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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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Lequel ?
    — Cet homme est-il simplet ? marmonna sire Alfred.
    Il haussa la voix.
    — Le roi John, roi d’Angleterre par la grâce de Dieu, suzerain d’Irlande, duc de Normandie et d’Aquitaine et comte d’Anjou.
    — Oh, l’usurpateur Plantagenêt qui a tué son neveu…
    Même si la sentinelle n’avait dit que ce que beaucoup tenaient pour vrai, cette remarque n’augurait pas d’une réception agréable.
    Trois autres gardes, également tête nue et portant des tuniques au lieu de cottes de mailles, rejoignirent leur camarade.
    — Que veut John ? cria l’un d’eux.
    — J’en discuterai avec votre seigneur, répondit sire Alfred.
    — Qui nous dit que vous n’êtes pas venus nous attaquer ? lança le premier.
    Sire Alfred remua impatiemment sur sa selle ornée de dorures.
    — Voyons ! Avons-nous l’air d’une bande de brigands ?
    — On ne peut être sûr de rien ces temps-ci, répondit le premier garde, visiblement peu ému par l’impatience croissante de sire Alfred. Nous, les Gallois, avons déjà vu des voleurs normands bien habillés.
    — Ouvrez ces portes ou le roi entendra parler de cet accueil, ainsi que votre maître ! tonna sire Alfred.
    Alors que les sentinelles prenaient plaisir à se gausser des visiteurs normands et de leur roi, le seigneur de Llanpowell ne semblait pas enclin à partager leur insolence, car les portes massives commencèrent lentement à s’entrouvrir devant les arrivants.
    Qu’est-ce que cela indiquait au sujet du noble gallois ? se demanda Roslynn avec autant de curiosité que d’appréhension. Qu’il gouvernait par la peur et la menace de châtiments sévères ? Ou simplement qu’il ne fallait pas le traiter à la légère, et qu’il était respecté et obéi ?
    Quel que soit le cas, elle ne pouvait faire demi-tour ni s’enfuir à bride abattue, maintenant.
    — Il était temps, crénom ! Insolents sauvages, grommela sire Alfred en levant son gantelet pour faire signe à leur escorte d’entrer dans le château.
    Derrière la muraille extérieure s’étendait un vaste espace herbeux, d’environ cinquante yards de long. Au-delà se dressait la courtine intérieure, plus haute que la première, avec une autre porte et une poterne moins élaborée.
    Les portes intérieures étaient ouvertes et un grand chariot de bois tiré par deux bœufs au large poitrail venait en cahotant vers eux, suivi par un groupe de vingt hommes qui portaient tous des baudriers, un arc à la main et un carquois sur la hanche. Néanmoins, ils n’étaient vêtus que de tuniques en cuir, de chausses et de bottes, ils ne portaient ni hauberts ni heaumes. Leurs cheveux étaient presque uniformément bruns ou noirs, et la plupart arboraient une barbe sombre et abondante.
    En dépit de leur tenue, ils devaient faire partie de la garnison, se dit Roslynn, car ils formèrent rapidementdeux rangs le long du chemin qui menait des portes à la cour intérieure.
    La mâchoire de sire Alfred se contracta.
    — Le roi entendra également parler de cette insulte, grommela-t-il.
    — Je pense que c’est une garde d’honneur, sire, suggéra doucement Roslynn. Voyez-vous comment ils sont rangés et se tiennent immobiles ?
    La seule réponse de sire Alfred fut un grognement qui n’engageait à rien.
    Toutefois, Roslynn était sûre d’avoir raison. Les hommes restaient à leur place, regardant stoïquement devant eux tandis que le cortège s’avançait dans la cour.
    Là, les bâtiments étaient de différentes tailles et constitués de matériaux divers. Certains étaient en pierre, avec des toits d’ardoise. D’autres, comme les écuries, étaient en colombage et en torchis, et les derniers avaient l’air de simples appentis de bois appuyés à tout mur disponible. Au moins la cour était-elle pavée, constata-t-elle, et même s’il y avait plusieurs grandes flaques qui s’accroissaient avec la pluie, ce n’était pas un lac de boue.
    Malheureusement, il y avait aussi des soldats en armes qui se tenaient sous les avant-toits, le long du périmètre, et ces derniers les observaient avec méfiance.
    Avant qu’ils ne puissent démonter ou qu’un palefrenier ou un valet d’écurie ne vienne prendre leurs chevaux, la porte du plus grand bâtiment en pierre s’ouvrit en coup de vent. Un homme corpulent et aux cheveux gris, vêtu d’une tunique vert foncé, de simples chausses et debottes éculées, une cape de drap brun sur les épaules, descendit hâtivement les
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