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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200
Autoren: Jean (d) Aillon
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Chapitre 1
    Juin 1199
     
    R ichard
Cœur de Lion avait disparu depuis seulement trois mois et le chaos régnait
désormais de la Normandie à l’Aquitaine. À l’agonie, et contre toute attente,
le roi d’Angleterre avait désigné pour lui succéder Jean, comte de Mortain, son
troisième frère, qui pourtant lui avait toujours porté préjudice.
    Or, quelques années plus tôt, Richard avait choisi
comme héritier son neveu Arthur, né de son frère cadet Geoffroi et de
Constance, duchesse de Bretagne. Geoffroi avait été l’ami du roi de
France ; aussi, apprenant la disparition de Cœur de Lion, Philippe Auguste
avait fait entrer son armée en Normandie, puis avait pris Évreux et rejoint
Le Mans où Arthur, bien qu’il n’ait que douze ans, lui avait prêté hommage
et juré fidélité.
    Ensuite, Arthur, à la tête d’une armée de Bretons
conduite par un baron fidèle, Guillaume des Roches, avait envahi l’Anjou et
marché sur Angers où le gouverneur, Thomas de Furnais, lui avait livré la ville
et le château dont il avait la garde. Le jour de Pâques [1] , les seigneurs et les bourgeois
de la ville avaient prêté hommage au jeune garçon comme comte d’Anjou, du Maine
et de Touraine en déclarant : La coutume suivie dans nos pays veut
qu’Arthur, fils de Geoffroi, frère aîné de Jean, succède à son père dans son
patrimoine, et jouisse de l’héritage que celui-ci aurait eu s’il avait survécu
à son frère le roi Richard d’Angleterre.
    Mais, dès le lendemain, la ville avait été reprise
et dévastée par l’armée d’Aliénor et de Mercadier, le capitaine des routiers au
service des Plantagenêts. Arthur était parvenu à fuir vers Le Mans,
protégé par les troupes de Philippe Auguste qui en avaient chassé le prince
Jean.
    Peu après, dans l’octave de Pâques, Jean sans
Terre avait reçu l’épée ducale de Normandie de l’évêque de Rouen. Un mois plus
tard, il avait été élu roi d’Angleterre à Westminster par le conseil national
des barons, sous l’autorité de l’archevêque de Cantorbéry [2] .
    Depuis, Le Mans était à nouveau occupé par
les troupes de Jean. L’Anjou et la Touraine n’étaient plus que des champs de
bataille disputés par les barons du Poitou ayant fait allégeance à Jean et les
partisans d’Arthur soutenus par le roi de France.
    Les motivations de chaque parti étaient diverses.
Nombre de barons fidèles à Arthur étaient guidés par la loyauté ; d’autres
par leur aversion envers la lâcheté et les débauches du roi Jean ;
d’autres encore par le désir de s’affranchir du joug des Plantagenêts. Chez les
partisans de Jean, il y avait l’intérêt d’être du côté du roi d’Angleterre, mais
aussi la fidélité à la mémoire de Richard. Ceux-là avaient souvent été
convaincus par la duchesse Aliénor, l’épouse répudiée du père du roi de France,
qui craignait que les riches comtés d’Aquitaine ne tombent dans l’escarcelle de
Philippe de France.
    La guerre civile divisait les familles. Ainsi,
Robert de Turnham, le sénéchal d’Anjou et shérif du Surrey, un des plus fidèles
serviteurs de Richard, avait choisi John Lackland [3] à la demande d’Aliénor. Il avait
remis au nouveau roi le château de Chinon ainsi que le trésor de son frère. Or,
Turnham était l’oncle de Thomas de Furnais qui avait livré Angers à Arthur de
Bretagne.
     
    En ce mois de juin, les villes de Chinon, Loches,
La Rochelle, Saint-Jean-d’Angély et Cognac avaient rejoint la cause de Jean,
tandis que Tours était aux mains d’Arthur et de Philippe Auguste. Quant aux
campagnes, elles étaient livrées à la soldatesque de tous bords.
    Avec la présence de la cour d’Aliénor et des
grands barons du Poitou venus prêter allégeance à la duchesse d’Aquitaine, une
foule immense et bigarrée se pressait dans la grand-rue de Poitiers. En ce
début d’après-midi, le vacarme était infernal. Toute une badautaille
s’agglutinait devant les échoppes, car ceux qui avaient accompagné les barons
en profitaient pour acheter les belles marchandises qu’on ne trouvait
qu’ici : draps de Rouen, rubans de soie, coiffes en dentelles, bijoux en
or et en argent ou armes venues d’Espagne.
    Sur son robuste palefroi pommelé, revêtu d’une
casaque de cuir écarlate fermée par des aiguillettes de fer et de heuses de la
même couleur, Guilhem d’Ussel se frayait lentement un chemin tandis que son
écuyer Bartolomeo écartait les animaux
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