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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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rouge.
    — Par là, lui dit-il en le forçant à se
lever pour se diriger vers la fenêtre ouverte.
    En même temps, Cubsac avait serré le
secrétaire et le concierge entre le lit et l’armoire, et les empêchait de
bouger en les menaçant de son épée.
    — Monsieur Marteau, poursuivit Olivier, nous
allons vous garrotter pour vous conduire auprès du Grand prévôt de France. Si
vous ne vous laissez pas faire, je vous tuerai. J’en ai le droit. C’est le prix
du sang et je n’attends que ça.
    Claude Marteau eut un regard de terreur et
bredouilla, une main contre la plaie de son cou :
    — Savez-vous qui je suis ! Savez-vous…
de quelle famille je suis ? Vous ne pouvez rien contre moi ! Si… Si
vous me touchez, mon frère me vengera. Soyez raisonnable ! Votre père est
mort… vous ne pouvez rien y changer. C’est pas moi… c’est Valier… Rejoignez-moi…
Je ferai votre fortune… Je vous obtiendrai une charge éminente dans l’administration
de la ville.
    De grosses gouttes de sueur tombaient sur son
épaisse barbe et sa fraise rougie.
    Avec la pointe de son épée, Olivier le poussa
plus loin que la fenêtre, contre le mur où se dressait la cheminée.
    C’était une très large fenêtre. Il regarda en
bas dans la rue. Nicolas Poulain était là. Il lui fit signe que tout se passait
comme prévu.
    — Monsieur Marteau, êtes-vous prêt à nous
suivre sans protestation ou devons-nous vous ficeler comme un chapon ? Je
peux vous assurer que vous ne devez pas espérer de secours. Je viens de faire
signe à des officiers du prévôt qui nous attendent en bas.
    Terrifié, Marteau opina, espérant seulement
que dans la rue, il trouverait un moyen d’ameuter ses voisins.
    Olivier se tourna alors vers les domestiques.
    — Votre maître est un criminel qui sera
roué en place de Grève. Nous allons l’emmener. Restez ici sans bouger et sans
appeler. Sinon, nous reviendrons vous chercher et vous finirez aussi sur la
roue. Cette porte ferme-t-elle à clef ? leur demanda-t-il en désignant la
porte d’entrée et après avoir vérifié d’un coup d’œil circulaire qu’il n’y
avait pas d’autre passage dans la chambre.
    — Oui, monsieur, répondit le concierge en
déglutissant.
    — Où est la clef, monsieur Marteau ?
    En vacillant, complètement blême, la main
tremblotante, le contrôleur des tailles désigna sa table de travail. Olivier se
retourna et se dirigea vers le meuble afin de prendre la clef.
    Après coup, bien sûr, il se reprocha d’avoir
promis à M. Marteau d’être roué. Le contrôleur des tailles en avait
certainement été terrorisé. Avoir bras et jambes brisés plusieurs fois à coups
de barre de fer et rester à agoniser durant des heures était une mort affreuse.
    Il y eut un grand fracas et Olivier se
retourna : la fenêtre était grande ouverte et Marteau avait disparu. Le
commissaire Chambon se précipita en même temps que lui.
    — Je l’ai vu sauter, je ne pouvais rien
faire, il était trop loin ! fit-il d’une voix affolée.
    Ils se penchèrent. Déjà un attroupement se
pressait autour du corps fracassé de Marteau. En bas, Nicolas leva les yeux
vers eux et secoua la tête de droite à gauche. Le contrôleur général s’était
brisé la tête en tombant.
    — Allons-nous-en ! décida Olivier.
    Il fit signe à Cubsac, saisit la clef et ils
sortirent tous trois en verrouillant la porte derrière eux.
    Ils descendirent rapidement l’escalier jusqu’à
l’antichambre. La porte d’entrée était grande ouverte. Sans doute valets et
servantes venaient d’être avertis du drame.
    Olivier fit signe à Poulain de les rejoindre
et ils s’éloignèrent avec leurs montures.
    Peu de temps après, ils se retrouvèrent chez
François d’O à qui Olivier fit un bref compte rendu de l’échec de l’arrestation.
    — Décidément, monsieur Hauteville, vous
jouez de malchance, aujourd’hui ! ironisa le marquis. Nous ne connaîtrons
donc jamais les complices…
    Après un temps de réflexion, il ajouta :
    — … Mais ce n’est peut-être pas plus mal.
On ne pourra pas nous reprocher que Marteau se soit donné la mort, et cela
évitera une enquête et un procès qui auraient provoqué bien de l’agitation. En
revanche, monsieur Hauteville, méfiez-vous désormais de M. de La Chapelle.
Je crains qu’il ne vous en veuille.
    Le marquis d’O se
rendit au Louvre le soir même. Il fut publiquement complimenté par le roi pour
avoir conservé Caen au
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