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Les Rapines Du Duc De Guise

Les Rapines Du Duc De Guise

Titel: Les Rapines Du Duc De Guise
Autoren: Jean (d) Aillon
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poursuivit-il. Inutile donc de tenter de nous suivre.
    — Monsieur de Mornay, dit alors Olivier, j’ai
moi aussi une grâce à vous demander.
    — Laquelle ?
    — Je veux parler seul avec votre fille.
    — C’est impossible !
    — Vous devez accepter ! cria Olivier,
s’il vous reste un peu d’honneur !
    Cassandre vit que, sous l’insulte, son père
allait tirer sur lui. Elle se jeta en avant pour l’empêcher.
    — Père ! Je veux l’écouter. Je suis
armée et je ne risque rien. Qu’il m’accompagne dans la chambre d’à côté.
    Mornay serrait son arme avec une telle vigueur
que ses phalanges en étaient blanches, mais il avait à nouveau tourné les
canons vers O et Dimitri qui s’agitaient.
    — Nous perdons du temps, ma fille !
    — Je le lui dois ! insista-t-elle
simplement.
    Et sans attendre la réponse, elle fit signe à
Olivier de se lever. Au moment où les armes de Mornay s’étaient tournées
légèrement vers Olivier, le marquis d’O avait donné un coup de coude à Dimitri
à côté de lui. Il y avait peut-être une opportunité. Mais Dimitri vit que
Mornay s’était déjà retourné vers eux. Il était à plus de trois toises de lui. Le
temps qu’il sorte ses dagues, ils seraient tous morts.
    Entre-temps, Olivier s’était dirigé vers la
chambre, Cassandre le suivait.
    — Je te donne cinq minutes ma fille, pas
une de plus !
    — J’ai toujours
su que vous n’étiez pas celle que vous vouliez me faire croire, Cassandre, lui
dit Olivier d’un ton désabusé quand elle entra dans l’autre pièce.
    Elle le regarda avec surprise. Elle avait refermé
la porte derrière elle et le menaçait à peine du pistolet.
    Il la vouvoyait à nouveau. Tout était donc
fini entre eux. Mais après tout, c’était justice avec ce qu’elle venait de
faire. Les larmes lui vinrent aux yeux. Il ignora sa détresse et poursuivit, sans
acrimonie, avec indifférence.
    — Je savais que vous me mentiez depuis
plusieurs semaines. Il y avait la médaille de ma mère que vous n’aviez jamais
portée, comme si elle vous brûlait la peau. (Il la montra, posée sur la table
de la chambre où elle l’avait laissée.) Il y avait la messe, à laquelle vous
avez toujours trouvé une raison pour ne pas vous rendre, pas plus qu’à la
confession, même après m’avoir dit que vous étiez la nièce de Sardini. Il y
avait aussi la clef de la maison que vous aviez gardée. Mais surtout, il y
avait le livre que vous aviez caché dans vos draps.
    — Vous avez regardé dans mes draps ?
lui reprocha-t-elle, rouge de honte.
    — Oui, je l’avoue. Vous y laissiez le
nouveau testament traduit par M. de Bèze [64] . J’ai
compris que vous étiez vraiment protestante. Vous n’avez jamais été la nièce de
Sardini, vous n’avez jamais été Mlle Baulieu, alors qui étiez-vous ?
    Il se tut une seconde.
    — Pourtant, vous m’avez indiqué que M. Salvancy
était le voleur que je cherchais. C’est alors que j’ai compris votre insistance :
vous ne vouliez pas qu’on l’arrête, mais qu’avec Nicolas, nous récupérions les
quittances à votre place.
    » Vous saviez vous battre à l’épée, vous
saviez tuer. J’en ai facilement déduit que vous étiez une espionne huguenote, exactement
comme ces femmes de l’escadron volant de Mme de Médicis, même si vous
ne m’avez pas proposé vos charmes pour me convaincre.
    » Croyez que je le regrette, sourit-il
sans joie.
    — Je ne les ai jamais proposés à personne,
répliqua-t-elle sèchement.
    — Ainsi vous êtes la fille de cet
hérétique de Mornay ! Je croyais que M. d’O était un démon, alors que
j’ignorais avoir près de moi Lilith.
    — Je vous interdis de dire du mal de mon
père ! s’insurgea-t-elle. C’est l’un des rares hommes de ce royaume à
prôner la tolérance et à souhaiter la liberté du culte pour chacun.
    — Vous m’avez toujours trompé, lui
reprocha-t-il en secouant la tête.
    Brusquement, la tension fut trop forte et elle
éclata en sanglots. Elle bredouilla en baissant le canon de son arme.
    — Oui ! Oui, Olivier, je t’ai
toujours trompé ! Je le reconnais… Je t’ai trompé pour ma foi… pour ma
religion… et pour mon roi. Mais si cela peut te consoler, sache que je souffre
déjà comme si j’étais en enfer.
    — Puis-je te croire, après tant de
mensonges ?
    Elle posa l’arme sur le lit, s’approcha de lui
et lui prit les mains :
    — Je suis venue ici pour prendre
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