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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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Madoc, car même lorsqu’il se mettait en colère, il n’était jamais méchant ni cruel. Il ne lui ferait jamais de mal, elle en était sûre. Elle n’avait pas à avoir peur de lui, quelle que soit l’intensité de sa fureur, se répéta-t-elle.
    Elle revint à sa préoccupation du moment. Peut-être était-il arrivé quelque chose qui l’avait retenu. Peut-être avait-il trop bu de vin ou de braggot et dormait-il encore quelque part.
    Puis une soudaine appréhension la saisit.
    Et si Trefor avait ouï dire que son frère avait eu un autre fils et avait fait quelque chose de terrible, par dépit ?
    Elle s’empressa de se rassurer.
    Non, cela ne se pouvait pas, sinon elle aurait entendu l’alarme et des hommes qui partaient à cheval.
    Malgré ses efforts pour se réconforter, ses mains tremblaient lorsqu’elle prit le bébé contre son épaule et se mit à frotter doucement son petit dos. Elle se faisait des idées. Madoc allait sûrement bien. Aucun mal ne lui arriverait. Ni aujourd’hui, ni au cours des années à venir. Elle voulait le croire. Et elle arrangerait les choses entre les deux frères. Elle lui dirait ce dont elle avait pris conscience, reconnaîtrait qu’elle avait eu tort. Etant donné la façon dont il l’avait regardée la veille au soir, elle pensait qu’il lui pardonnerait, et ce serait de nouveau comme aux plus beaux moments de leur mariage.
    Dès que sa mère reviendrait, elle lui demanderait d’aller chercher Madoc et de le lui amener.
    La porte s’entrouvrit.
    — Mère ? appela-t-elle vivement.
    Ce n’était pas dame Eloïse. Deux têtes, l’une au-dessus de l’autre comme si elles étaient empilées, apparurent dans l’ouverture, celles de son père et de Lloyd, aussi curieux et intimidés que des petits garçons.
    Si Madoc avait des ennuis, ils n’auraient sûrement pas cet air-là, se dit-elle.
    — Vous êtes venus voir le bébé ? demanda-t-elle en souriant.
    — Oui, et vous aussi, répondit Lloyd en se glissant dans la chambre. Comment allez-vous ?
    — Je vais bien et je suis très heureuse.
    Son fils fit un rot et elle le pencha en arrière, pour constater qu’il avait fermé les yeux. Il s’endormait déjà.
    — Venez voir Mascen.
    — Il est si petit, dit son père, impressionné.
    — Il a la taille parfaite pour un nouveau-né, corrigea Lloyd en fronçant les sourcils, comme si l’observation de sire James était une insulte personnelle.
    Après une pause, il admit :
    — Enfin, il est un peu plus petit que s’il n’avait pas voulu faire son entrée dans le monde en avance et d’une façon théâtrale, mais Madoc était seulement un peu plus grand quand il est né, et il avait quinze jours de retard.
    — Maintenant que j’y pense, Roslynn, remarqua sire James, vous faisiez à peu près cette taille et vous étiez en avance, aussi.
    Il se pencha pour examiner le bébé avec attention.
    — Quel beau petit-fils !
    — Mon petit-neveu est une merveille, il n’y a pas à discuter, déclara Lloyd en poussant son compagnon decôté pour mieux voir le bébé. Regardez-moi ces lèvres, celles de Madoc, exactement, avec ce petit creux au milieu. Et il tient son nez de mon frère. Il sera même encore plus beau que son père, avec ce nez-là.
    — Il n’y a rien à redire au nez de mon époux ! protesta Roslynn en riant.
    — Ce n’est pas ce que j’ai dit, rétorqua Lloyd. Mais celui de son père était encore plus beau.
    — C’est un très joli nez, accorda Roslynn. J’apprécierais de pouvoir le comparer à celui de Madoc en ce moment même. J’espère qu’il n’a pas bu trop de braggot et qu’il n’est pas tombé malade ?
    — Non, il va bien, parfaitement bien, j’en suis sûr, comme Mascen, répondit vivement Lloyd.
    Trop vivement.
    Roslynn changea de position et tressaillit.
    —  Où est Madoc ?
    Les deux hommes échangèrent un regard entendu, et la peur s’immisça dans son cœur.
    — Est-il en danger ? Trefor est-il venu sur nos terres ? A-t-il été attaqué ? Ou bien est-il allé à Pontymwr pour se battre avec son frère ?
    Le bébé se mit à pleurnicher et Lloyd tendit les mains pour le prendre.
    — Allons, allons, vous avez dérangé ce petit bout d’homme, et sans raison. Votre époux va bien.
    — C’est vrai, assura son père. Il est juste allé chercher Owain. C’est assez loin, aussi n’est-il pas étonnant qu’il ne soit pas encore rentré.
    Soulagée et heureuse à l’idée de
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