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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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royaume. Pour tous les courtisans, il était rentré en
grâce et, sous peu, les Guise l’accuseraient d’être un renégat. Plus tard dans
la soirée, le roi le reçut dans sa chambre avec Pomponne de Bellièvre, le
surintendant des finances. O leur raconta alors par quels moyens des gens de la
Ligue parisienne avaient détourné les tailles au profit du duc de Guise. Hélas,
l’argent était désormais dans les poches des Lorrains et il ne pouvait le faire
rendre. Mais dès cette année, le rendement des tailles serait amélioré de
plusieurs centaines de milliers de livres ! C’était une consolation.
    En quittant Paris,
M. de Mornay, sa fille, Caudebec, et le capitaine qui les avaient
accompagnés, se rendirent au château de Scipion Sardini.
    M. de Mornay donna au banquier les
neuf cent mille livres de quittances, mais celui-ci lui signala que, si elles
portaient bien la signature de M. Salvancy, il y manquait le sceau du
receveur pour qu’il puisse les payer.
    Cassandre sortit alors le sceau qu’elle avait
fait graver à partir de l’empreinte du cachet volée chez le receveur. Elle
demanda de la cire et scella toutes les quittances devant le banquier.
    Mornay demanda cent mille livres en pièces et
le reste sous forme de billets à ordre au nom de Henri de Bourbon, roi de
Navarre. Le banquier n’ayant pas assez d’écus au soleil, il compléta son compte
en pesant le poids d’or correspondant avec plusieurs monnaies étrangères :
des doubles ducats à quarante livres onze sous tournois, des nobles à la rose d’or
valant juste cent sous, des philippus portugais et enfin des ducats d’or à
quatre livres dix sous. Le tout fut rangé dans plusieurs sacoches [65] .
    Après un voyage sans histoire,
M. de Mornay retrouva le roi à Nérac, trois semaines plus tard. Henri
accola son ami avec effusion en se découvrant si riche. Il jeta aussi un regard
quelque peu paillard sur Cassandre, qu’il n’avait jamais remarquée, mais l’expression
sévère de son vieux compagnon lui fit comprendre qu’il devrait se contenter de
la Belle Corysande [66] . Au demeurant, l’air désespéré de Cassandre ne l’aurait
guère incité au badinage.
    À la fin du mois de
mai, et après un procès rapide devant la chambre de la Tournelle, MM. Valier
et Faizelier furent condamnés pour l’assassinat de M. Hauteville, de sa
gouvernante et de leur valet. En chemise et à genoux, la corde au cou, tenant
une torche de cire ardente de deux livres à la main, après avoir été battus et
fustigés de verges – suivant la formule consacrée –, ils firent amende
honorable devant la maison de leur victime. Ils déclarèrent alors se repentir
et demandèrent pardon à Dieu, à la justice et au roi. Après quoi, on les
conduisit à la Croix-du-Trahoir où ils eurent la main droite coupée par l’exécuteur
de la haute justice avant d’être pendus et étranglés.
    Le commissaire
Chambon ne retrouva pas Jehan Salvancy qui avait disparu avec son épouse. Seuls
ses serviteurs, désespérés, étaient encore dans sa maison. Le peu de biens qu’il
avait laissés, essentiellement de la vaisselle et des draps, fut saisi et donné
en dédommagement à Olivier Hauteville, ainsi que les rentes de l’Hôtel de Ville
qu’il possédait. En revanche, sa terre fut attribuée à la couronne.
    Avec la mort de Claude Marteau, et comme le
marquis d’O s’en doutait, il fut difficile pour la surintendance des Finances d’établir
toutes les complicités qui avaient participé à la fraude sur les tailles. Ceux
qui furent accusés se défendirent de leur bonne foi, d’autres, surtout des
trésoriers et des receveurs, ne furent même pas inquiétés. Protégés par leur
président, M. de Nully, les conseillers de la cour des Aides chargés
d’enquêter n’avançaient qu’avec une grande lenteur et une excessive prudence, aussi,
avant de rentrer à Caen, le marquis d’O proposa au roi de faire cesser la
procédure et d’accorder à tous les trésoriers une abolition de leurs larcins
contre une somme forfaitaire de deux cent mille écus. Le roi mit en place cette
mesure en mai, ce qui lui rapporta finalement deux cent quarante mille écus. Soit
presque ce que M. de Mornay avait emporté.
    Jamais le grand économique ne mérita mieux son
surnom !
    M. de Cubsac
avait finalement rejoint la maison du marquis d’O et se morfondait à Caen. Or, à
la fin du mois de mai, le marquis apprit que, par un arrêt du grand
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