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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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demandez sans doute ce qui nous a amenés ici, commença le Normand avec la même raideur.
    — Oui, je me le demande, mais asseyez-vous, monami ! répondit le gallois en riant. A boire et à manger avant de passer aux affaires. Je ne peux réfléchir à des questions importantes quand mon ventre grogne. Bron, du vin aux épices pour nos hôtes, du pain de seigle et le fromage tendre, pas le dur. Pas de braggot . Pas tout de suite, en tout cas.
    Tandis que la jeune fille disparaissait dans le corridor qui menait probablement aux cuisines, le Gallois se tourna vers Roslynn avec un clin d’œil.
    — Le braggot est l’hydromel gallois, ma dame, et il est fort, alors mieux vaut s’en tenir au vin pour l’instant.
    Roslynn parvint à lui rendre son sourire. Madoc ap Gruffydd n’était ni jeune ni beau et finalement, c’était peut-être aussi bien. N’avait-elle pas appris à ses dépens combien la jeunesse et un physique avenant pouvaient être trompeurs ?
    En outre, il y avait des chances qu’un homme de l’âge de Madoc ait renoncé à la cupidité et à l’ambition, se contentant de couler des jours tranquilles dans son domaine. Cela pouvait d’ailleurs expliquer pourquoi il se montrait si enjoué et accueillant : il n’avait aucune raison de ne pas l’être.
    — Alors, sire, comment se porte le roi ces temps-ci ? demanda-t-il en tendant négligemment sa chope vide à une autre servante, qui la remplit si vite que Roslynn pensa que cela devait se produire souvent. Toujours content de sa petite épouse française ?
    — Le roi John va bien et oui, il est heureux en ménage. Nous avons bon espoir d’avoir bientôt un héritier au trône, répondit froidement sire Alfred. Maintenant, sivous voulez bien me permettre de me présenter, sire. Je suis sire Alfred de Garleboine et voici…
    — Messire Alfred de Garleboine ? Je ne peux pas dire que j’aie entendu parler de vous, mais après tout je n’accorde guère d’attention à la cour d’Angleterre et à ses sottises.
    Le Gallois tapota la main de Roslynn.
    — Il est bien plus plaisant de raconter des histoires autour du feu et de chanter des chansons de geste, pas vrai, ma dame ?
    — Un noble doit prêter attention à ce qui se passe à la Cour s’il doit assister le roi et protéger sa famille, répondit-elle sans se laisser impressionner par l’attitude apparemment nonchalante du seigneur gallois, surtout en une telle période et avec un tel roi sur le trône.
    — Oh, j’en sais assez, j’en sais assez. Nous ne sommes pas tout à fait au bout du monde, ici, rétorqua leur hôte, avant de hausser la voix pour appeler Bron.
    La jeune fille reparut immédiatement sur le seuil, donnant l’impression de se sentir harcelée.
    — Où est la nourriture, ma fille ? Et la boisson ? Nos hôtes sont affamés ! C’est du joli s’ils n’ont rien à manger après avoir chevauché sous la pluie !
    La servante répondit rapidement en gallois, puis s’éclipsa de nouveau.
    — Ce n’est pas que nos celliers ne soient pas pleins, ma dame, expliqua le seigneur de Llanpowell comme s’il s’agissait d’une question capitale. C’est juste que vous nous avez surpris entre deux repas, alors que nous attendons le retour des patrouilles. On a eu quelquessoucis avec ceux qui se trouvent de l’autre côté de la montagne.
    Tandis que Roslynn souriait pour lui montrer que le retard ne la dérangeait pas, elle se demanda ce qu’il voulait dire par « quelques soucis » et « ceux qui se trouvent de l’autre côté de la montagne ». Des ennemis, visiblement, mais combien et de quelle force ?
    On ne lui avait presque rien dit au sujet du seigneur de Llanpowell, et encore moins à propos de ses ennemis potentiels.
    — Messire, reprit sire Alfred avec une exaspération visible, nous sommes venus…
    — Ah ! Voilà enfin la nourriture ! l’interrompit le Gallois tandis que la servante arrivait avec un grand plateau chargé de trois gobelets en argent étonnamment beaux, d’un pichet de vin fumant dont l’odeur épicée emplissait l’air et d’une écuelle de bois couverte d’un linge.
    L’un des serviteurs s’empressa de s’avancer avec un petit banc qu’il installa devant Madoc ap Gruffydd. Lorsque Bron eut posé le plateau dessus, le Gallois ôta le linge pour révéler deux miches de pain bis tout frais, plusieurs tranches de fromage et des gâteaux au miel.
    Tandis que l’arôme du pain chaud et du vin aux épices
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