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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal
Autoren: Christopher John Sansom
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jeune Leacon et de ses parents. Cela me laissait une journée de libre que je souhaitais utiliser pour régler une affaire personnelle, avais-je annoncé à Barak. Je l’avais laissé à Ashford l’après-midi du jour précédent, et avais parcouru à cheval les dix milles jusqu’au village, pauvre hameau, semblable à cent autres en Angleterre : quelques maisons individuelles, ainsi qu’une auberge et une église s’échelonnant le long d’une seule rue.
    Je sortis tranquillement, m’emmitouflai étroitement dans mon manteau à présent trop large, la fièvre contractée en novembre m’ayant fait beaucoup maigrir. J’avais passé trois semaines au lit, délirant de fièvre, et lorsque celle-ci était tombée j’avais été à la fois amusé et touché de voir Joan et Tamasin se disputer l’honneur de m’apporter mon repas.
    Il gelait à pierre fendre et mon haleine formait de la buée au moment où je traversai la rue en direction de la petite église, que je contournai pour entrer dans le cimetière. L’herbe givrée crissait sous mes pas comme j’avançais parmi les pierres tombales, en quête d’une inscription.
    C’était une pauvre petite tombe, cachée tout au fond et ombragée par les arbres d’un petit bois situé derrière le cimetière. Je me penchai pour déchiffrer l’épitaphe pâlie et couverte de lichen.
     
    À la mémoire de Giles Blaybourne
1390-1446
    sa femme Elizabeth
1395-1444
    et leur fils Edward
mort en France au service du roi, 1441
     
    Perdu dans mes pensées, je n’entendis pas le léger bruit de pas qui approchait, et une voix me fit violemment sursauter :
    « Donc, Edward Blaybourne a donné à son fils le nom de son père, Giles. »
    Me retournant, je découvris Barak, un large sourire aux lèvres.
    « Mordieu ! m’écriai-je, que fais-tu ici ?
    — J’ai deviné où vous étiez allé. Ce n’était pas difficile, d’ailleurs. Quelque part à moins d’une journée de cheval d’Ashford, ce ne pouvait-être que le village de Braybourne. Je suis parti avant l’aube, Sukey est attachée derrière l’église.
    — Tu as failli me causer une attaque.
    — Désolé. » Il jeta un coup d’œil à l’entour. « Ce n’est pas un endroit mirifique, hein ?
    — En effet. » Je regardai la pierre tombale. « Les malheureux parents de Blaybourne, ils n’ont pas survécu longtemps après la disparition de leur fils. Cecily Neville a dû le faire déclarer mort » Soudain la signification des paroles qu’il venait de prononcer me frappa. « Attends… Tu as dit… Tu sais donc que Giles Wrenne était le fils de Blaybourne ?
    — Je l’ai deviné. Et dans votre délire vous avez dit quelque chose qui m’a mis la puce à l’oreille. »
    J’écarquillai les yeux. « Quoi donc ?
    — Vous avez une fois crié que Wrenne était le vrai roi d’Angleterre et qu’il devrait être placé sur un grand trône. Ensuite vous avez pleuré. Une autre fois, Tamasin vous a entendu parler de papiers qui brûlaient en enfer. Je me suis rappelé que vous tisonniez le feu lorsque Tamasin et moi sommes rentrés, ce soir-là, et j’en ai tiré des conclusions. »
    Je posai sur lui un regard grave. « Tu sais à quel point il est dangereux de connaître ce secret. »
    Il haussa les épaules. « Sans ces documents, qui peut prouver quoi que ce soit ? Vous les avez bien tous brûlés, n’est-ce pas ?
    — Oui. Je ne voulais pas t’en parler, et il vaut mieux que personne d’autre ne sache la vérité. »
    Il hocha lentement la tête, avant de plonger son regard dans le mien.
    « Vous l’avez tué, n’est-ce pas ? Wrenne ? »
    Je me mordis la lèvre, puis poussai un profond soupir. « Ce souvenir me hantera jusqu’à la fin de ma vie.
    — C’était vous ou lui. Vous n’aviez pas le choix.
    — C’est vrai. » Je poussai un nouveau soupir. « Je lui ai maintenu la tête sous l’eau jusqu’à ce qu’il se noie. Puis j’ai retourné le corps à plat ventre afin de donner l’impression d’une noyade accidentelle. Tu l’as découvert dans cette position, Jack. En plus de l’énorme grosseur qu’ils ont trouvée à l’intérieur du corps, il n’en a pas fallu davantage pour satisfaire le coroner.
    — À qui Wrenne devait-il remettre les papiers ?
    — Il devait rechercher des partisans de la conjuration à Londres. Paradoxalement Bernard Locke était son contact initial.
    — Je suppose qu’il y a toujours des conspirateurs à
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