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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises
Autoren: Reynaert
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survient avec les Goths – un peuple descendu de Scandinavie qui s’est fixé sur les rives de la mer Noire. Cependant, l’Empire est encore solide, et certains de ses Césars, pourvu qu’ils soient pour une fois plus intègres et compétents que les autres, arrivent à redresser la situation.
    Peut-être cet équilibre savant aurait-il pu durer longtemps si une nouvelle poussée, venue de plus à l’est encore, ne l’avait rompu. À la fin du iv e  siècle, les Barbares voisins de l’Empire romain sont eux-mêmes bousculés par une vague terrifiante sortie des lointaines plaines d’Asie centrale, une déferlante qui a ébranlé les uns après les autres tous les grands empires de l’époque, chinois, indien, perse. Voici les Huns, centaures aux yeux bridés faisant corps avec leurs petits chevaux, guerriers cruels capables, dit-on, de cuire la viande sous leur selle pour ne pas avoir à mettre pied à terre, cavaliers incroyables et archers de génie auxquels rien ni personne ne résiste. C’est ce double choc qui fera d’abord chanceler la partie orientale de l’Empire romain avant de provoquer la chute de l’empire d’Occident.
    En 376, chassés par les Huns, les Goths terrifiés, avec familles, enfants, chariots, bétail, demandent à franchir le Danube pour s’installer derrière les lignes romaines. Les Romains les connaissent et traitent depuis longtemps avec eux. Ils leur proposent de mettre en valeur des terres désertes en Mésie (en Bulgarie et Serbie actuelles). Très vite, les choses tournent à l’aigre. Sont-ce les Romains qui les ont poussés à bout en étant incapables de tenir les promesses qu’ils leur avaient faites ? Sont-ce des fonctionnaires impériaux corrompus qui les ont rendus fous en les affamant, parce qu’ils avaient détourné la nourriture qui leur était destinée ? Sont-ce les Goths eux-mêmes, ces fourbes, qui ont mordu la main qui avait voulu les sauver, comme l’avait prévu au Sénat de Rome tout ce que la Ville comptait de Cassandre ? Peu de temps après être entrés dans l’Empire, les nouveaux venus se révoltent, brûlent et pillent sans que personne ne puisse les arrêter. En août 378, derrière leur chef Fritigern, non loin de la ville d’Andrinople (aujourd’hui Edirne, en Turquie), les Barbares infligent aux immenses armées romaines une des plus graves défaites de leur histoire. L’empereur lui-même, Valens, est tué dans la bataille : les fils des Césars sentent le monde se dérober sous leurs pieds.
    Le 31 décembre 406, le même mécanisme historique se reproduit sur le Rhin : encore poussées par les Huns, d’immenses cohortes d’Alains, de Vandales, de Suèves traversent à cheval, à pied, en chariot, le fleuve gelé et entament côté gaulois une virée sanglante. Ils ravagent et tuent sans que nul n’arrive à s’opposer à eux. Ils sont portés par un tel dynamisme qu’on en retrouve trois ans plus tard jusque dans le Sud de l’Espagne. S’engouffrent ensuite dans la brèche les Wisigoths et les Burgondes. On réussit toutefois à les amadouer en leur permettant d’installer en Gaule des « royaumes fédérés », c’est-à-dire officiellement alliés à Rome.
    Moins de quatre ans plus tard, en 410, a lieu l’événement qui fera croire à l’époque à la fin du monde, tout au moins à la fin du monde connu : le sac de Rome par les troupes d’Alaric, roi wisigoth. Pour des raisons de sécurité, l’antique cité n’était plus capitale de l’Empire depuis longtemps, les empereurs demeuraient à Milan ou Ravenne, mais le symbole est immense : la ville n’avait connu qu’une seule fois dans son histoire pareil outrage, il avait été infligé par les guerriers celtes de Brennus, en 390 avant Jésus-Christ, huit siècles auparavant.
    En 451, un sursaut fait croire un instant que la pièce n’est pas jouée. La terreur des terreurs, Attila, grand roi des Huns, fonce sur la Gaule avec une armée monstrueuse, grossie de tous ses alliés (les Ostrogoths, les Gépides, les Hérules, les Skires, les Gélons, on en passe). Il détruit Metz, épargne Paris par miracle – la légende l’attribue à sainte Geneviève, une pieuse jeune fille qui a appelé les braves à la résistance et su attirer le secours de Dieu. Il cale sur Orléans, opère un mouvement de retour et – fait incroyable – le 20 septembre, il est vaincu. L’affrontement a eu lieu dans un endroit au nom curieux : les champs Catalauniques
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