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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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marches.
    Comme les autres, il avait les cheveux longs et une barbe fournie. Contrairement à eux, il ne portait qu’un simple ceinturon, sans arme au côté, et un sourire éclairait son visage rond. Il tenait également une grande chope, malgré la pluie qui continuait à tomber.
    — Bienvenue, sire, ma dame, lança-t-il dans un français teinté d’accent gallois, en pataugeant dans les flaques pour venir vers eux. Bienvenue à Llanpowell. Bienvenue chez moi. C’est un honneur que de vous avoir ici !
    Roslynn eut l’impression qu’une pierre se logeait dans son estomac quand elle comprit qu’il devait s’agir de Madoc ap Gruffydd, le seigneur de Llanpowell.
    Elle avait supposé, sottement, semblait-il maintenant, que l’Ours de Brecon serait un homme plus jeune. Elle avait également supposé qu’il était surnommé ainsi à cause de sa férocité à la bataille, pas à cause de ses cheveux gris qui tombaient en désordre sur ses épaules, de sa barbe broussailleuse ou de la taille de son ventre.
    Peut-être ce surnom lui avait-il été donné dans sa jeunesse.
    Le Gallois cria quelques ordres dans sa langue maternelle, et aussitôt des palefreniers et des valets sortirent des écuries pour prendre leurs chevaux.
    Apparemment, les serviteurs du seigneur de Llanpowell étaient aussi bien entraînés que ses soldats, malgré son apparence joviale et ses manières aimables.
    — Venez vous sécher à l’intérieur ! lança-t-il en agitant la main vers le large édifice en pierre qui devaitabriter la grand-salle, sans se soucier de la boisson qui se renversait de sa chope.
    Roslynn observa avec inquiétude le liquide se répandre sur le sol. Dieu fasse que Madoc ap Gruffydd ne soit pas un ivrogne.
    La mine sévère, sire Alfred sauta à bas de sa selle et vint l’aider à démonter. Une fois à terre, elle prit une grande inspiration et secoua la jupe ample de sa cotte rouge sang, tandis que sire Alfred lui offrait son bras avec raideur pour la conduire dans la grand-salle derrière leur hôte.
    Dans la cour, les soldats restèrent immobiles, attentifs et soupçonneux.
    La grand-salle du château était assez petite, confinée, ancienne, ses poutres ayant été noircies par le temps et la fumée. Contrairement aux grand-salles plus récentes, elle comportait un foyer central et le plafond était soutenu non par des piliers de pierre, mais par des piliers de bois, certains nus, d’autres sculptés de plantes grimpantes, de feuilles et de têtes d’animaux. Des jonchées recouvraient le sol et trois grands chiens de chasse, aussi hirsutes que leur maître, se mirent debout, reniflant les Normands tandis qu’ils passaient.
    Plusieurs serviteurs se tenaient le long des murs, les observant comme les soldats dans la cour, pendant que leur hôte les conduisait au foyer et aux bancs disposés autour, près d’un fauteuil de bois.
    Après avoir vu les fortifications du château, Roslynn avait supposé que les pièces à vivre de Llanpowell seraient plus modernes et plus confortables. Elle étaitdéçue de constater qu’elle s’était trompée. Au moins il y faisait sec, se dit-elle pour se consoler.
    Et aussi primitifs que soient les aménagements, elle était toujours mieux ici qu’à la cour du roi John, où elle subissait les avances du roi et de tous les autres courtisans libidineux convaincus que, étant donné sa récente mésaventure, elle devrait leur être reconnaissante de leurs attentions.
    — Asseyez-vous près du feu, ma dame, offrit leur hôte en enlevant sa cape, sa chope toujours à la main.
    Il ne parut pas remarquer ni se soucier que le vêtement tombe sur le sol avant qu’une servante n’ait le temps de le prendre.
    — Bron, à quoi pensez-vous, ma fille ? demanda-t-il à une autre servante qui se tenait près du mur et paraissait avoir environ dix-huit ans. Prenez la cape de cette dame.
    La jeune fille s’élança et attendit que Roslynn ôte son manteau trempé. Puis, tout aussi prestement, elle alla le suspendre à un crochet avant de retourner à son poste.
    Il faisait plus chaud près du feu, et Roslynn était vêtue d’une épaisse cotte de drap et de lourdes bottes. Néanmoins, elle se mit à frissonner et dut s’entourer de ses bras tandis qu’elle s’asseyait sur le banc.
    Avec un grand sourire, le gallois installa son corps massif dans le fauteuil et observa sire Alfred, qui se tenait si raide qu’il semblait incapable de se plier à la taille.
    — Vous vous

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