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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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et les faux témoignages qu’il a si facilement
retournés en sa faveur, a conquis les Parisiens. Les journaux accordent de
longs articles aux comptes-rendus d’audience et à la défense de Vidocq. Ils citent
l’efficacité de son agence qui met cruellement en défaut les incapacités de la
police officielle, qu’ils accusent de se livrer à un règlement de comptes.
    Pendant des mois, la police continue
de refuser à Vidocq toute visite de son défenseur. Celui-ci a choisi un nouvel
avocat, M e Landrin. La police a prévu la parade. Alors qu’il sort
d’une plaidoirie, elle l’arrête et le met en garde à vue dans une cellule
encombrée de clochards. Au petit matin, il est mis en présence d’un commissaire
hargneux qui le menace d’arrestation systématique s’il accepte de défendre
Vidocq. L’avocat, encore bouleversé par sa nuit passée en cellule, convoque la
presse pour dénoncer cette manœuvre.
    Il révèle également qu’à quelques
jours de l’ouverture du nouveau procès devant la chambre d’appel, le 22
juillet, il n’a toujours pas obtenu communication de la moindre pièce.
    Tout Paris est là, la salle est
bondée, aussi a-t-on dû rajouter des chaises comme pour les grands succès au
théâtre. Lorsque le président Simmonneau ordonne d’introduire Vidocq, les
spectateurs le dévorent des yeux, certaines femmes ont apporté leur lorgnette.
Cette fois-ci personne n’interrompt M e Landrin lorsqu’il résume la
vie de son client et les services qu’il a rendus à la tête de la Sûreté, avant
de fonder une agence privée devenue par ses trop nombreux succès, la rivale de
la police officielle. Pour démontrer le peu de crédit que l’on doit accorder à
cette dernière bien qu’elle se targue de sa compétence, l’avocat interroge deux
témoins de l’accusation, inspecteurs de la préfecture. Il les oblige, par le
biais des questions-réponses, à révéler une anecdote, tenue secrète
jusqu’alors.
    « Messieurs, pourriez-vous
préciser à la Cour ce qu’est le Bureau central. »
    Les deux policiers, un peu surpris,
expliquent qu’il s’agit de l’endroit de la Préfecture où sont entreposées
toutes les pièces saisies lors des flagrants délits et interpellations.
    « Ce doit être un lieu très
bien gardé, car renfermant beaucoup d’objets précieux, n’est-ce
pas ? » insiste l’avocat.
    Les policiers surenchérissent sur
l’absolue sécurité qui est de règle dans tous les locaux de la Préfecture.
    « Alors pourriez-vous nous dire
s’il est vrai qu’un voleur a pu pénétrer dans cet endroit gardé entre tous et
faire la razzia de tous les bijoux ? »
    Tandis que les deux témoins
deviennent muets, l’avocat raconte comment un audacieux cambrioleur a pu
s’emparer d’un passe ouvrant toutes les portes de la préfecture. Un matin,
revêtu d’un habit noir et coiffé d’un chapeau haut de forme, l’allure d’un « officiel »,
le voleur se présente au poste de garde. D’un ton comminatoire, il demande un
gardien de la paix pour lui servir de sentinelle. On obtempère aussitôt, sans
effectuer la moindre vérification d’identité et il se dirige en compagnie du
gardien jusqu’au couloir qui conduit au dépôt central. Là, il lui donne comme
consigne de ne laisser entrer personne. Ainsi put-il, grâce à la protection de
l’agent en faction, cambrioler en toute sécurité cet endroit si bien gardé.
L’énigmatique malandrin prit tout son temps pour choisir les pièces les plus
précieuses : montres, bijoux, diamants, certain de ne pas risquer d’être
dérangé. Une fois son butin en poche, le malfaiteur congédie le policier avant
de disparaître.
     
    Après ce haut fait-divers demeuré
secret, l’avocat énumère les attentats contre le roi, pour montrer si besoin en
était, à quel point la police est inefficace, n’en ayant jamais empêché un
seul. En conclusion, si la sécurité du monarque est si mal assurée qu’en est-il
de celle d’un citoyen quelconque ? Dans la salle, les spectateurs
applaudissent. Le président tolère cette manifestation spontanée, façon de dire
qu’il l’approuve. L’avocat général Godon se borne à demander à la Cour de juger
avec prudence et sérénité et ne trouve rien à reprocher à Vidocq.
    De tous les témoins de l’accusation,
seul Champaix demeure, piteusement recroquevillé sur son banc. Son récit,
fourmillant d’inexactitudes, contredit par tous les témoins,
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