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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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vrai, pourquoi ne me l’a-t-elle pas dit ?
    — Elle n’était sûre de rien jusqu’après notre mariage. Je ne l’ai jamais touchée, Trefor, je le jure sur mon honneur. Elle était si bouleversée que je n’ai même pas essayé, que ce soit lors de notre nuit de noces ou après, parce que c’était toi qu’elle aimait, pas moi.
    Madoc se tut un instant, avant de reprendre :
    — Roslynn m’a dit ce que tu croyais avoir vu la veille de ton mariage. Gwendolyn et moi en train de nous embrasser. Ce n’est jamais arrivé. C’était avec Haldis que j’étais ce soir-là. Tu te rappelles Haldis, qui lui ressemblait tant ? Je n’aurais jamais embrassé Gwendolyn en sachant qu’elle allait être ton épouse. Jamais. Je pensais l’aimer, mais tu es mon frère et je ne t’aurais jamais trahi.
    — Haldis ? répéta Trefor, toujours aussi incrédule. C’était Haldis que tu embrassais ? Oh, doux Jésus !
    Les mains tendues, Madoc se leva et fit un pas vers son frère.
    — Gwendolyn a regretté d’avoir accepté de m’épouser dès l’instant où les vœux ont été prononcés. Elle a passénotre nuit de noces à pleurer pour toi, et chaque nuit qui a suivi. Elle n’a jamais été heureuse durant tout ce temps, hormis une fois.
    Il regarda Owain, qui restait si silencieux et si immobile malgré ce qu’il venait d’apprendre.
    — C’est le jour où elle a mis ton fils au monde, le jour où elle m’a fait promettre de te dire la vérité au sujet d’Owain. Elle est morte avec ton nom sur les lèvres, Trefor, en t’aimant toujours.
    Trefor détacha les yeux de Madoc pour regarder son fils.
    — Tu as brisé ta promesse et fait passer Owain pour ton fils alors qu’il ne l’était pas ? Tu as tenu mon fils éloigné de moi ?
    — Oui, je l’ai fait, à ma grande honte et à mon grand regret, avoua Madoc. Je me suis dit que c’était pour épargner la honte à Gwendolyn, et à toi, et à notre famille. Pour préserver mon honneur, aussi. Et parce que je te jugeais indigne d’élever son fils après ce que tu avais fait. Mais au fond, c’était pour te blesser parce que tu l’avais blessée, et qu’elle m’avait blessé à mon tour en continuant à t’aimer. Même si j’ai cru bien faire, c’était en réalité une vengeance cruelle, Trefor, et je mérite ta haine.
    Trefor l’ignora pour se rapprocher d’Owain et mettre un genou à terre devant lui, scrutant le petit visage méfiant et les grands yeux interrogateurs de l’enfant debout devant lui.
    — Mon fils. Mon fils. Le mien et celui de Gwendolyn.
    Puis il saisit le petit garçon dans ses bras et le serra contre lui.
    — Oh, mon fils !
    L’enfant se tortilla pour regarder Madoc.
    — Papa ?
    — Non, je suis ton oncle, rectifia gentiment Madoc. Voici ton papa. Je suis ton oncle et mon frère Trefor est ton père, qui t’aime.
    — Tu n’as pas à avoir peur. Je ferai venir tes parents adoptifs pour qu’ils vivent avec nous ici, dit Trefor, montrant une sagesse à laquelle Madoc ne s’attendait pas, mais qui lui ôta un grand poids.
    Il avait été inquiet que l’enfant ne soit dérouté par les lieux et les gens qu’il ne connaissait pas, s’il venait vivre à Pontymwr. Mais au fond, il n’avait pas douté que Trefor le traiterait bien.
    Trefor se releva et, lorsqu’il refit face à Madoc, son visage avait repris cette expression dure qui lui était familière. Madoc s’attendit aux accusations, à la colère, au mépris et au dégoût. Il s’attendit que son frère le frappe de son poing, ou tire son épée.
    Mais ni l’éclat de fureur ni les coups ne se produisirent. A la place, la rancœur de Trefor se dissipa, remplacée par le chagrin et des remords qui égalaient les siens.
    — Je devrais te haïr pour ce que tu as fait, et récemment encore je l’aurais fait, mais tu m’as donné quelque chose que je n’aurais jamais espéré avoir — un fils avec la femme que j’aimais, et que j’ai perdue parce que j’étais un sot fier et entêté. Je me suis maudit un millier de fois depuis ce jour terrible où je l’ai perdue. Je t’ai maudit aussi, Madoc, mais au fond de mon cœur je savais que j’avais réagi brutalement, sottement et avec déshonneur. Je pensais que Gwendolyn ne pourraitjamais me pardonner ce que j’avais fait. Or, tu m’as dit qu’elle m’a aimé jusqu’au bout, qu’elle n’a jamais été tienne, et c’est un autre cadeau dont je te remercie. Je te remercie aussi
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