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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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l’homme n’aurait pas voulu de cérémonie
catholique, il serait transporté directement aux Innocents et enseveli dans une
fosse non consacrée.
    Ils mangèrent ensuite rapidement avant de partir
pour la rue de la Croix-Blanche. Le temps était gris et les nuages bas. Ils
avaient repris les chevaux à l’écurie du Fer à Cheval.
    Le commissaire Chambon ne se trouvait pas chez
lui mais son valet leur indiqua qu’il était à la Conciergerie. Ils se rendirent
donc dans l’île de la Cité.
    L’entrée de la prison se faisait par la cour
de mai, la grande cour du Palais. Ils confièrent leurs montures à un gamin et
entrèrent par la petite porte qui ouvrait directement dans le guichet et le
greffe. Un endroit obscur, à peine éclairé par une fenêtre grillagée aux
carreaux épaissis par la crasse et les toiles d’araignées.
    Assis sur un banc de bois, des gens
attendaient. Une femme portait de la nourriture dans un paquet qui puait
affreusement. Un jeune homme serrait contre lui des lettres et des bougies de
suif. Il y avait aussi, d’après leur robe et leur chapeau, un greffier et deux
marchands. Olivier frissonna en songeant à son séjour dans le cachot aux carcans
du Grand-Châtelet.
    Nicolas Poulain s’approcha du teneur d’écritures
qui tenait à jour le livre d’écrou.
    — Nous cherchons le commissaire Chambon.
    — Il est occupé, il interroge un
prisonnier avec un procureur, répondit l’homme sans le regarder. Attendez sur
le banc avec les autres !
    — Je n’ai pas le temps d’attendre, je
suis lieutenant du prévôt d’Île-de-France. Allez le chercher tout de suite !
    Le teneur d’écritures maugréa quelques mots et
fit signe à un porte-clefs qui attendait devant une porte.
    — Jacques, va chercher M. Chambon. Il
est avec les prisonniers du Paradis. Dis-lui qu’on l’attend ici.
    Le geôlier parti, Olivier demanda :
    — Qu’est-ce que ce paradis ?
    — L’un des pires cachots, avec le Grand César et la Chambre du Noviciat. Il se trouve au fond de la
tour d’Argent et il est souvent inondé.
    Chambon arriva peu après, le visage contrarié
d’avoir été dérangé. Mais sa mauvaise humeur s’effaça en reconnaissant Nicolas
Poulain.
    — Monsieur Poulain, s’exclama-t-il. J’étais
avec un procureur du parlement en train de questionner vos deux canailles sur
la mort de M. Hauteville. Le commissaire Louchart, qui était chargé de l’enquête
pour le Châtelet, avait fait un mémoire au lieutenant civil concluant à un
crime commis par des vagabonds qu’on ne retrouverait sans doute pas. Ces
pendards doivent le savoir, car ils nient tout et demandent à s’expliquer avec
monsieur Louchart. J’envisage donc de les soumettre à la question préliminaire.
    — Ils ne nieront plus quand le procureur
leur lira ce texte, monsieur le commissaire, intervint Olivier en lui tendant
la confession de Salvancy.
    En s’approchant de la chandelle du teneur d’écritures,
Chambon la parcourut brièvement.
    — Qui êtes-vous ? Comment avez-vous
eu ce document ? s’enquit-il, suspicieux quand il eut fini sa lecture.
    — Olivier est le fils de M. Hauteville.
En ce qui concerne cette confession, c’est M. Salvancy qui l’a écrite de
sa main, et il n’a pas eu la liberté de nous la refuser, répondit Poulain. Il
faudra aussi se saisir de lui, mais à l’heure qu’il est, il s’est certainement
enfui, donc ce n’est pas urgent. En revanche, nous devons aller voir quelqu’un
d’autre, maintenant.
    — Qui donc ?
    — Sortons ! proposa Poulain qui
jugeait que les gens du greffe en avaient assez entendu.
    Dans la cour, une petite pluie commençait à
tomber et ils grimpèrent les marches du grand escalier pour se réfugier dans la
grande galerie. Une fois à l’écart et à l’abri des oreilles indiscrètes, Poulain
lui dit :
    — Vous avez lu ce papier. Il s’agit de M. Claude
Marteau. Il faut l’arrêter tout de suite, avant qu’il ne soit prévenu.
    — Claude Marteau ! Mais il ne va pas
se laisser faire ! s’effraya Chambon. Vous connaissez son frère ?
    — Oui.
    — Vous savez que son beau-père est le
prévôt des marchands et le président de la cour des Aides ? C’est quelqu’un
de considérable !
    — En effet, dit Poulain. Il est donc
temps que vous connaissiez la vérité. Il s’agit d’une gigantesque fraude sur la
collecte des tailles, et le roi lui-même suit de près cette affaire. Il m’a
donné tout pouvoir.
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