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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe
Autoren: Léo Ferré
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l’Excelsio r
    Ses copains qui couchaient dehor s
    Dans la nuit bleue des pickfillette s
    Tamponnée à son passepor t
    Une aspirine d’Itali e
    Avec mon cœur en broderi e
    La nationale sept dehor s
     
    À Vaugien le toubib aux chien s
    Je laisse un poil de mes ami s
    À lui chatouiller le kik i
    Les soirs mauves d’anciens copain s
    Je lui donne un kilo de spre d
    Pour qu’il mette à neuf la surtax e
    Qui progressivement le tax e
    Chaque année que fait Mohamme d
     
    À celui-là je laisse un peu d’ea u
    Pour surprendre tant de cimen t
    Sous tant de crise à logemen t
    Où Papa Noël est de tro p
    Qu’il accepte mon vieux révei l
    Qui ne compte plus tant les heure s
    Mais dont les aiguilles demeuren t
    Sur ma montre suisse pareill e
     
    À Malvet de l’esprit de se l
    Pour qu’il accorde son bide t
    À Mitton Pierre un robine t
    À se vider de l’essentie l
    Si tant est qu’il en ait une onc e
    À Saüt trente-deux denier s
    Les deux comptants pour l’intérê t
    Quant au baiser la pierre ponc e
     
    Je dédie à la Vilmori n
    À la Louise aux yeux lavé s
    Une rose de son rosie r
    Et Sosthène hibou de bie n
    Ayant vécu de moi de rie n
    Dormant sous quelque sapin trist e
    Avec dans l’écorce un pianist e
    Qui joue la neuille et ses copain s
     
    Je laisse au papier bollor é
    Mon sang caillé scaferlat i
    En argomuche ou en sanscri t
    Qu’on décryptera sur les quai s
    Mon caractère en Garamon d
    Anonyme et baigné de lun e
    Sous l’œil du typo d’infortun e
    Qui épluchera mes oignon s
     
    À Paoli je laisse un tier s
    De scotch coupé de Montcorbie r
    Et Bourbon dans son encrie r
    Qui lui vend Ferré pour pas che r
    Dans le haut des champs des morue s
    Se sont mouillées au vent de l’est e
    L’oasis ou pour être honnest e
    Il faut boire en montrant l’éc u
     
    À popaul le bigleux tota l
    Je cède mes yeux du dehor s
    Pour voir Ludwig et ses quatuor s
    Ou l’orchestre de Parsifa l
    Je lui donne aussi l’œil du do
    Le rétroviseur à Descarte s
    Celui qui lit sur les pancarte s
    Où il n’y a le moindre mo t
     
    À Jean Cardon de Giorgin a
    Je laisse le calendrie r
    Avec un mec de chez Josu é
    Pour lui allonger ses nana s
    Un orgue aussi gros comme un pois
    Qui musiquera ses cravate s
    Nouées aux gorges des régate s
    Qu’il fait courser sous les java s
     
    Le macadam est sirupeu x
    Ce soir de juin soixante-neu f
    Mon encre chinoise et mon bluf f
    S’agglutinant à mes aveu x
    Les moteurs huilent du sterlin g
    Audouze vend ses sacs d’avoin e
    À mes chevaux-vapeurs en pann e
    Qui broutent la prairie pershin g
     
    Je leur laisse ma bielle en chai r
    Celle qui coule une fois l’ an
    Dedans la gueule du printemp s
    Quand l’herbe met son habit ver t
    À Paris le soleil néo n
    Lave son cul dans les boutique s
    Où pleurent des bijoux étique s
    Dans le ciel plie son pantalo n
     
    Il passait devant mon hamea u
    Six cent mille chevaux par jou r
    Leurs sabots comme des tambour s
    Roulaient des ra ta plan d’Ess o
    À cet Esso funèbre auss i
    Je laisse ma bielle en caraf e
    Au milieu de mes vers qui piaffen t
    Et qui se déchaussent du brui t
     
    Où vont-ils ces chevaux de la glace et des morts ?
    Peut-être en Australie où les moutons délainent ?
    Peut-être dans la rue voisine où plient les gaine s
    Des putes cousues d’or ?
     
    Où vont-ils hennissant leur lugubre chanson ?
    À la radio ? Sous un pick-up pleurer misère ?
    Dans une galerie où s’abstrait la lumièr e
    En algèbre cochon ?
     
    Où vont-ils ces marcheurs ceints de cuir et de foin ?
    À leurs naseaux le syndicat a mis des grille s
    Pour filtrer les odeurs qui montent des bastille s
    Et chanteront demai n
     
    Où vont-ils ces yeux fous que le fleuve renvoie ?
    Où vont-ils ces chalands achalandés de rives ?
    Notre-Dame en passant leur file de l’ogiv e
    À croquer pour des moi s
     
    Où vont-ils ces chevaux de la glace et des morts ?
    Peut-être à Montparnasse où Baudelaire jazz e
    Entre deux pissenlits les roses de la gaz e
    Quand Paris brume et dort ?
     
    Où vont-ils ces filous qui fric-fraquent le cie l
    Et font des ronds dans l’eau quand le flic les regarde ?
    Peut-être à quelque soie ? Peut-être à quelque harde ?
    Ou cailler à l’hôtel ?
     
    Où vont-ils ces chagrins roulant en Cadillac ?
    Où vont-ils ces bijoux que les femmes bazardent ?
    Aux larmes des bougies ? Quand le « Peuple » bavard e
    En dentelle ou en frac ?
     
    Où vont-ils hennissant
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