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No Angel

Titel: No Angel
Autoren: Jay Dobyns
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mes enfants :
    — Soyez courageux. En fait, ce drame est l’occasion d’être courageux. Donnez le bon exemple à vos camarades, qui seront peut-être terrifiés. Et soyez fiers d’être américains, parce que vous n’allez pas tarder à botter des culs.
    Je vis Sugarbear dans la journée. On était pratiquement sûrs que l’affaire serait enterrée, ou du moins reportée, mais, heureusement, il n’en fut rien. J’étais impatient de me mettre au travail. Je n’avais aucune envie de rester sans rien faire et de ruminer l’agression dont l’Amérique venait d’être victime.
    À la fin de la semaine suivante, j’étais planqué à Bullhead, au Gretchen’s Inn, établissement méprisable situé entre la Route 95 et le fleuve. De l’extérieur, il semblait inoffensif, mais à l’intérieur c’était une autre histoire. Dans ce repaire miteux d’accros à la meth, les serrures des portes étaient brisées, les fenêtres ne fermaient pas, les clients baisaient nuit et jour. Je dormais les bras croisés sur la poitrine, un de mes Glock 19 bien-aimés à la main.
    Quand je me couchai, le soir du 22 octobre 2001, pendant que les camés bourrés de méthamphétamine baisaient au-dessus et au-dessous de ma chambre, je fus Jay Dobyns à cent pour cent pour la dernière fois. Le lendemain notre opération, dont le nom de code était Riverside, allait débuter vraiment. Chuck, l’informateur de Sugarbear, m’accompagnerait à Mohave Firearms et me présenterait. Chuck dirait :
    — Voilà Jay Davis. Un type qu’on a intérêt à connaître. Et de qui on a intérêt à être connu.
     
    VOICI CE QUE JE DIS :
    Ça boume ? Chouette boutique, et tu as l’air de connaître ton boulot. Ouais, mon nom c’est Jay, mais tout le monde m’appelle Bird. Voici ma carte. Imperial Financial. Je fais du recouvrement. Ouais, ce genre. Tu vois, un type se fait rincer au Bellagio et retourne à Omaha sans avoir remboursé ce qu’il doit. On peut pas charger le service de sécurité d’aller le tabasser sur sa pelouse pour récupérer le fric. Mauvaise publicité. C’est là que j’interviens. Ouais, c’est vachement cool, quand on y pense, mais j’y pense pas. Ça paie les factures, ça me permet d’arroser la pelouse et ça me prend pas tellement de temps. Ouais, je roule à moto. Tu vois un insigne sur mon dos ? Bon, je suis pas un Unpourcentiste* {6} , donc c’est pas la peine de continuer de poser la question. Ouais, c’est ma bécane, celle qui a une batte de baseball derrière les sissy bars* {7} . Pourquoi ? Je suis un grand fan des Diamondbacks, Luis Gonzalez est mon héros. Non, mon pote. Qu’est-ce que tu crois ? C’est ça, mec, les recouvrements. La batte de baseball c’est parfois pratique dans ma branche. Mais, écoute, je ne fais pas que ça et tu peux peut-être m’aider ? J’ai besoin d’armes. Petites, grosses, rapides, lentes. Pas de papiers. Des trucs que je peux jeter dans le fleuve, tu me suis ? J’apprécie ta discrétion, mec, tu as de la classe. Ouais, pourquoi j’aurais pas déjà deux flingues ? Mes Glock c’est mes chéris et ils sont pour moi tout seul. En ce moment, j’ai besoin de .45. En plus, tu connais quelqu’un qui pourrait s’occuper de ma moto ? Oui ? Merci, mec, je te dois un service. Si tu as envie de boire des bières à l’Inferno, fais-moi signe. La prochaine soirée sera sur le compte de Birdman.
     
    Bob Abraham, le patron de l’armurerie, pigea à demi-mot. Il avait quarante-cinq ans, il était de petite taille, trapu, fort et connaissait toutes les armes du monde. Les présentations se passèrent bien… Abraham goba tout jusqu’à la dernière miette.
    Le lendemain, il me vendit deux .45. Sans papiers ni formulaires. Liquide seulement. C’était trop facile.
    — En général les suspects décidaient rapidement de me faire confiance ; au fil des années, cela m’avait souvent amusé. La criminalité est un jeu de pouvoir brutal, parfois comique. Les voyous tentent sans cesse de se prouver les uns aux autres – et à eux-mêmes – qu’ils sont plus dangereux, plus durs que leurs collègues. C’était pour cette raison qu’Abraham voulait savoir si j’étais un « Unpourcentiste ».
    L’origine de l’expression remonte à une fête de la moto organisée en 1947 à Hollister, Californie, où des motards incontrôlés semèrent la pagaille. L’American Motorcyclist Association qualifia ces fauteurs de trouble de « un pour
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