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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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Alfred.
    — Nous retournerons tous les deux à la Cour pour informer John de votre refus, répondit le Normand d’une voix tendue.
    — Non, nous ne le ferons pas, sire.
    Roslynn avait prévu cette éventualité et déjà décidé de ce qu’elle devrait faire si le Gallois la repoussait, que sire Alfred l’approuve ou non.
    — Vous pourrez rentrer avec ma dot, sire Alfred, mais je préférerais me donner à l’Eglise plutôt que de retourner à la Cour.
    Il la regarda comme si c’était la proposition la plus outrageuse au monde.
    — Mais le roi…
    — Il ne devrait pas avoir de raison de se plaindre, déclara Roslynn avec fermeté. J’ai fait ce qu’il a commandé. Si sire Madoc me refuse, le roi ne pourra dire que j’ai désobéi. Et si vous craignez de rentrer sans moi, dites à John que j’ai sombré dans la mélancolie et que seule la promesse d’une vie comme épousedu Christ a pu ranimer mes esprits. Nul doute que la restitution de ma dot aidera à dissiper toute déception qu’il pourrait ressentir.
    Le seigneur de Llanpowell reprit son siège.
    — Il apparaît que la dame et moi sommes d’accord, au moins sur ce point. Ni l’un ni l’autre ne nous marierons simplement parce que le roi John le souhaite.
    Sire Alfred serra les poings sur ses côtés.
    — Puis-je vous rappeler à tous les deux qu’il n’est jamais sage de s’opposer à un roi ?
    — Peut-être n’est-il pas sage de la part de John de s’opposer à moi , rétorqua sire Madoc. Je doute qu’il puisse se permettre de perdre l’amitié de tout seigneur gallois ayant des alliances dans les Marches.
    Il s’interrompit un instant et reprit en ayant l’air de peser ses mots.
    — Par chance pour vous, je n’ai pas encore refusé le présent du roi. Dame Roslynn est une très belle femme, après tout. Hardie, aussi, et alors que certains hommes aiment les femmes placides, ce n’est pas mon cas. Je préfère une femme qui dit ce qu’elle pense, comme cette dame le fait manifestement. Alors, il se peut que je l’accepte.
    Il ne le pensait sûrement pas ! se dit Roslynn, affolée. Comment pouvait-il être si fermement opposé à la requête du roi un moment, puis parler d’acquiescer le moment suivant ? A moins que la perspective de la dot ne soit trop alléchante pour la refuser, bien sûr.
    — Toutefois, comme je l’ai dit, la dame doit être consentante.
    Ce qu’elle n’était pas et ne serait jamais, aussi beauqu’il soit, se promit Roslynn. Elle flairait une ruse. Il devait essayer de rejeter sur elle la responsabilité et le blâme de contrecarrer les plans de John.
    — C’est ridicule ! protesta sire Alfred. Elle n’est qu’une femme ! Elle n’a aucun droit à une opinion.
    — Chez moi, si, déclara Madoc. Eh bien, ma dame ? Que dites-vous ?
    Elle ne se laisserait pas prendre à son piège. S’il attendait qu’elle réponde par oui ou par non, il se trompait.
    — Nous venons juste d’arriver, déclara-t-elle. Dois-je donner ma réponse maintenant ?
    — Non, répondit aussitôt Madoc. Nous devrions tous les deux prendre le temps de décider si nous nous conviendrons ou pas.
    Elle connaissait déjà la réponse, et à moins qu’elle ne se trompe, il la connaissait aussi.
    — Je dois retourner auprès du roi sans délai, les avisa sire Alfred. Il est très impatient de voir cette affaire réglée.
    — Il a eu des mois pour remplir sa part du marché, aussi je pense qu’il peut attendre quelques jours de plus, déclara placidement le seigneur de Llanpowell en se levant. Vous pouvez blâmer le mauvais temps du pays de Galles si vous avez besoin d’une excuse, sire. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je vais aller trouver mon intendant pour lui dire que des hôtes importants sont arrivés. Mon oncle, veuillez veiller au logement de sire Alfred et de ses hommes, je vous prie.
    — Oui, mon neveu, volontiers ! dit Lloyd ap Iolo avec un large sourire.
    — Bron, continua sire Madoc, conduisez dameRoslynn à la chambre de la tour sud. Elle voudra certainement se reposer avant le repas du soir.
    ***
    Même si elle était mécontente d’avoir été renvoyée avec tant de mépris par Madoc ap Gruffydd qui s’était empressé de disparaître sitôt apparu, Roslynn fut heureuse de se retrouver seule. Elle avait besoin de calme pour considérer tout ce qui s’était passé depuis qu’ils étaient arrivés à Llanpowell.
    Située en hauteur, la chambre à laquelle la
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