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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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NOTE HISTORIQUE
    À l’époque où se situe ce roman, les territoires relevant de la Couronne d’Aragon s’étendaient du royaume d’Aragon, à l’ouest, aux diverses îles de la Méditerranée, à l’est ; de Valence, au sud, jusqu’aux comtés de Roussillon et de Cerdagne. Les terres sur lesquelles régnaient les rois d’Aragon appartiennent aujourd’hui à l’Espagne (Aragon, Catalogne, Valence et îles Baléares), à l’Italie (Sardaigne) et à la France (Roussillon, Cerdagne et région de Montpellier).
    Jaume, ou Jacques I er d’Aragon (1213-1276), dit le Conquérant, avait eu des fils de ses deux épouses. La seconde désirait voir ses enfants régner sur leurs propres royaumes et elle l’avait persuadé de diviser ses terres entre ses fils. En fin de compte, seuls deux d’entre eux survécurent : Pere, ou Pierre, et son cadet, Jaume. Pere se vit accorder les territoires de Catalogne, Aragon et Valence, tandis que Jaume reçut les îles Baléares (Majorque, Minorque et Ibiza), ainsi que les comtés de Roussillon et de Cerdagne et la région de Montpellier. Le jeune Jaume fut appelé Jaume II de Majorque ; ses terres devaient constituer une unité séparée et indépendante au sein du royaume d’Aragon. Le partage de Jaume le Conquérant devait alimenter près d’un siècle de conflits et de guerres entre les descendants des deux branches de la maison royale.
    Bien avant la mort de son père, Jaume II de Majorque entama la construction d’un magnifique palais fortifié sur une colline au sud de la ville de Perpignan, en comté de Roussillon. Il s’y installa en 1275 quand il épousa Esclarmonda, un an avant d’accéder au trône. À la mort du Conquérant, en 1276, son fils écarta les autres villes candidates à un tel honneur et fit de celle-ci la capitale de son royaume, s’assurant ainsi de sa prospérité et de son affection éternelle à son égard.
     
    Plus de soixante ans plus tard, quand Pere le Cérémonieux, comte-roi d’Aragon, devint maître du royaume que son arrière-grand-père avait divisé, l’amertume entre cousins n’était pas encore apaisée. Jaume III était roi de Majorque. C’était un monarque populaire en Roussillon, en Cerdagne et à Montpellier, mais il n’était pas aimé dans les îles de la Méditerranée, qui se sentaient écrasées sous les impôts qu’on leur imposait. Mettant à profit le mécontentement des insulaires, Pere leva une armée, s’embarqua avec sa flotte et prit Majorque en 1343. Le Roussillon et la Cerdagne tombèrent entre ses mains en 1344, et Jaume fut contraint de céder son bastion de Perpignan.
    Capturé puis détenu à Vilafranca de Conflent, Jaume III organisa son évasion, bien décidé à récupérer ses territoires. Il s’enfuit vers le nord et, pour lever une armée, il vendit aux Français Montpellier, sa ville natale. Il mourut à Majorque en 1347 alors qu’il tentait de reprendre l’île.
    Perpignan faisait désormais partie d’un royaume comportant Saragosse, Valence, Barcelone et d’autres grandes villes, et elle souffrait de n’avoir soudain plus qu’une importance relative. Conscient que cela serait mal supporté, Pere fit des efforts considérables pour amadouer les habitants de la ville, se mêlant au peuple et organisant dans son palais des bals et des fêtes populaires. Ses enfants passèrent beaucoup de temps dans cette ville, au même titre que lui et ses épouses royales, Maria (décédée en 1347) et Eleanora. Son héritier, l’infant Johan, naquit à Perpignan en 1350.
    Ses efforts ne furent récompensés qu’en partie. Du fait de ses nombreux voyages dans son royaume, Pere se rendit plusieurs fois à Perpignan et il y séjourna parfois longuement, mais le palais était devenu une garnison militaire tout autant qu’une cour royale. C’était une société fermée, qui ne dépendait pas des autorités locales, constituée par des « étrangers » nés hors du Roussillon. Les soldats étaient célibataires à moins d’avoir laissé leur femme au pays ; ils étaient bien payés en comparaison des gens du cru. Comme c’est le cas avec toute armée installée en territoire pacifié quoique vaguement hostile, les hommes s’ennuyaient. En plus de courir les filles et de jouer pour passer le temps, ils étaient accusés de laisser de grosses factures non honorées, de détourner de l’argent et même de voler.
    Le roi réglait les problèmes de moralité publique en instituant des
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