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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort
Autoren: Caroline Roe
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pour ses mensonges. Peu après, on le retrouvait sans vie.
    — Avant de quitter la ville, il m’a confié le trouble que lui inspiraient les accusations lancées contre Marça. Il s’en serait inquiété à son retour.
    — Apparemment, ils croyaient que Jacob Bonjuhes connaissait leur identité. Ils ont cherché à l’attirer dans un piège, mais c’est son apprenti qui y est tombé.
    — Qui tenez-vous pour responsable, maître Isaac ? Vu que Martin n’est qu’un simple exécutant et que Felip Cassa est mort, qui dois-je punir ?
    — Sans aucun doute, Martin n’est pas exempt de toute culpabilité. Il vous avouera ce qu’il sait, j’en suis persuadé, mais malheureusement il est au courant de peu de choses et en a vu encore moins. Notre seul vrai témoin, c’est mon nez, dit Isaac. Prenons la mort de Felip Cassa, qui est peut-être la seule dont soit personnellement responsable celui que vous recherchez. Un homme a quitté le palais au crépuscule, élégamment vêtu de vert et d’or, pour y revenir à l’aube, avec la même élégance, mais paré de violet et de bleu sombre, lavé et parfumé au bois de santal, une senteur dont il raffole. Un de ceux qui cherchaient Don Arnau exhalait une forte odeur de santal. Je l’ai croisé et j’ai reçu un léger coup de sa part, mais j’ai remarqué cette senteur. Lui, Felip Cassa et un serviteur furent suivis alors qu’ils se dirigeaient vers Vernet. Sur le pont, Cassa a disparu et l’on a vu son cheval galoper derrière les autres.
    — Et le nom de cet homme, maître Isaac ? dit l’évêque. Bien que je croie déjà le connaître.
    — C’est Bernard Bonshom, seigneur de Puigbalador, Votre Excellence.
    Il y eut un long silence.
    — Vous en déduisez que Bonshom a tranché la gorge de Cassa et, couvert de sang, a dû se réfugier dans son infâme demeure campagnarde afin de se laver et de changer de tenue. Vous avez peut-être raison. Mais considérez mes témoins : un homme qui ne peut identifier son maître et un aveugle qui ne voit pas son agresseur. Avec, pour seuls indices, un changement de vêtements entre le crépuscule et l’aube et les effluves d’un gentilhomme qui aime se parfumer au bois de santal.
    — Il reste peut-être des habits tachés de sang dans la maison, dit Isaac.
    — C’est possible. Le pont en est souillé. Celui qui a coupé la gorge de Cassa s’en est allé les mains couvertes de sang. Je vous remercie, maître Isaac. Mon secrétaire va s’empresser de rédiger le rapport. J’y évoquerai mes soupçons. La mort du père Miró place d’une certaine façon l’affaire sous ma juridiction et, si je ne fais rien d’autre, la maison de Bonshom sera fermée et lui-même sera chassé loin de la ville.
    — Je dois également mentionner que Son Excellence le procurateur a tout fait pour que le jugement contre Don Arnau soit rendu sans plus tarder – presque comme s’il avait intérêt à ce qu’il meure avant qu’une enquête sérieuse soit diligentée.
    — J’ajouterai ce point à mon rapport. Quand partez-vous ?
    — Entre sixte et none, Votre Excellence. Nous dînerons tôt et partirons ensuite.
    — Le rapport sera terminé et il vous sera porté, que ce soit chez le médecin ou sur la route. Vous voyagez à vitesse normale ?
    — Oui, à rythme raisonnable.
    — Alors je vous souhaite un plaisant voyage.
     
    Quand Isaac et Yusuf regagnèrent la demeure du médecin, tout était prêt pour le départ. Leur modeste coffre attendait d’être chargé dans la charrette. La cuisinière avait préparé un grand panier de nourriture en prévision du voyage, et les ballots de chacun s’entassaient dans le hall d’entrée.
    Arnau était toujours couché sous le citronnier et il somnolait à son ombre. Il s’éveilla au bruit de toute cette activité.
    —  Hola, maître Isaac, comment va votre enquête ?
    — Elle est presque terminée.
    — Nous savons tout hormis ce qui se dissimule à bord de ce maudit vaisseau.
    — Quand croyez-vous que nous le saurons ? demanda Raquel. Et qu’adviendra-t-il s’il transporte effectivement des produits de contrebande ?
    — Je puis vous assurer que l’on n’en trouvera pas au retour de la Santa Maria. Si le capitaine a du bon sens, il s’empressera de les vendre au premier acheteur qui se présente et d’empocher la somme.
    Il tourna la tête et vit une femme debout dans l’encadrement de la porte.
    —  Hola, dame Margarida, venez vous
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