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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus
Autoren: Max Gallo
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j’aurais été le témoin et l’acteur.
     
    Le tribun militaire Caius Julius Caesar est entré dans la tente. J’ai levé la tête. Caesar m’interrogeait du regard.
    — Explique-lui, légat, a dit le proconsul en se laissant tomber dans son fauteuil.
    Il a ricané et poursuivi :
    — Quand tu as quitté cette tente, hier, Julius Caesar, nous célébrions une victoire. Tu y rentres ce matin et c’est la défaite. Spartacus et ses chiens ont franchi le fossé !
    Il s’est redressé et a ajouté, ne me laissant toujours pas parler :
    — Ils ne sont plus que quelques milliers, mais sûrement les plus aguerris. Ceux d’entre eux qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui savent se battre. Il faudra les tuer l’un après l’autre jusqu’au dernier. Ils ne tomberont plus dans un piège. Le fossé, la palissade, c’est fini !
    Il s’est tourné vers moi.
    — J’ordonne, légat, que toutes les légions qui étaient déployées le long du fossé se rassemblent en attendant qu’on sache où ces chiens se trouvent.
    — Ils peuvent marcher vers le nord, vers la Lucanie, a suggéré Julius Caesar.
    — Vers Rome ! s’est exclamé Crassus.
    Son visage maintenant exprimait l’inquiétude.
    — Toutes les légions sont ici avec moi. Il n’y a pas de troupes entre le Bruttium et Rome. Si Spartacus – et il est rusé – gagne le Nord, la Lucanie, la Campanie, il peut entrer comme il veut dans le Latium et, pourquoi pas, attaquer Rome et la prendre. Il y a une tourbe de milliers d’esclaves qui, s’il en approchait, se soulèveraient.
    — Il ne l’a pas fait quand il avait rassemblé autour de lui des dizaines de milliers d’esclaves, a observé Caesar. Or ils ne sont plus…
    — Je l’ai dit, l’a interrompu Crassus, ceux-là sont des guerriers. Pas seulement des pillards, mais des bêtes furieuses. Si elles marchent sur Rome…
     
    Licinius Crassus s’est mis à soliloquer.
    Le Sénat lui avait confié la charge de mettre fin à la guerre de Spartacus, de nettoyer l’Italie de ces bandes d’assassins. Il avait cru être à la veille d’y parvenir, mais la fuite du Thrace, qui avait su déjouer le piège, remettait tout en question.
    Il devait avertir le Sénat des dangers qui menaçaient Rome et donc la République. Il fallait que les légions de Pompée, qui avaient vaincu en Espagne les armées rebelles de Sertorius, et qui étaient sur le chemin du retour, s’engagent dans la traque de Spartacus. On ne pouvait tolérer sans grand péril que ces bandes de chiens enragés terrorisent les provinces d’Italie pendant encore plusieurs mois, détruisant les récoltes, ruinant les domaines. Il fallait aussi que le proconsul de Thrace, Marcus Varro Lucullus, débarque avec ses légions en Calabre, à Brundisium, et se joigne à la chasse afin qu’on en finisse.
    Caius Julius Caesar a approuvé Licinius Crassus.
    Les messagers, a-t-il dit, devaient partir aussitôt pour Rome afin que le Sénat en appelle à Pompée et à Varro Lucullus.
    Je me suis tu.
    Je n’étais que le légat du proconsul Crassus. Mais, à la satisfaction que je lisais sur le visage de Caesar, j’ai deviné qu’il était heureux de le voir contraint de faire appel à Pompée et à Lucullus.
    Crassus avait rêvé de remporter seul la victoire sur Spartacus. Il s’était imaginé recevant le triomphe à Rome. Il ne serait plus le seul vainqueur. D’autres – et d’abord Pompée – réclameraient leur part de gloire.
    Crassus avait espéré rafler toute la mise. Le jeu restait au contraire ouvert. Et Caesar avait l’ardent désir – j’en étais sûr, en l’observant – d’en être l’un des joueurs et l’un des gagnants.
    Moi, je n’étais que le légat Gaius Fuscus Salinator à qui le proconsul donnait l’ordre de prendre la tête de deux légions et de retrouver Spartacus et ses bandes.

 
     
59
    J’ai chevauché en avant des légions, entouré de mes licteurs et de mes centurions.
    Depuis plusieurs jours déjà, la neige avait cessé de tomber. Le vent soufflait du sud. Il balayait le ciel, faisant bourgeonner les arbres des vergers et fleurir les champs que nous traversions.
    Nous pourchassions ce qui n’était plus que des meutes acharnées, chacune agissant sans se soucier des autres. L’une se dirigeait vers le port de Petelia, une autre vers Brundisium et la dernière vers la Lucanie.
    Nous avons attaquée celle-ci au bord d’un lac, sur les rives duquel elle avait établi son
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