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L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance
Autoren: James Fenimore Cooper
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remarque du nègre, quand il dit qu’aucun chrétien, que nul être qu’un Skinner, ne pouvait trahir un bon fils qui rendait honneur à son père, en venant le voir au péril de sa vie et de sa liberté.

CHAPITRE II
    La rose d’Angleterre s’épanouissait sur les joues de Gertrude. Quoiqu’elle fût née à l’ombre des forêts américaines, son père était venu d’Albion, poussé par le sentiment d’indépendance d’un Anglais, chercher un autre monde dans l’Occident. Là, son foyer avait été longtemps embelli par le charme d’un amour mutuel, et il coula bien des jours heureux interrompus par une cruelle calamité, quand le cœur qui répondait au sien cessa de palpiter ; mais elle n’était plus, et son époux berçait sur ses genoux la fille de cette épouse chérie.
    TH. CAMPBELL. Gertrude de Wyoming .
    Le père de M. Wharton était né en Angleterre d’une famille dont le crédit parlementaire avait obtenu une place pour un fils cadet dans la colonie de New-York. Ce jeune homme, comme tant d’autres dans la même situation, avait fini par se fixer dans le pays ; il s’y maria, et envoya en Angleterre le seul fils issu de son mariage pour y recevoir son éducation. Après avoir pris ses degrés à une des universités de la mère patrie, ce jeune homme fut laissé quelque temps dans la Grande-Bretagne pour y apprendre à connaître le monde, et jouir de l’avantage de voir la société d’Europe. Mais au bout de deux ans, la mort de son père le rappela en Amérique, et le mit en possession d’un nom honorable et d’une belle fortune.
    C’était la mode alors de placer les jeunes gens de certaines familles dans l’armée ou dans la marine d’Angleterre, pour assurer leur avancement. La plupart des premières places dans les colonies étaient remplies par des hommes qui avaient suivi la profession des armes, et il n’était pas rare de voir un vétéran quitter l’épée pour prendre l’hermine, et occuper le rang le plus élevé dans la hiérarchie judiciaire.
    D’après ce système, M. Wharton avait destiné son fils à l’état militaire mais la faiblesse de caractère de celui-ci avait mis obstacle à l’accomplissement de ce projet.
    Ce jeune homme avait passé une année à calculer les avantages que lui offraient les différents corps de troupes dans lesquels il pouvait servir, quand la mort de son père arriva. L’aisance de sa situation, et les égards témoignés à un jeune homme qui jouissait d’une des plus belles fortunes des colonies, lui firent faire de sérieuses réflexions sur ses projets ambitieux. L’amour décida l’affaire, et M. Wharton, en devenant époux, cessa de songer à se faire soldat. Pendant plusieurs années, il jouit d’un bonheur parfait dans le sein de sa famille, et respecté de ses concitoyens comme un homme important et plein d’intégrité. Mais toutes ses jouissances lui furent enlevées en quelque sorte d’un seul coup. Son fils unique, le jeune homme qui a paru dans le chapitre précédent, avait pris du service dans l’armée anglaise, et était revenu dans son pays natal peu de temps avant le commencement des hostilités, avec les renforts que le ministère avait jugé prudent d’envoyer dans les parties de l’Amérique septentrionale où régnait le mécontentement. Ses filles étaient arrivées à un âge où leur éducation exigeait tous les secours que peut procurer une ville. Sa femme était depuis plusieurs années d’une santé chancelante ; à peine avait-elle eu le temps de serrer son fils dans ses bras et de goûter le plaisir de voir toute sa famille réunie, que la révolution éclata, et produisit un incendie qui s’étendit depuis la Géorgie jusqu’au Maine. Elle vit son fils obligé d’aller rejoindre ses drapeaux pour combattre contre des membres de sa propre famille, dans les États du sud ; ce coup fut trop douloureux pour que sa faible constitution pût y résister, et elle y succomba.
    Dans aucune partie du continent américain les mœurs anglaises et les opinions aristocratiques ne régnaient avec plus de force que dans les environs de New-York, capitale de la colonie. Il est vrai que cette colonie avait été fondée par les Hollandais ; mais les mœurs et les coutumes des premiers colons s’étaient fondues peu à peu avec celles des Anglais, et celles-ci avaient fini par prévaloir. Ce qui y contribuait surtout, c’étaient les alliances fréquentes qui avaient lieu entre des officiers
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