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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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M. Hauteville va vous en dire plus.
    Olivier expliqua alors au commissaire le
travail de vérification des registres des tailles qu’effectuait son père. Ce
contrôle, ordonné par le surintendant des Finances, avait été transmis à M. Claude
Marteau par M. Séguier. Son père avait terminé un mémoire aboutissant à
une mise en cause de M. Jehan Salvancy, l’homme qui venait de rédiger la
confession qu’il avait entre les mains. Le mémoire devait être remis à M. Séguier
qui ne l’avait jamais eu. Et pour cause, M. Marteau était venu le chercher
chez son père… et il l’avait tué à cette occasion.
    Olivier montra le fameux mémoire au
commissaire.
    — À la demande de M. Séguier, j’ai
repris ce contrôle. J’ai abouti aux mêmes conclusions que mon père, mais j’ai
appris en plus que les sommes détournées étaient en grande partie reversées au
trésorier du duc de Guise. Cette fraude sur les tailles finançait la sainte
union ! Or il n’est un secret pour personne que M. de La
Chapelle a de la sympathie pour cette confrérie, ainsi que pour M. de Guise,
de même que son beau-père, M. de Nully, le président de la cour des
Aides. Ils sont donc certainement complices. Pour l’instant, je n’ai de preuves
que contre M. Marteau, mais s’il parle quand il sera interrogé, c’est
toute la sainte union qui sera ébranlée.
    — Mais vous ne disposez que de la
confession écrite de M. Salvancy ? demanda le commissaire. Et vous me
dites qu’il est sans doute en fuite. Il n’y a donc aucun procureur qui ait
assisté à son interrogatoire ?
    — Aucun ! reconnut Olivier. Seul l’interrogatoire
de M. Marteau pourra révéler toute la vérité et les noms des complices.
    — S’il nie, je serai dans une situation
fort difficile, objecta M. Chambon avec une évidente réticence.
    — Il ne niera pas, l’assura Olivier. J’y
veillerai.
    — Je suis bien obligé de vous faire
confiance, soupira le commissaire, après une dernière hésitation.
    Après qu’il eut prévenu le procureur de son
départ, ils se rendirent rue des Deux-Portes, Chambon porté par sa mule.
    Arrivé là-bas, le lieutenant du prévôt
expliqua au commissaire qu’il ne les accompagnerait pas, M. Marteau ne devait
pas savoir quel rôle il avait joué dans son arrestation, aussi resterait-il en
bas à garder les montures. Cette nouvelle manœuvre surprit et tracassa encore
plus le commissaire qui allait se retrouver seul avec Hauteville et ce brigand
gascon qui les accompagnait pour accuser une personne d’une importance
considérable.
    Le concierge qui les reçut leur désigna une
banquette de bois dans l’entrée et, avec insolence, leur demanda d’attendre. Cubsac
l’interrompit très vite en sortant sa dague et en lui ordonnant de les conduire
auprès du contrôleur général des tailles.
    Ils forcèrent ainsi la porte de la chambre où
le financier travaillait avec un secrétaire. Avec la faible pluie qui tombait, la
cheminée fumait et l’une des fenêtres, celle du fond, près du lit, avait été
ouverte pour aérer.
    M. Marteau resta paralysé de stupeur, puis
de peur, en voyant entrer deux hommes avec des épées en main et le commissaire
Chambon qu’il connaissait. Cubsac s’approcha du secrétaire, qui s’était levé et,
le saisissant par sa robe, il le bouscula vers le lit.
    Olivier fit signe au concierge de rester près
du secrétaire avant de s’approcher de Marteau. Chambon était prudemment resté
près de la porte, ne voulant pas trop s’impliquer si l’affaire tournait mal.
    — Monsieur Marteau, vous êtes venu voir
mon père en janvier accompagné d’hommes de main de M. Salvancy. Vous l’avez
assassiné ainsi que ma gouvernante et mon valet. J’ai ici une confession
complète de M. Salvancy. J’ai aussi le mémoire que vous avez volé à mon
père après l’avoir occis. M. le commissaire Chambon dispose des aveux de
vos complices MM. Valier et Faizelier. Aujourd’hui, il est temps de vous
repentir, car je suis venu pour régler tous les comptes que j’ai avec vous.
    À ces mots, Marteau était devenu livide, il
balbutia :
    — Vous… Vous inventez, mon garçon ! Ce
ne sont que… des fariboles ! Vous n’avez pas le droit d’entrer ainsi chez
moi… je vais appeler…
    Olivier s’avança vers lui, la pointe de l’épée
en avant. Il lui donna un léger coup de taille au cou, juste au-dessus de sa
fraise blanche qui se teinta de
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