Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
Vom Netzwerk:
promesse dans ses profonds yeux bruns qui semblaient révéler chacune de ses émotions. En outre, lui parler pouvait être sa seule et unique chance d’assurer sa liberté. Elle allait donc la saisir, et si elle avait tort de faire confiance à ce regard, elle aurait toujours sa dague.
    Mais sire Alfred n’était pas enclin à accepter.
    — Ceci est des plus…
    — Messire, je vous en prie, insista Roslynn.
    Il rengaina son épée.
    — Fort bien, je m’en vais, mais sachez ceci, sire : vous ne me ferez pas attendre comme un chien en laisse. Dans deux jours, je rentrerai à la Cour, avec dame Roslynn ou sans elle. Toutefois, si ce mariage n’a pas lieu, soyez assuré que je n’en serai pas tenu pour responsable !

3
    Lorsque sire Alfred eut quitté la chambre, le seigneur de Llanpowell se tourna vers Roslynn et l’examina comme s’il n’avait jamais vu une femme auparavant.
    — Vous m’auriez tué si j’avais essayé de m’imposer à vous par la force, n’est-ce pas ?
    Elle ne vit pas de raison de mentir.
    — Oui. Je pensais ce que j’ai dit.
    — Moi aussi. Je n’ai jamais pris une femme contre sa volonté, et je ne le ferai jamais. Je n’ai jamais frappé une femme, non plus, ni battu mes servantes. De tels agissements sont dignes d’une brute et d’un lâche.
    Les mots pouvaient être aussi insignifiants et immatériels que de l’air. Comment un homme de son tempérament pouvait-il ne pas frapper sous l’effet de la colère ? se demanda Roslynn, sceptique.
    Il passa devant elle pour aller à la croisée, où il regarda fixement le mur de la courtine et parla sans lui faire face.
    — Votre mariage avec Wimarc… Vous y avez été contrainte ?
    — Non, sire, répondit-elle franchement, même si cela lui faisait honte et la blessait profondément del’admettre. Je croyais qu’il m’aimait, mais j’ai découvert ensuite que je n’étais rien de plus pour lui qu’une dot et une femme dont il pouvait abuser quand il en éprouvait le besoin. Pire, c’était un traître et malgré mon innocence, j’aurais pu subir la mort d’une traîtresse, moi aussi, sans l’intervention d’amis. Les rois sont des hommes soupçonneux, et mon sort aurait pu aisément être différent.
    — Ainsi, le roi vous a laissée vivre pour vous utiliser comme son instrument, son bien.
    Que pouvait-elle répondre à cela ? C’était la vérité.
    Le Gallois se tourna enfin, s’appuyant contre le rebord de la croisée.
    — J’ai entendu parler de votre époux. Aussi lisse qu’une loutre, beau et intelligent. Il a tourné des têtes plus âgées et plus sages que la vôtre. Et l’amour peut rendre sot n’importe qui.
    — A présent, je ne suis plus sûre que je l’aie réellement aimé, dit Roslynn. J’étais flattée par son attention et charmée par son apparence, voilà tout.
    Dieu ait pitié d’elle, qu’est-ce qui l’avait poussée à faire cet aveu ? se demanda-t-elle, atterrée. Et à un étranger, en outre, tout spécialement un étranger qu’elle était censée épouser ?
    — Ainsi, vous avez été trompée et mariée à un traître, et maintenant le roi pense se servir de vous, réfléchit Madoc à voix haute. Néanmoins, vous avez de la famille et des amis. Le couvent n’est sûrement pas votre seule solution si nous ne nous marions pas.
    — J’ai causé la disgrâce de mes parents et j’ai peséassez longtemps sur mes amis, alors si je ne vous épouse pas, ce sera l’Eglise pour moi.
    — Dans ce cas, vous ne pourrez jamais avoir d’enfants, observa-t-il.
    — Comme je ne suis pas simplette, j’en ai bien conscience.
    Il la contourna et elle sentit son regard sur elle, mais elle ne bougea pas. Qu’il la regarde autant qu’il voulait. Elle avait déjà été l’objet des regards insistants des hommes, en particulier à la Cour.
    — Je pense que vous n’êtes pas plus avide d’entrer dans les ordres que je ne le suis de me faire des ennemis, déclara-t-il enfin. Malgré ce que j’ai dit à sire Alfred, j’aimerais mieux ne pas avoir John pour ennemi. Mais même ainsi, comme je l’ai dit plus tôt, je n’épouserai pas une femme qui n’est pas consentante.
    Il s’arrêta derrière elle et, quand il reprit la parole, sa voix était basse et douce, comme celle d’un amant, ou comme Roslynn avait toujours imaginé que la voix d’un amant devait être.
    — Mais vous n’avez pas besoin pour autant de vous enfermer dans un couvent, ma dame. Nous

Weitere Kostenlose Bücher