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l'incendie de Rome

l'incendie de Rome

Titel: l'incendie de Rome
Autoren: Jean-François Nahmias
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de courses. Il suffira de faire les aménagements nécessaires. Et, à cette occasion, j’ai eu une grande idée. Tu vas être le premier à la connaître.
    — C’est un immense honneur que tu me fais.
    — Je vais en profiter pour donner une course de chars à laquelle je participerai. Après m’avoir entendu chanter, le peuple me verra courir. Tu ne crois pas que c’est le meilleur moyen de retrouver ma popularité ?
    — Certainement, César.
    — Le peuple ne dit-il pas que ma voix égale celle d’Apollon ? Eh bien, après cela, il dira que je conduis mon char aussi bien qu’il conduit celui du soleil. Et il m’aimera de nouveau, Tigellin, il m’aimera comme avant, il m’aimera plus qu’avant !
    Néron ferma les yeux. Il était repris par son exaltation naturelle. Il avait oublié le cauchemar de l’incendie et ses suites. Il retrouvait l’état d’esprit qui était le sien pendant le concours.
    — Je fixe comme date le deuxième jour d’août et je te charge de l’organisation. Fais en sorte que tout le monde soit informé, que tout Rome y vienne. Mais surtout, que personne ne sache que je vais courir. La chose doit rester secrète. Ce sera une surprise, le clou de la fête !
    — Tu peux compter sur moi, César.
    — Maintenant, je vais m’entraîner. Le pire serait que je ne me montre pas à la hauteur. Il me reste deux jours. Crois-tu que ce sera suffisant ?
    — Quelle inquiétude peux-tu avoir ? Tu es un nouvel Apollon. Tu es aussi doué pour les chars que pour le chant.
    Néron eut un large sourire et partit en direction de l’hippodrome. Il était si pressé qu’il se mit à courir.
     
    Le lendemain, les prisonniers chrétiens, à l’exception de ceux qui avaient la citoyenneté romaine, furent transférés de la prison Mamertine à la résidence impériale du Vatican. Ses sous-sols avaient été hâtivement transformés pour les accueillir jusqu’à leur peine.
    Tigellin était en train de donner des ordres aux uns et aux autres, lorsqu’il aperçut Lucius un peu plus loin. Il tint à aller lui dire quelques mots :
    — Tu sais que c’est ici que les chrétiens vont être suppliciés ?
    — Je le sais. Je viens de les voir arriver.
    — Tu n’es pas obligé d’assister au spectacle. Je sais que tu as de la sympathie pour eux.
    — J’ai de la sympathie pour eux, mais cela n’a rien à voir avec les sentiments que j’ai pour Néron. Si c’est le prix à payer pour qu’il retrouve sa popularité, il n’y a pas à hésiter.
    Tigellin lui tapa amicalement sur l’épaule.
    — Je suis heureux de te trouver dans ces dispositions d’esprit, Gemellus ! Tu as vu que tu étais toujours le favori de l’empereur ? Si tu sais être adroit, tu peux aller loin !
    Lucius hocha la tête, remercia le préfet de ses paroles et quitta la résidence impériale. Il se mit à errer dans les rues. Il avait besoin d’être seul pour réfléchir.
    Il avait menti, bien entendu. Il fallait que Tigellin le croie d’accord avec lui pour qu’il ne se méfie pas. Mais il avait décidé d’agir. Il ne pouvait pas laisser Délia aller à la mort à cause de lui. À vrai dire, les moyens d’action ne lui manquaient pas. En tant qu’homme de confiance de préfet du prétoire, il était connu de tous ses officiers, il pouvait se déplacer partout sans éveiller la méfiance et sa faveur auprès Néron était également un atout non négligeable…
    Les rues de cette partie de Rome, sur la rive droite du Tibre, étaient encombrées de réfugiés et surpeuplées. Beaucoup étaient entassés dans les temples et les bâtiments publics. Par réflexe professionnel, Lucius laissa traîner ses oreilles et les propos qu’il surprit étaient toujours aussi hostiles à Néron. Ce dernier aurait bien du mal à reconquérir le peuple. Mais il cessa aussitôt d’écouter. Il n’était plus l’agent de Tigellin, tout cela était fini à jamais.
    Soudain les crieurs publics se répandirent dans les rues pour une proclamation au nom de l’empereur. Ils annonçaient le supplice des chrétiens la deuxième journée d’août et ils donnaient le menu des supplices : certains seraient livrés aux bêtes, d’autres crucifiés, d’autres transformés en torches vivantes…
    Lucius n’en entendit pas davantage. Il fit demi-tour et prit à pas pressés la direction du Vatican. Un seul nom, une seule pensée
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