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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200
Autoren: Jean (d) Aillon
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espion du prince Jean, le même qui avait tué la fiancée d’un de
ses écuyers. Il ajouta que son chef était Etienne de Dinant, celui qui avait
déjà comploté contre Richard et contre lui, Philippe de France.
    — Je le connais et je le retrouverai pour lui
faire payer sa forfaiture envers Richard, qui était un loyal adversaire, assura
le roi.
    — Il a déjà payé, noble roi, intervint
Guilhem. Il est mort à cette heure.
    — Vous l’avez donc retrouvé ?
    — Oui, noble roi. À dire vrai, tout habile
qu’il était, il s’est livré lui-même, avec le testament.
    Comme le roi manifestait sa hâte de connaître la
suite, Guilhem raconta comment il s’était fait inviter dans la Tour avec Anna
Maria et Bartolomeo, puis son échec devant le coffre fermé de La Braye. Il
parla aussi de leur rencontre avec Thomas de Furnais dans leur auberge et de
leur confusion entre Thomas et son cousin Randolf.
    — En sortant de la Tour, j’ai compris qu’il
serait impossible de voler le testament dans la chambre de La Braye, mais que
si Dinant apprenait son existence, il l’emporterait en Normandie pour le
remettre à Jean. Et une fois hors de la Tour, il serait facile de le prendre.
La difficulté était cependant d’emberlucoquer cet homme qui avait prouvé
combien il était habile, et forcément porté au soupçon. Pour le mystifier, il
fallait lui faire croire à une histoire qui ait toutes les apparences de la
vérité. Je n’y serais pas parvenu si le seigneur de Furnais et l’écuyer
Ranulphe de Beaujame n’avaient accepté de prendre des risques effroyables.
    Il céda alors la parole à Furnais qui rapporta son
incroyable imposture, et la façon dont Ranulphe l’avait faussement trahi. Ce
récit provoqua une interjection de surprise et d’admiration du jeune Louis,
tandis que le comte de Meulan et frère Guérin étaient tout autant épouvantés
par l’audace de la supercherie.
    — Je ne crois que j’aurais eu votre courage,
Furnais ! intervint le roi.
    — En vérité, j’étais mort de peur, noble
sire, s’excusa l’ancien gouverneur d’Angers avec un maigre sourire.
    C’est Robert de Locksley qui raconta la fin de
l’aventure, le départ de Dinant avec ses prisonniers, l’attaque de leur nef,
puis leur fuite par Folkestone et leur retour à Paris.
    — C’est une épopée incroyable digne des
chevaliers de la Table ronde que vous m’avez comptée là, mes fidèles, et je
devine que vous en avez volontairement omis quelques parties, car vous êtes
trop modestes. Mais parlons de vos récompenses. Robert de Locksley, que
souhaites-tu ?
    — Je ne peux rentrer en Angleterre, et je
vais donc m’établir ici, sire roi, où je veux vous servir.
    Le roi lança un regard pénétrant à Meulan, comme
s’il avait déjà préparé sa réponse.
    — Simon de Montfort m’a cédé la tour de
Houdan, à charge pour moi d’y laisser une garnison pour protéger la ville. J’y
placerai cent sergents d’armes mais je veux un féal à qui confier ce fief, car
les Montfort n’ont pas toujours été fidèles à la Couronne. Je veux aussi un
homme habile, car Simon est un comte rude et intransigeant. Je crois pourtant
qu’il t’acceptera, Robert de Locksley, même s’il exige un relief de rachat. De
plus, la tour appartient pour un quart à Meulan.
    Le comte de Meulan hocha la tête.
    — De combien serait le rachat ? demanda
Robert de Locksley.
    — Tout au plus un millier de marcs d’argent,
répondit frère Guérin.
    — Je le payerai, sire roi, et je garderai le
fief que vous me confierez.
    — Comte de Huntington, tu es déjà mon homme
lige. Je te revêts donc de ce fief. Frère Guérin, tu prépareras les actes et
l’investiture qui aura lieu dans la chapelle Saint-Nicolas [71] , puisque ce n’est pas possible
dans la cathédrale.
    « Et toi, Guilhem, veux-tu aussi être mon
homme et recevoir un fief ?
    — Je reste votre loyal serviteur et vassal,
noble et vénéré roi, mais je souhaite pour l’instant rentrer à Lamaguère et
retrouver mes gens qui m’attendent.
    Le visage du roi s’assombrit, aussi Guilhem
ajouta :
    — Faites appel à moi, mon roi, et j’accourrai
dès que vous me le commanderez.
    Philippe Auguste réprima un soupir et accepta d’un
signe de tête.
    — Quant à toi. Furnais, je devine tes
craintes. Par le traité du Goulet que j’ai signé, je garde Evreux et le Berry
mais j’ai renoncé à la Bretagne. Je ne l’ai pas fait de bon cœur,
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