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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal
Autoren: Margaret Moore
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devraient-ils pas être rentrés, maintenant ?
    — Nous le sommes ! annonça une belle voix grave.
    Roslynn se tourna vivement. Elle avait écouté Ioan avec une telle attention qu’elle n’avait pas entendu s’ouvrir la porte de la grand-salle. Mais Madoc se tenait sur le seuil, souriant, avec un petit garçon à son côté et… Trefor de l’autre côté ?
    Elle se leva en vacillant, se sentant encore faible. L’enfant était une réplique plus petite des deux hommes, mais ses yeux, bleus cernés de noir, étaient ceux de Trefor, sans l’ombre d’un doute.
    Il n’avait pas les yeux de Madoc, mais ceux de Trefor. Se pouvait-il…
    Le sang de Roslynn ne fit qu’un tour.
    Cela voudrait dire que Madoc avait menti. Et l’avait dupée, elle, comme tout le monde à Llanpowell.
    — Asseyez-vous, ma chère, lui commanda son père.
    Avant qu’elle ne puisse le faire, Madoc vint prestement à elle et l’enlaça. Plongeant les yeux dans les siens, il comprit aussitôt son trouble et son choc.
    — Oui, j’ai menti, Roslynn, confirma-t-il lorsqu’il s’assit et l’installa sur ses genoux, lui parlant comme s’ils étaient seuls et non dans la grand-salle, entourés de tous les autres. J’ai menti à tout le monde. Gwendolyn et moi n’avons jamais été véritablement mari et femme, parce que c’était Trefor qu’elle aimait, et qu’elle a aimé jusqu’au bout. Après notre mariage, elle n’a jamais pu supporter mon contact. Aussi savions-nous tous les deux de qui était l’enfant qu’elle portait, mais pourpréserver son honneur et ma fierté, nous avons laissé croire à tout le monde que son enfant était le mien.
    Il inspira profondément et serra avec force la main de Roslynn, la regardant avec des yeux débordant de remords.
    — Après la naissance d’Owain, alors qu’elle se sentait mourir, Gwendolyn m’a demandé de dire la vérité et de conduire Owain à son père, et je lui ai promis que je le ferais. Sur le moment, je le pensais.
    Il poussa un grand soupir qui ébranla sa robuste silhouette. Puis il baissa la voix en un murmure, mais elle était clairement audible dans la grand-salle silencieuse.
    — Je n’ai pas tenu cette promesse. J’avais une foule d’excuses, comme protéger l’honneur de Gwendolyn, celui de sa famille, et ne pas remettre Owain à un père qu’en mon âme et conscience je jugeais irresponsable, mais au fond, je voulais surtout punir Trefor de ce qui était arrivé. Du malheur de Gwendolyn et du mien. Même si en apparence j’avais de bonnes raisons d’agir ainsi, j’ai été malhonnête et j’ai manqué à l’honneur envers mon frère, Roslynn. Pendant ces cinq ans, cette trahison a été comme une épine dans mon cœur, mais je ne méritais pas plus.
    Il s’interrompit un instant.
    — Même lorsque j’ai mesuré à quel point vous accordiez du prix à l’honnêteté et à la confiance, ma fierté ne m’a pas permis de vous faire cette confession. J’étais trop obstiné et trop égoïste pour vous le dire. Je savais que je vous perdrais si vous appreniez ma tromperie. Et puis je vous ai perdue quand même, pour d’autres raisons.
    Il la regarda dans les yeux comme s’il voulait puiser en elle la force d’aller plus loin.
    — Mais vous m’êtes revenue, et quand j’ai tenu notre enfant dans mes bras, ce que j’ai ressenti a été si fort que j’ai compris que je ne pouvais plus priver Trefor de son fils, ni Owain de son père. C’était trop grave. Et je savais à ce moment-là que Trefor ne m’avait pas volé pendant des années, comme je l’avais cru. Alors je suis allé chercher Owain, puis je me suis rendu à Pontymwr, j’ai dit la vérité à Trefor et je l’ai supplié de me pardonner. Il l’a fait, parce que nous avions tous les deux été trompés par Ivor, qui avait provoqué tous ces drames par ses mensonges, et en souvenir de Gwendolyn que j’avais essayé de protéger.
    Il inspira profondément.
    — Maintenant, vous savez tout, Roslynn-fy-rhosyn. Je n’ai plus de secrets pour vous. Je ne m’attends pas que vous me pardonniez, mais je voulais que vous connaissiez toute la vérité.
    Elle le dévisagea, des larmes dans les yeux.
    — Si Trefor a pu vous pardonner, comment ne le pourrais-je pas ? murmura-t-elle. Vous ne m’avez causé que peu de tort, Madoc, et je comprends que vous n’ayez pu vous résoudre à me parler plus tôt. Votre querelle avec votre frère était trop vive et vous le blâmiez de
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