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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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des hommes, dit Arnau à David.
    — Je le crois sincèrement. Mais venez donc, ma mie, ajouta David à l’adresse de Bonafilla.

CHAPITRE XX
    — Votre Excellence, dit Isaac, vous souhaitiez savoir tout ce que j’ai appris au cours de mon bref séjour dans votre ville. Me voici.
    — Et qu’avez-vous découvert ? demanda l’évêque.
    — Certaines choses, Votre Excellence, avec l’aide de nombreux bons citoyens de cette ville.
    — Dites-moi ce que vous savez et mon secrétaire le notera.
    — Dans votre palais, aujourd’hui, et sous bonne garde, se trouve l’un des trois responsables de nombreux forfaits. Il est le moins coupable, à en juger d’après les rapports que nous possédons. Je le qualifierais de subordonné, qui n’a fait qu’exécuter des ordres sans vraiment les comprendre. Son nom est Martin et il est originaire de Valence. Il connaît l’autre conspirateur, mais il n’a jamais vu le visage de son maître.
    « Un second individu semble responsable de la majeure partie des actes délictueux. On ne connaît de lui que son nom, Felip Cassa. Il a été vu pour la dernière fois sur le pont franchissant la Têt. Il s’est peut-être enfui sur une barque.
    — Dans ce cas, il n’est pas allé loin, maître Isaac. J’ai reçu ce jour d’autres rapports. Felip Cassa a été repêché ce matin même, la gorge tranchée.
    — Ainsi, d’une manière ou d’une autre, ses mauvaises actions l’ont-elles rattrapé. Car je le crois responsable de la mort du père Miró et de celle d’Abram Dayot Cohen, l’apprenti de Jacob Bonjuhes.
    — Quoi ? Que pourrait lui apporter la mort de cet innocent ? Ou celle du jeune apprenti ?
    — Cela a à voir avec un bateau, Votre Excellence, et avec sa cargaison.
    — Le procès de Don Arnau Marça, dit l’évêque, qui n’a pas eu lieu. Je ne pouvais croire tout ce qu’on disait de lui.
    — Votre Excellence est un juge plein de sagacité. La majeure partie de ce qu’on lui reprochait était inexacte.
    Il expliqua alors ce qui était arrivé à Marça depuis l’heure de son arrestation.
    — Ce matin, Votre Excellence, conclut Isaac, Don Arnau a reçu le pardon de Sa Majesté le roi après la demande qui en a été faite par la princesse Constança.
    — Tout ça pour une simple cargaison, soupira l’évêque.
    — Et pour les bénéfices que rapporte la contrebande. Selon Don Arnau, si le navire ne sombre pas, s’il n’est pas capturé par des pirates, les participants à l’affaire auront pratiquement doublé leur mise. S’il avait transporté des produits illicites, la mise de fonds aurait été multipliée par cinq ou six. Voilà qui est tentant. Mais Don Arnau y était opposé.
    — D’où les accusations lancées contre lui ?
    — Oui. Ils étaient persuadés qu’il mourrait sous la hache du bourreau. C’était compter sans sa femme. Désireuse de le sauver, elle a organisé son évasion. Malheureusement, elle a demandé à leur homme de confiance…
    — Felip Cassa.
    — Oui, Votre Excellence. Elle l’a prié de s’occuper des détails, ce qu’il a fait. Il a demandé à Martin, le pauvre hère qui est désormais dans vos geôles, d’engager trois brutes pour l’agresser et le tuer dès sa sortie de prison. Don Arnau a été blessé, mais il a échappé à la mort grâce à l’arrivée inopinée d’une paire de sauveteurs.
    — Qui sont-ils ? demanda l’évêque. Certainement pas des hommes de la garde : il aurait été remis en prison.
    — Il a été secouru par l’un de vos propres prêtres, Votre Excellence, un gros homme à la voix tonitruante qui se rendait au chevet d’un mourant, et aussi un portefaix. Sa femme a reçu alors le conseil de le cacher dans le Call, et c’est ce qu’elle a fait.
    — Je crois deviner de qui il s’agit, dit l’évêque avec un large sourire.
    — Son serviteur est mort des suites de l’agression et sa femme l’a enseveli dans le caveau familial en faisant croire qu’il s’agissait de son propre mari.
    — Mais pourquoi s’en prendre au père Miró ? Ce n’était pas un de ces religieux intrigants, maître Isaac, mais un homme bon doublé d’un agréable commensal. Chacun le regrettera.
    — Ils voulaient s’assurer de la mort d’Arnau, et ils sont allés trouver le père Miró avec une histoire d’hérétique caché dans la maison du médecin. Il a fait son enquête, découvert je ne sais quoi, puis sévèrement réprimandé son informateur
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