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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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des cahots de la route. Montée sur sa mule, Raquel menait celle de son père et Yusuf chevauchait sa jument, qui dansait d’impatience suite au peu d’exercice qu’elle avait pris depuis son arrivée en ville.
    Le moral de Raquel s’améliora quand ils dépassèrent le palais, sur leur droite, et se dirigèrent vers l’épaisse forêt qui constituait la devesa de Sa Majesté le roi. Le soleil brillait ; rien ne semblait plus devoir les retenir.
    — À votre avis, papa, jusqu’où pourrons-nous aller aujourd’hui ? demanda-t-elle.
    — Tu me parais bien impatiente.
    — Je le suis en effet. Je veux rentrer à la maison.
    — Deux heures après Collioure, je connais une auberge à la fois honnête et confortable. À ce rythme, et si tout va bien, nous devrions l’avoir atteinte au coucher du soleil.
    — Ce serait merveilleux, papa. Je n’aime pas voyager à la tombée de la nuit. Je ne me sens pas en sécurité.
    — Nous n’irons pas plus loin aujourd’hui. Nous devrions être en sécurité sur cette partie de la route.
    Un bruit de sabots derrière eux les fit se ranger au bord du chemin pour permettre au cavalier de les dépasser sans incident. Mais celui-ci ralentit pour s’arrêter à leur niveau.
    — Êtes-vous maître Isaac, médecin de Gérone ? demanda l’homme.
    — C’est moi, messire.
    — Je viens de la part de l’évêque de Perpignan. Il m’a prié de vous remettre ce document en mains propres.
    Le messager déposa un rouleau de parchemin dans la main tendue d’Isaac.
    Le médecin le parcourut du bout des doigts pour en connaître les dimensions, puis il le rangea dans sa tunique.
    — Merci, messire. L’évêque de Gérone en sera très reconnaissant.
    Il chercha dans sa bourse une pièce destinée à remercier le messager.
    — Son Excellence a suggéré que nous cheminions de concert, dit l’homme. Je vais jusqu’à Figueres. Même si je voyage armé, je pense qu’un groupe est plus en sécurité qu’un cavalier seul.
    — Parfait. Notre patiente escorte, qui conduit la charrette, est équipée d’un gros bâton et d’une dague. Entre vous deux, et Yusuf qui ne quitte pas son épée, tout devrait aller pour le mieux.
     
    L’auberge n’était ni meilleure ni pire que toutes celles installées au long de cette route. Les femmes purent avoir une chambre pour elles avec deux lits, de sorte que Leah, d’assez amples proportions, en prit un pour elle et que Raquel et Jacinta se retrouvèrent dans l’autre. Isaac et Yusuf partagèrent une chambre avec d’autres voyageurs. Le serviteur et le messager dormirent sur la paille épaisse de la charrette qu’une bâche recouvrait. Ils échappèrent ainsi au casse-tête consistant à trouver une place à l’intérieur et purent garder un œil sur les bêtes.
    Le lendemain matin, nul n’éprouva le désir de s’attarder. Ils déjeunèrent de pain et de fromage et reprirent la route avant le lever du soleil. La journée était lumineuse ; une brise soufflait de la mer et les animaux reposés n’avaient pas besoin qu’on les aiguillonnât.
    — Ce sera loin, aujourd’hui, papa ? demanda Raquel.
    — J’ai le projet de voyager jusqu’au dîner puis de nous reposer et d’atteindre Figueres bien avant la tombée de la nuit. L’ami d’Astruch, maître Beniamin, nous a conviés à passer la nuit chez lui. J’espère que cela nous sera possible.
    Raquel fut absorbée dans ses pensées pendant la majeure partie de la journée. Ils atteignirent Figueres bien avant que les cloches n’appellent aux vêpres, connurent le luxe de se baigner pour se nettoyer de la poussière du voyage et soupèrent superbement.

CHAPITRE XXII
    Peu de temps après dîner, à l’heure la plus calme de l’après-midi, les voyageurs franchirent le pont qui menait à la porte nord de la ville.
    — Oh, papa, s’écria Raquel, comme c’est beau !
    — La porte ? Si ma mémoire est bonne, c’est une chose massive et bien bâtie, mais qui n’a rien de particulièrement beau. A-t-elle changé ?
    — Mais non, papa, répliqua Raquel avec humeur. Nous sommes arrivés.
    — Oui. Et j’en suis heureux.
    — Vous ne vous arrêtez pas voir Son Excellence ?
    — À en juger d’après le calme qui règne en ville, Son Excellence ne me remercierait pas de la déranger à cette heure. Rentrons directement à la maison pour voir comment ta mère se porte.
     
    Assise dans la cour où elle les attendait, Judith entendit le claquement
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