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No Angel

Titel: No Angel
Autoren: Jay Dobyns
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cent criminel de la population américaine de motards ». Le surnom leur resta, et ceux qui se considéraient comme des « hors-la-loi » le portèrent fièrement. Comme les passionnés de moto respectueux de la loi – les « quatre-vingt-dix-neuf pour cent » – ostracisaient ces motards hors la loi, et comme c’étaient en général des asociaux, ils créèrent des clubs. Leur blouson de motocycliste – en cuir ou en toile de jean, aux manches généralement coupées, comportant l’insigne en trois parties – permettait de les identifier facilement. Cet insigne apparaît sur le dos du blouson ; il comporte, au centre, le logo du club (l’infâme tête de mort* {8} ailée et ricanante, dans le cas des Hells Angels), une bande courbe, au-dessus, indiquant le nom du club, et une deuxième, dessous, précisant la société à laquelle le membre est affilié, généralement un nom de ville, d’État ou, dans le cas des clubs étrangers, de pays. Les quatre principaux clubs hors la loi américains sont les Pagans à l’est, les Outlaws dans le Midwest, les Banditos au Texas et les Hells Angels, implantés dans au moins vingt États d’un bout à l’autre du pays. Les autres organisations ne seront peut-être pas d’accord, mais les Hells Angels sont le club hors la loi le plus important des États-Unis… et du monde.
    Abraham m’avait demandé si j’étais un Unpourcentiste parce que, dans ce cas, j’aurais été immédiatement digne de confiance. Mais peu importait que je n’en sois pas un, car la confiance de minables tels qu’Abraham ne vaut pas cher.
    Après quelques transactions, il me présenta à Scott Varvil, John Core et Sean McManama, lequel m’emmena chez Tim Holt, un ajusteur à qui je finis par commander plein de silencieux. Tous ces hommes avaient quatre points communs : ils aimaient les armes, ils étaient blancs, ils n’étaient pas riches et ils me confièrent tous qu’ils connaissaient Smitty, le ponte local des Hells Angels.
    Smitty appartenait aux Arizona Nomads, chapitre* dépendant des Hells Angels. Presque tous les clubs d’Unpourcentistes ont des filières de Nomads. Ce sont des subdivisions qui appartiennent à un État mais qui n’ont pas de siège fixe. À cette époque, les Hells Angels de l’Arizona avaient des chapitres fixes à Tucson, Mesa, Phoenix, Cave Creek et Skull Valley, tandis que leurs Nomads avaient un petit lieu de réunion à Flagstaff. Le club était implanté dans tout l’État.
    J’avais croisé Smitty. Il faisait penser à un grand-père hippy : longue barbe noire et blanche, grosses lunettes de vieillard, crâne chauve au-dessus de cheveux longs et raides. Quand il souriait, ce qui lui arrivait, je l’appris plus tard, plus souvent que la moyenne des Hells Angels, il évoquait un crétin sympathique.
    Varvil aimait beaucoup Smitty. Il affirmait que les Angels voulaient le recruter, mais ne pouvaient pas à cause de son emploi, qu’il refusait de quitter. Il était infirmier dans une école, ce n’était donc tout simplement pas assez proche de la délinquance.
    Varvil était le personnage le plus intéressant de la bande de Mohave Firearms. Je fis sa connaissance le 7 novembre, trois petites semaines après avoir été présenté à Abraham, un jour où ce dernier, en compagnie de l’informateur, Chuck, m’emmena chez lui. Je voulais lui montrer mon Panhead {9} de 1963, afin qu’il voie s’il pouvait le réparer. Il affirma que c’était possible. On admira sa Harley Road King pendant un moment et, tandis que Varvil la couvait du regard, Chuck dit :
    — Bon, on a vu ta bécane, où sont les flingues ?
    Varvil demanda à Abraham s’il nous faisait confiance.
    — Ils connaissent mes joujoux donc, si on tombe, on tombera sûrement tous… ouais, je leur fais confiance, je leur confierais ma vie.
    Varvil nous conduisit ensuite dans sa réserve d’armes, pièce de cinq mètres sur six donnant sur le garage encombré. Toutes sortes d’armes, de pratiquement toutes les décennies du XX e  siècle et sans doute originaires d’une vingtaine de pays, occupaient tous les murs. Varvil me donna un AR-15 à sélecteur de tir à trois positions et dit :
    — Ouais. Tir automatique. C’est moi qui ai fait le boulot.
    Du pouce, il montra une grosse machine-outil et ajouta :
    — Mon vieux, je peux bricoler les AR sans problème.
    Tant mieux pour lui. Quelques instants plus tard, on partit.
    Les semaines passèrent et on
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