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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’Amicie. Il songeait combien il serait doux de trouver une épouse en
arrivant chez lui.
    La solitude lui pesait. Passant à Béziers, il fut
aussi tenté d’aller jusqu’à Albi pour Sanceline, puis il se dit qu’elle lui
avait peut-être fait parvenir une lettre ou un message qu’il trouverait à
Lamaguère. Il aurait bien le temps, dans les semaines à venir, d’aller la voir
et de la convaincre de le rejoindre.
    Ce fut en approchant de Toulouse qu’il ressentit à
nouveau ce chagrin mêlé de jalousie éprouvé un an plus tôt en apprenant
qu’Amicie de Villemur allait se marier. Elle était sa maîtresse à la cour de
Saint-Gilles et il avait longtemps cru qu’il deviendrait son époux mais, riche
héritière, elle ne pouvait s’unir à un pauvre chevalier. Que n’avait-elle
attendu ! Sans être riche, il possédait des biens maintenant et son coffre
était empli de pièces d’or. Mais comme pour Constance, c’était trop tard.
    En chevauchant, les souvenirs des visages et des
corps de ces femmes se mélangeaient. Constance aux longs cheveux noirs, aux
yeux foncés, au visage sévère et à la peau ivoirine, Sanceline la brune aux
yeux verts, au visage vif et doux, et Amicie, blonde comme les blés et au corps
si plantureux.
    Ils arrivèrent à Lamaguère aux premiers jours de
juillet. Passé le prieuré de Sainte-Marie du Bon Lieu, ils forcèrent leurs
montures et aperçurent enfin le donjon carré au sommet duquel flottaient les
armes que Guilhem avait choisies : une vielle et une épée.
    Les champs de blé ondulaient de part et d’autre du
chemin. La moisson était proche. Soudain, ils entendirent le cor. On les avait
aperçus et on prévenait les habitants de la venue de cavaliers. Arrivé aux
maisons construites près de la rivière, Jehan aperçut une grande fille rousse
apeurée qui courait se mettre à l’abri. Reconnaissant son aînée, il se mit à
crier et à pleurer tout à la fois. Elle entendit sa voix, se retourna, effrayée
et surprise, puis elle le reconnut à son tour. Immédiatement elle cria sa joie,
appelant sa mère et sa sœur.
    Déjà Jehan avait sauté de selle et la serrait dans
ses bras.
    Il l’embrassa à l’étouffer. Sa femme arrivait en
courant et tomba en pleurs. C’est dans un mélange de joie et de larmes que le
Flamand leur annonça que son maître avait fait de lui un écuyer.
    Ayant mis son cheval au trot, Guilhem salua les
femmes. Les autres habitants arrivaient maintenant, d’abord surpris, puis
joyeux. Les vivats éclataient, chacun voulait offrir rafraîchissements et
nourriture, mais le seigneur ne pouvait rester avec eux, il avait hâte de
retrouver Geoffroi, Thomas et Aignan et de savoir ce qui s’était passé en son
absence.
    Laissant Jehan à sa famille, Guilhem et Bartolomeo
galopèrent donc jusqu’au château. Leur arrivée était maintenant connue, car les
guetteurs avaient vu combien ils étaient fêtés au village.
    Quand ils entrèrent dans la basse-cour, tout le
monde les attendait.
    Aignan s’avança le premier pendant qu’Alaric
aidait Guilhem à descendre de cheval.
    — Jésus a exaucé nos prières, fit simplement
l’ancien libraire en s’agenouillant, les larmes aux yeux.
    — Mon bon Aignan, les terres sont
magnifiques, tout s’est donc bien passé ? le félicita Guilhem en
l’accolant.
    — Oui, seigneur, répondit l’intendant.
    Son ton légèrement réticent mit immédiatement
Guilhem en alerte. Il s’aperçut alors que Geoffroi, Thomas et Alaric le
considéraient avec une joie imperceptiblement teintée d’inquiétude.
    — Il y a quelque chose que je dois
savoir ? demanda-t-il.
    — Nous ne savons pas si nous avons bien fait,
seigneur, répondit Alaric.
    — Parle !
    — Une dame est arrivée il y a deux semaines.
Elle venait pour vous. Nous lui avons dit que vous n’étiez pas là mais elle
nous a répondu qu’elle n’avait nulle part où aller et qu’elle vous attendrait.
    — Elle est toujours là ?
    — Oui, seigneur, avec ses gens… Ne sachant où
la loger, je lui ai donné la chambre du seigneur de Locksley, dit Aignan.
    — Ce n’est pas Sanceline ? demanda-t-il,
sachant bien malgré tout qu’Aignan lui aurait dit si c’était elle.
    — Non, seigneur, elle n’a pas dit son nom.
    Impatient d’en savoir plus, il se dirigea à grands
pas vers l’échelle, la gravit, traversa la cour et prit l’escalier du donjon.
Au deuxième étage, la porte était ouverte. Sans doute
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