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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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tour, sa colère le mettant au bord de l’apoplexie.
    — Comment osez-vous refuser…
    Il s’interrompit pour prendre une profonde inspiration, s’efforçant de contrôler sa fureur.
    — Réfléchissez bien, Gallois, avant de rejeter ce que le roi John offre si généreusement. C’est dame Roslynn et sa dot, ou rien.
    — Soyez raisonnable, Madoc, le pressa son oncle. C’est beaucoup d’argent, cette dot, et il est temps que vous vous remariiez.
    Qu’il se remarie ?
    — Et même si vous avez déjà un fils, il serait préférable d’en avoir d’autres.
    Il avait un fils ?
    — Je ne me marie sur l’ordre de personne, pas même pour élever des enfants, rétorqua sire Madoc. Et je ne veux pas non plus qu’une femme soit contrainte à m’épouser, quelle qu’elle soit.
    Comme si les souhaits d’une femme comptaient pour un homme tel que lui, pensa Roslynn avec aigreur.
    — Dame Roslynn n’est nullement contrainte, déclara sire Alfred en se tournant vers elle. Dites-lui, ma dame. Dites-lui que vous êtes venue ici de votre plein gré et que vous l’épouserez de votre plein gré également.
    Roslynn, de beaucoup, aurait préféré rester silencieuse et les laisser discuter, mais puisqu’elle avait été interpellée, elle répondit franchement.
    — Je n’ai pas été menacée, affamée ou torturée jusqu’à ce que j’accepte cette proposition, précisa-t-elle. Simplement, c’était faire ce que le roi demandait ou rester à la Cour, et je souhaitais vivement la quitter.
    — Ma dame ! s’exclama sire Alfred d’un air offusqué, comme si personne auparavant n’avait jamais osé souhaiter s’éloigner de John et de sa cour.
    Elle ignora le Normand qui l’avait amenée ici, la traitant guère mieux qu’un coffre ou qu’une barrique, et s’adressa au seigneur gallois et à son oncle.
    — J’aurais accepté n’importe quoi si cela signifiait que je pouvais quitter la Cour, où j’étais en butte à des avances déplacées. En outre, je suis encore une jeune femme et je désire avoir un foyer et des enfants. J’ai bien conscience qu’en étant la veuve d’un traître, je ne serai le premier choix d’aucun homme, alors j’ai acquiescé à la demande du roi en espérant que le meilleur en découlerait.
    Elle marqua une pause.
    — Mais vous devriez savoir, sire, que cette offre ne coûte rien à John. La dot ne représente même pas ce que j’ai apporté lors de mon premier mariage. Tout cet argent et ces biens sont devenus la possession de mon époux, et par conséquent sont passés à la couronne quand il a été arrêté et exécuté pour trahison. John n’y ajoute rien de sa poche. Le roi m’envoie à vous comme il donnerait une tunique usée à un mendiant.
    Sire Alfred semblait sur le point d’exploser.
    — Ma dame ! Ce n’est pas…
    — C’est la vérité, sire, et nous le savons tous les deux, le coupa-t-elle fermement.
    Elle croisa les mains sur ses genoux, feignant une sérénité qu’elle ne ressentait certainement pas.
    — Je voulais que sire Madoc le sache aussi.
    Elle sentit son visage s’échauffer sous le regard brûlant du Gallois. Il était un bel homme séduisant et elle était sensible à son charme, même s’il avait un caractère emporté, portait les cheveux longs comme un sauvage et était à peine mieux habillé que l’un de ses hommes d’armes.
    En cela, il était le contraire de Wimarc, qui portait les plus belles soieries et les plus riches étoffes et se coiffait à la mode normande. Wimarc n’avait jamais l’air de rentrer d’une chevauchée à bride abattue à travers la lande.
    — J’apprécie votre honnêteté, ma dame, finit-il par dire, ses lèvres se relevant un peu, son ton devenant relativement conciliant. Mais vous vous sous-estimez. Vous n’évoquez en rien un vêtement usé. Loin de là.
    Pas question de se laisser émouvoir par cette esquisse de sourire et ce compliment, se dit fermement Roslynn. Pas question de laisser cette voix grave la troubler. Elle ne serait pas tentée par cet homme, quelles que soient son apparence ou sa manière de s’exprimer. Elle combattrait de toutes ses forces le désir qui s’épanouissait en elle, cette même faiblesse qui l’avait poussée avec impatience dans les bras d’un homme mauvais lors de son premier mariage. Et elle ne répondrait pas non plus à sa flatterie.
    — Qu’arrivera-t-il à la dame si nous ne nous marions pas ? demanda Madoc à sire
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