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l'incendie de Rome

l'incendie de Rome

Titel: l'incendie de Rome
Autoren: Jean-François Nahmias
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mort. Lucius vit qu’il portait un poignard à la ceinture et il agit avec une rapidité foudroyante. Il s’en empara, bondit et le lui posa sur la gorge. Son agresseur, qui le croyait inconscient, n’avait pas esquissé un geste. En même temps, Lucius le reconnut : c’était lui qui avait essayé de le précipiter dans la cage aux fauves, lorsqu’il était allé chez Paul. Il était sur le point d’enfoncer la lame, lorsqu’il se retint. Bien sûr, le temps était compté pour sauver Délia, mais il avait enfin à sa merci l’un de ses mystérieux agresseurs, il serait dommage de ne pas essayer de savoir la vérité. Il lança d’une voix impitoyable :
    — Parle !
    L’homme n’était pas un héros : ses yeux étaient exorbités, il tremblait de tous ses membres.
    — Si je parle, tu me laisseras la vie sauve ?
    — Tu as ma promesse. Qui est ton maître ? Pourquoi veut-il ma mort ?
    Lucius s’attendait à l’entendre citer Trimalcion ou quelqu’un d’autre de l’entourage de Pétrone, mais ce fut un autre nom qui sortit des lèvres tremblantes :
    — Caius Pison.
    Caius Calpurnius Pison, l’austère sénateur aux cheveux gris, l’amateur d’art et de théâtre, l’ami de Néron ! Lucius revoyait son visage intelligent et distingué. Que venait-il faire dans cette histoire ?… Il n’eut pas à poser la question, son complice le renseigna de lui-même :
    — Il prépare un complot contre l’empereur. Il avait peur, maintenant que tu es à ses côtés, que tu découvres la vérité.
    Lucius était si étonné qu’il relâcha son étreinte et que l’homme parvint à se dégager. L’instant d’après, il avait disparu… Lucius jeta le poignard. Tout cela n’avait plus d’importance, mais il était heureux d’avoir résolu l’énigme. Il s’engouffra dans le soupirail, remit les barreaux en place et s’avança dans le sous-sol de la villa vaticane.
    Les lieux étaient très sombres et il mit un certain temps avant de se repérer. Il avait emporté ses outils, ce qui lui fut précieux, car il eut encore une porte à forcer avant d’arriver sur place… Les chrétiens étaient réunis dans une seule grande pièce transformée en cellule. La plupart dormaient encore. Il s’avança. Ceux qui étaient éveillés ne firent pas attention à lui. Ils le prirent pour l’un des leurs. Il faut dire qu’il ne payait guère de mine avec ses vêtements froissés et maculés de poussière ; de plus, il avait la tête couverte de sang.
    Son cœur fit soudain un bond : c’était elle ! Elle était agenouillée, en train de réciter des prières. Il se précipita et eut un mouvement de recul : son visage était parcouru de longues traces rouges, son œil droit était tout bleu et fermé. En le reconnaissant, elle eut un air de surprise et de dégoût.
    — Toi aussi, tu viens m’interroger ?
    — Pas du tout. Je viens te sauver, au contraire !
    — Je ne parlerai pas. Tu perds ton temps. Va le dire à ceux qui t’envoient.
    — Personne ne m’envoie. J’ai forcé un soupirail et une porte pour venir jusqu’à toi. Je ne suis pas avec eux, je suis avec toi. Il faut que tu me croies, Délia ! Je te supplie de me croire !
    — Va-t’en ! J’ai besoin de me recueillir et de prier.
    — Écoute-moi, au moins, écoute-moi !
    Pour toute réponse, Délia entama le « Notre Père ». Mais Lucius parla quand même. Il lui raconta tout. Comment il avait sauvé le préfet du prétoire d’une attaque de brigands et comment ce dernier l’avait pris à son service pour le remercier. C’était ainsi qu’il avait été amené à enquêter chez les chrétiens. Il avait rendu sur eux un rapport entièrement favorable. Malheureusement, Néron, accusé par le peuple d’avoir mis le feu à Rome, avait décidé de se servir d’eux comme coupables. Il avait tout fait pour l’en empêcher, mais il n’avait pas pu…
    Délia cessa ses prières. Elle le regarda longuement. Il mit dans sa voix toute la conviction dont il était capable :
    — Crois-moi, Délia ! Dis-moi que tu me crois !
    — Je te crois.
    — C’est vrai ?
    — Rappelle-toi quand j’ai bu le vin chez Paul. Avant, je ne croyais pas, à ce moment-là, j’ai cru. Maintenant, je te crois.
    Il y eut un moment de silence. Il posa sa main sur la sienne. Elle se dégagea doucement.
    — Non, j’ai besoin de
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