féliciter, toucher le héros
du jour. Pendant que la foule se répand dans Paris pour porter la bonne
nouvelle, le préfet ne décolère pas.
    Obligée de relâcher Vidocq, la
police rumine sa vengeance.
    Un mois plus tard, le 21 septembre
1843, le préfet de police signe un arrêté d’expulsion qui lui est immédiatement
présenté dans son bureau de la galerie Vivienne. La capitale lui est désormais
interdite.
    Le lendemain, dans la Salle des pas
perdus du Palais de justice, Vidocq a convoqué la presse et ses avocats. Il
leur présente l’ordre d’expulsion :
    « Je n’obéirai pas. J’attends
une citation en justice pour juger de cette mesure arbitraire. Que le préfet me
fasse arrêter s’il l’ose ! »
    Devant la crainte du scandale, le
gouvernement recule et le ministre de l’Intérieur réforme la décision du
préfet. Vidocq a définitivement gagné… mais il a perdu beaucoup d’argent au
cours de son année d’incarcération. De retour dans son bureau, son premier
travail est de regarder les comptes. Non seulement ses 20 000 clients
n’ont pas renouvelé leur abonnement à 20 F, mais le Préfet a exercé sur
eux de telles pressions qu’ils ont réclamé le remboursement de leur versement.
Ces manques à gagner, ajoutés aux frais généraux de son agence dont les
salaires de ses employés, ont ruiné sa trésorerie. Bien entendu, la préfecture
lui a supprimé sa pension de retraite de chef de la Sûreté.
     
    Vidocq a soixante-dix ans et décide
de faire le point. Il a fait des émules et de nombreux policiers sont devenus
détectives. Stimulées par son exemple, de nombreuses agences privées se sont
ouvertes, tant à Paris qu’en province. Certaines créées par d’anciens
collaborateurs comme Jacquet, Denizet ou Arnoult, le combat de la préfecture
était perdu d’avance. Pour tout remettre à flot, Vidocq, débarrassé de son patrimoine
foncier « saisissable » par la justice, vend toutes ses entreprises
et part à Londres où dès 1836, il a projeté d’installer une succursale. Il
donne des conférences payantes et explique l’intérêt de bureaux d’enquêteurs
privés. Il propose aussi à différents industriels d’exploiter ses nombreux
brevets : une serrure incrochetable, une porte de sécurité et le fameux
papier infalsifiable. Leurs droits cédés pour 15 ans, le mettent à l’abri du
besoin.
    Plutôt que de rentrer à Paris, il
stupéfie les Anglais en effectuant un véritable one-man show. Il
interprète les principaux épisodes de sa vie. Chaque soir, au Cosmopolitan, sur
la scène d’un théâtre de Regent Street, il rejoue sa vie : sa jeunesse à
Arras, ses différentes aventures, ses duels et bien entendu ses séjours au
bagne et l’épisode que tous les spectateurs attendent avec le plus
d’impatience, ses évasions…
    Pour sa carrière dans la police, il
mime les bagarres et les filatures qu’il a dû effectuer pour arrêter les
bandits. Il bondit, étreint d’invisibles ennemis qu’il emmène en coulisse.
    Le public applaudit ce géant qui
soudain, change de voix, de taille, de maquillage, se transformant en un tour
de main, en sœur de charité, en soldat, en homme du monde. Le spectacle aura un
tel succès que prolongation après prolongation, il durera six mois.
    Vidocq, devenu la coqueluche de
Londres, est reçu par la gentry et en profite pour parler de sa
collection de tableaux. Les grandes maisons de vente, Christie et Foster se
disputent cet ensemble précieux. La vente de ses quatre-vingt-dix-neuf tableaux
parmi lesquels, des Bruegel, Cranach, Watteau, Greuze, Titien, un Rubens et un
Philippe de Champaigne se déroule en mars 1846.
     
    À Paris, le 29 juillet 1846, le roi
Louis-Philippe subit un nouvel attentat et met en cause sa police :
« Ce ne serait pas arrivé du temps de Vidocq »,
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