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Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises

Titel: Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises
Autoren: Reynaert
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propre pays. Ouvrez la plupart des manuels d’histoire de nos voisins et vous verrez. Ailleurs, on ne dit pas « gaulois », souvent on dit celte, mais quelle importance, on a vu que c’était pareil. Les ancêtres des Autrichiens, ce sont des Celtes bientôt romanisés. Les ancêtres des Espagnols aussi. Et les Anglais ajoutent à cela un élément plus chic encore, leur Vercingétorix est une femme : Boudicca, une princesse guerrière qui a bravement défendu l’honneur du pays face aux Romains, avant que ceux-ci, glorieux vainqueurs, n’introduisent outre-Manche les belles routes et les beaux monuments – je n’insiste pas, vous connaissez la chanson.
    1 Histoire de France , cours complémentaire à l’usage des aspirants au brevet de capacité, Hatier, 1902.

2
    Les Barbares
    Grandes Invasions
ou mouvements de peuples

    On vient de l’écrire, la pax romana , la paix romaine célébrée par les livres d’histoire, fut loin d’être parfaite. Toutes les provinces du vaste Empire connaissent à leur tour des troubles et des révoltes. Les légions protègent, mais pas toujours. À l’époque de Marc Aurèle, elles ramènent la peste de leurs lointaines campagnes d’Orient. Durant tout l’Empire, elles sèment souvent elles-mêmes l’anarchie qu’elles sont censées prévenir, fomentent des rébellions contre tel empereur pour en pousser un autre. Pourtant, par comparaison avec l’horreur des temps qui leur succèdent, ces longs siècles méritent de laisser dans les mémoires le souvenir d’un paradis disparu. La période qui enterre le monde latin a porté longtemps dans les manuels un nom qui sent le pillage, les champs brûlés, les villes saccagées, la peur, l’effroi et ces cruels guerriers couverts de pelisses et de bijoux : les invasions barbares.
    Repères
    – À partir de 220-250 : nombreuses incursions barbares au-delà du limes protégeant l’Empire romain
    – Août 378 : victoire des Goths à Andrinople, une des plus graves défaites romaines
    – 410 : sac de Rome par les Wisigoths
    – 451 : bataille des champs Catalauniques, défaite d’Attila
    – 476 : Romulus Augustule déposé par Odoacre, fin de l’empire romain d’Occident
    De nos jours, les historiens français ont moins de goût pour ce genre de frissons. Depuis longtemps, leurs collègues allemands parlaient simplement de Völkerwanderung – littéralement le « mouvement des peuples ». La plupart d’entre eux ont opté à leur suite pour le terme plus neutre de « grandes migrations ». Pourquoi pas ? C’est aussi de cela qu’il s’agit : à partir du iii e  siècle, tout le monde germanique, à l’est du Rhin, au nord du Danube, tout cet au-delà mystérieux peuplé de ces tribus que les Romains connaissent fort mal et qu’ils appellent « les Barbares », est saisi d’une frénésie de mouvement. On en ignore toujours précisément les causes. Sans doute sont-elles nombreuses : la pression démographique qui pousse à agrandir son territoire ; les modifications climatiques qui forcent à en changer ; la nécessité de fuir devant d’autres envahisseurs redoutables ; ou encore l’appât des gains faciles, des butins à se faire sur toutes ces terres si riches, dans toutes ces villes si belles que les Romains n’arrivent plus à défendre. En deux siècles, cet incroyable maelström aboutit à la chute de Rome et à un redécoupage complet de la carte de l’Europe. On pourra penser que cela, qui concerne le continent tout entier, nous éloigne de l’histoire de France à proprement parler. On verra bientôt que l’étape qui se joue est essentielle pour comprendre celles qui suivront.

    Des premiers chocs au désastre
    Ne nous perdons pas dans ce gigantesque carambolage de peuples aux noms étranges et de civilisations que l’on connaît encore très mal, qui, en quelques siècles si loin de nous, a chamboulé la moitié du monde. Contentons-nous des faits les plus saillants :
    À partir de 220-250, le limes , c’est-à-dire la frontière romaine, se fait parfois poreux. On note dans les chronologies, telle année ou telle autre, « incursions de Francs », ou d’« Alamans », ou d’« Hérules » qui passent le Rhin, pillent, dévastent sur leur passage, cherchent à s’installer quelque part au sud, s’y installent, ou repartent. Plus loin à l’est, vers les Balkans ou les confins
européens de ce qui est aujourd’hui la Turquie, le même phénomène
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