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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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autrefois il avait eu confiance en Ivor, et qu’ils avaient été comme des frères.
    ***
    Madoc tenait toujours le corps d’Ivor quand Hugh reparut avec les chevaux, le cadavre de Rhodri jeté en travers d’une selle.
    — Madoc ? demanda-t-il, surpris.
    — Ivor s’est tué, marmonna-t-il, encore trop choqué pour le croire tout à fait. Il s’est précipité sur…
    Puis il se rappela qu’il était le seigneur de Llanpowell, prit une profonde inspiration et s’éclaircit la gorge.
    — Ivor s’est donné la mort, répéta-t-il d’une voix plus forte, en déposant le corps sur le sol.
    Atterré, Hugh se signa. Les quatre autres hommes de Llanpowell l’imitèrent.
    — Hissez son corps sur un cheval et ramenez-le à Llanpowell avec Ioan, dit Madoc. Le reste des hommes viendra avec moi.
    Car il n’avait pas encore achevé son voyage et il avait des excuses à faire.

    ***
    Le soleil se couchait tandis que Trefor se tenait dans la cour de sa forteresse et regardait de nouveau Madoc franchir les portes à cheval.
    Mais cette fois, un petit garçon était assis devant Madoc, un petit garçon aux cheveux noirs qui avait environ cinq ans, avec des traits semblables à ceux de Madoc, et qui regardait d’un côté à l’autre comme un oiseau curieux.
    Marchant vers eux à grands pas, Trefor leva la main.
    — Tu es allé assez loin, frère. Que veux-tu ? Je n’ai pas posé un orteil sur tes terres depuis la fête de la tonte, une occasion mémorable.
    — Je sais. Ce n’est pas ce qui m’a amené.
    — Tu es venu te pavaner, maintenant que tu as un autre fils ? Je l’ai entendu dire. Les nouvelles vont vite, par ici.
    — Qui te l’a dit ? Rhodri ?
    — Ça se pourrait. Et tu as amené ton fils aîné, en plus. C’est sage à toi, frère, car je ne te ferai pas de mal devant l’enfant de Gwendolyn. Sinon, je te tirerais à bas de ton cheval et te passerais par le fer sur-le-champ.
    — Tu pourrais essayer. Mais je ne suis pas venu me battre avec toi, ni me pavaner, dit Madoc en démontant.
    Il leva les bras et souleva Owain de la selle. Avec le petit garçon qui se tenait près de lui, ouvrant de grands yeux et se posant visiblement des questions, il mit un genou à terre et courba la tête.
    — Je suis venu implorer ton pardon, Trefor. Je t’ai causé un grand tort.
    Plissant les paupières comme s’il s’attendait à unefeinte ou à un mauvais tour, Trefor recula d’un pas et saisit son épée.
    — J’ai causé un grand tort à Owain, aussi, reconnut Madoc en ignorant le geste de son frère.
    Il attira le petit garçon face à lui.
    — Owain, j’ai fait une chose terrible en croyant agir pour ton bien. Parce que j’étais égaré par le dépit, la colère et le ressentiment. Je t’ai envoyé loin de Llanpowell et je t’ai menti. Je ne suis pas ton vrai père. Je t’ai tenu éloigné de lui, parce que je pensais qu’il ne méritait pas de t’avoir pour fils.
    Madoc se releva et tourna l’enfant vers Trefor.
    — Regarde-le bien, Trefor, et tu verras la vérité. Et la raison pour laquelle j’ai fait élever Owain ailleurs qu’à Llanpowell.
    Trefor les fixa tous les deux, bouche bée, mais il regardait surtout le petit garçon qui lui rendait son regard avec une confusion égale à la sienne, de ses étonnants iris bleus bordés de noir.
    — Trefor, Owain est ton fils, pas le mien, reprit Madoc. Gwendolyn était enceinte quand je l’ai épousée. Je n’ai jamais fait l’amour avec elle, pas une fois. Elle n’aimait que toi. Elle t’a toujours aimé.
    Trefor chancela en arrière comme si Madoc lui avait porté un coup mortel.
    Voyant le choc de son frère, ce fut comme si cinq ans de culpabilité et de remords s’abattaient brutalement sur Madoc. Il n’avait jamais été plus navré, sauf lorsqu’il regardait le petit Owain.
    Qu’est-ce que cette révélation signifierait pour lui ? s’était demandé Madoc tout le long de la route. Maisquoi qu’il advienne à l’avenir, qu’Owain et Trefor lui pardonnent ou non un jour, il ne doutait pas de faire ce qui était juste, ce qu’il aurait dû faire depuis des années, comme il l’avait promis à Gwendolyn.
    — Je regrette tellement d’avoir agi ainsi, dit-il humblement, d’un ton contrit, ne gardant pas une once de fierté tandis qu’il se remettait à genoux.
    Le fixant toujours avec une incrédulité stupéfaite, Trefor secoua la tête.
    — Elle ne me l’a jamais dit. Si ce que tu affirmes est
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