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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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de la galerie Vivienne, discuter calmement et
monter dans l’escalier qui donne au bureau de Vidocq. Champaix ferme la marche
et ne pourrait prétendre être contraint par la force. Or c’est ce qu’affirme la
police et la cause même de l’arrestation de Vidocq. Celui-ci a
« enlevé » Champaix avant de le séquestrer dans une cellule de son
agence. Où y en aurait-il une d’ailleurs, dans ces bureaux où sans cesse des
détectives et des juristes, sans parler des clients, entrent et sortent.
    Certains se souviennent avoir vu
Champaix ce jour-là, discutant et fumant. Alors où est le délit ? La
préfecture le précise : « Arrestation arbitraire ».
    L’avocat de la partie civile, M e Nogent Saint-Laurent le clame : « Vidocq aurait dû comprendre qu’il
ne faut pas créer des agences qui constituent une police. Il s’est substitué à
elle ; c’est intolérable et cela doit être puni. »
    C’est en vain que l’avocat de Vidocq
s’étonne que la police prenne sous sa protection et comme témoin principal, un
homme qu’elle est censée arrêter. Le président lui retire la parole, il n’a pas
à mettre en doute l’honorabilité d’un témoin. Vidocq demande alors à partir de
combien de vols, un témoin cesse d’être honorable : vingt-deux plaintes
ont été déposées contre Champaix, ce n’est donc pas assez ?
    Anspach, l’avocat général, écume de
fureur et reproche à Vidocq de dominer les débats.
     
    Il n’est pas au bout de ses
déconvenues lorsque paraît le commissaire de police de Rouen. Le policier
explique alors comment il a dû recourir aux services de l’agence de Vidocq,
recommandé par le maire en personne, pour résoudre une affaire délicate. Dans l’auditoire,
des rires finissent par fuser, ils deviendront des éclats lors de l’arrivée de
l’ultime témoin, un Havrais. Ce provincial provoque la stupeur lorsqu’il
décline son identité : il porte le nom du préfet de police Delessert,
l’instigateur de ce procès. C’est en effet son cousin germain.
    Ayant été cambriolé il s’était
d’abord adressé à la police. Pour le parent du préfet, rien n’était de trop.
Toutes les forces de la police du royaume ont été mobilisées, la préfecture a
mis à l’ouvrage ses meilleurs limiers. Au bout de deux mois, aucun résultat.
Rien à faire, lui disait-on, les voleurs devraient être loin maintenant.
    En désespoir de cause, le cousin se
décide de faire appel « au diable » lui-même. Débarquant incognito du
coche de Rouen, il se rend à l’agence de Vidocq et demande à lui parler
personnellement. Se présentant sous la fausse identité de Tresseled, anagramme
de Delessert, il l’engage pour retrouver son argent. Vidocq, ayant flairé la
supercherie, croit d’abord à un piège de la préfecture, surpris tout de même
qu’on lui envoie le propre cousin de son principal ennemi. Pour lui, cette
provocation est une affaire grave.
    Il prend soin d’écrire à son client
Tresseled en lui adressant les rapports de ses agents, au fur et à mesure de
l’avancée de l’enquête. Il lui indique le signalement et même les adresses des
voleurs, permettant ainsi à la police officielle de les « cueillir »
à domicile.
    Dans l’auditoire, on exulte, prêt à
porter Vidocq en triomphe dès son acquittement. Dans le prétoire cependant, on
ne l’entend pas de cette oreille.
    Il est condamné à une peine de
sûreté de cinq ans de prison, doublée de cinq autres années de haute
surveillance, plusieurs milliers de francs d’amende plus les frais de la
procédure. Pour couper court aux protestations du public, le président fait
évacuer la salle et à l’extérieur, les gardes municipaux doivent contenir une
foule indignée.
    Vidocq reste sous les verrous, mais
avant de retourner dans sa prison, il a rédigé deux missives : la première
pour faire appel du jugement, la seconde pour demander une séparation de biens
d’avec sa femme. De cette façon, si sa peine est confirmée, son épouse se
trouvera à l’abri car elle restera maîtresse de ses propriétés, sa maison de
Saint-Mandé jusqu’aux derniers meubles y compris sa collection de tableaux, son
usine et bien sûr, son agence. Il ne lui reste plus rien.
    Si la Préfecture et la Justice sont
satisfaites d’avoir vaincu Vidocq en le condamnant à la prison, elles ont
oublié un point important, l’opinion publique. La prestation effectuée par
Vidocq, calme malgré les insultes
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