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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200
Autoren: Jean (d) Aillon
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mais j’ai
besoin de la paix en ce moment. Comprends que Jean est désormais mon vassal. Il
m’a rendu hommage. Cela signifie qu’à la première faute qu’il commettra contre
moi, ou contre ses vassaux, je le convoquerai à la cour et je le jugerai.
    — Excusez mon audace, grand roi, mais si vous
convoquez Jean, il ne viendra jamais.
    — Nous verrons. J’ai maintenant une solide
alliance avec le comte d’Angoulême et le vicomte de Limoges. Quant à Arthur, il
reste ici, à ma cour. Si Jean ne respecte pas sa parole, je sortirai ce
testament, et Arthur fera valoir ses droits auprès du Saint Père.
    Furnais s’inclina et Guilhem ne put s’empêcher d’admirer
ce roi si subtil qui ne se limitait pas à des victoires ou à des conquêtes
immédiates, mais qui avait de plus vastes desseins. Il devinait que Philippe
Auguste finirait par disloquer le puissant empire construit par des
Plantagenêts, car Lackland n’avait ni son ambition ni son imagination.
    L’investiture de Robert de Locksley eut lieu le
dimanche en présence d’un grand nombre de barons. Ce jour-là fut jour de fête
pour associer les Parisiens au mariage du fils du roi et au traité mettant fin
à la guerre. Il y eut même un tournoi, bien que Philippe soit opposé à ces
joutes, depuis la mort du père d’Arthur de Bretagne.
    Malgré cela, beaucoup de jeunes chevaliers
récemment adoubés voulurent rompre des lances pour obtenir parures ou rubans
des dames qui y assistaient.
    Ranulphe s’y distingua et obtint un ruban d’une
jeune fille. Au contraire, Bartolomeo, lui aussi nouvellement chevalier, s’y
refusa, tout comme Guilhem qui trouvait ineptes ces combats sans raison.
    Car avant le tournoi avait eu lieu l’adoubement de
plusieurs chevaliers, dont Ranulphe et Bartolomeo. Quant à Jehan, Guilhem reçut
son hommage comme écuyer.
    Plus tard dans la journée, dans la chapelle
Saint-Nicolas le roi donna solennellement à Robert de Locksley un étendard
fleurdelisé qui symbolisait la remise de son fief. Locksley rendit à nouveau
hommage à Philippe Auguste, cette fois publiquement, en déclarant :
    — Je deviens votre homme pour le fief que je
tiens de vous.
    Après un grand banquet où Guilhem et Anna Maria
chantèrent des ballades qui charmèrent le roi de France, son épouse Agnès, son
fils Louis, la jeune reine Blanche et toutes les gentes dames de la cour, ce
fut la cérémonie des adieux. Anna Maria et Bartolomeo s’embrassèrent longuement
sans retenir leurs larmes, ignorant s’ils se reverraient un jour. Guilhem et
Locksley s’accolèrent aussi avec émotion, comme les deux frères d’armes qu’ils
étaient devenus. Ranulphe lui-même, qui paraissait avoir retrouvé un peu
d’enjouement, serra Jehan le cathare dans ses bras.
    Non seulement Philippe Auguste avait remis à
Guilhem un sauf-conduit, mais aussi une lettre demandant à ses vassaux de le
recevoir comme s’il était un de ses parents. Frère Guérin et le comte de Meulan
lui conseillèrent de passer par la Bourgogne, la vallée du Rhône et le Languedoc,
des terres plus sûres que l’Anjou, la Touraine et le Limousin où ils auraient
pu tomber entre les mains d’Aliénor.
     
    Ils avaient peu de bagages et voyagèrent à grande
allure avec des chevaux de remplacement qui portaient leurs armes et leur
équipement, car ils faisaient si chaud qu’ils chevauchèrent sans casque ni
haubert ou camail. Si Guilhem était impatient d’arriver dans son fief, ayant
déjà oublié combien il s’y ennuyait, Jehan était encore plus pressé de revoir
sa famille et Bartolomeo d’aller annoncer à Alazaïs de Lasseubes qu’il était
chevalier.
    Chaque soir, ils trouvaient logis et couvert dans
des châteaux ou des monastères. Ils furent reçus avec d’immenses égards par
Eudes, duc de Bourgogne, et par Hugues d’Anjou, l’abbé de Cluny, pourtant un Plantagenêt.
    À Avignon, Guilhem envisagea de faire un détour
par Marseille pour retrouver Constance Mont Laurier. Après tout, peut-être
avait-elle changé et vaincu sa soif de vengeance et sa cruauté ? Pourtant,
il surmonta cette tentation. La revoir serait inutile, elle était mariée et
refuserait de le recevoir.
    Plus il se rapprochait de Lamaguère, plus son
esprit vagabondait, laissant remonter dans sa mémoire les plus troublants
souvenirs sur ces trois femmes qu’il avait aimées : la fougue et la
passion de Constance, la tendresse et la douceur de Sanceline, l’ironie et les
désirs
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