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Les foulards rouges

Les foulards rouges

Titel: Les foulards rouges
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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le cœur levé de
dégoût. En 1632, il complota de nouveau, avec Henri de Montmorency. Ils
soulevèrent le Midi, mais seul Montmorency mourut sous la hache… En 1636, il
complota avec le comte de Soissons, et l’abandonna au dernier moment. En 1641, il
complota encore, cette fois avec Cinq-Mars, mais seul le marquis fut décapité.
    Nissac avait déjà compris et, bien que très
surpris, il n’interrompit point d’Almaric qui continua :
    — Vous, Galand, qui êtes policier fort
habile, n’avez point été très avisé. Vous auriez dû savoir sa passion des
sciences occultes qui n’est point un secret en cette ville. Or l’Écorcheur s’adonnait
au satanisme, souvenez-vous du soufre de madame de Montjouvent. Vous auriez dû
rapprocher les deux choses, qui sont d’évidence.
    — Eh bien je ne l’ai point fait ! répondit
le chef de la police d’un ton pincé.
    — Poursuivez ! ordonna Nissac.
    Le marquis d’Almaric reprit :
    — Que vous dire ?… Je pensais, au
début, qu’il voulait foutre jolie et jeune paysanne en maison tranquille, et ne
m’en alarmai point. Mais l’homme est intelligent et avait tout prévu. Je ne
connaissais point le couple affreux qui préparait les femmes, et eux-mêmes
ignoraient tout des deux officiers du régiment de l’Écorcheur, qui ne savaient
point même que j’existais, comprenez-vous ?… Tout était ainsi conçu que
chacun avait travaillé en sa solitude pour le grand œuvre du maître que lui
seul savait en son ensemble.
    — Et l’or vous aida, peu ensuite, à oublier
vos scrupules ? répliqua Jérôme de Galand d’un ton acide.
    — Je titubais en cette vie de fou comme
personne marchant la nuit au bord d’un toit, les yeux ouverts, mais qu’on dit
endormie. Je pataugeais dans le sang et l’or. Je voyais violer, tuer, écorcher…
J’étais aux côtés d’un Prince du Sang, un des puissants du royaume et je
croyais, non, je savais que, même démasqué, il serait impuni.
    — Tel n’est point mon avis ! répondit
Jérôme de Galand en échangeant un regard avec le comte de Nissac.
    Mais celui-ci semblait plus réservé.
    Le baron de Galand
et les Foulards Rouges se présentèrent au Palais du Luxembourg. Le policier
était accompagné de cinquante de ses archers et de soixante cuirassiers d’élite
envoyés par le roi en toute urgence et discrétion pour soutenir l’action du
général de police.
    Les quelques hommes du régiment de Valois qui
gardaient le Palais furent rapidement bousculés et bientôt, Galand et Nissac
firent face à Monsieur.
    Galand exposa sèchement ses motifs, à quoi le
duc d’Orléans répondit :
    — Sortez !
    Le général de police aurait aimé gagner du
temps car il savait qu’en l’instant même les faussaires et experts, qui se
trouvaient à son service et qui étaient entrés derrière archers et cuirassiers,
fouillaient l’endroit en cachette.
    Mais il se sentait défaillir.
    Monsieur, fils d’Henri IV, frère de
Louis XIII, oncle de Louis XIV, c’était bien trop pour lui.
    C’est alors que Nissac sauva la situation, portant
la main à l’épée :
    — Sortir ?… Essayez donc de me faire
sortir, Monsieur… l’assassin.
    Gaston d’Orléans l’observa, surpris par ce
beau chapeau à plumes rouges et blanches.
    — Qui êtes-vous, vous qui serez pendu
demain ?
    — Loup de Pomonne, comte de Nissac, lieutenant-général
d’artillerie en l’armée royale, chef des Foulards Rouges et, je l’espère, votre
tourmenteur.
    Le duc recula, frottant ses doigts comme une
mouche ses pattes, puis murmura :
    — Je suis malade…
    Mais ses mots restant sans effet sur les
visages durs des hommes qui lui faisaient face, il se reprit :
    — Le roi mon neveu ne fera rien contre
moi. Il ne le peut !
    Les cambrioleurs et faussaires passèrent
devant les fenêtres. La cachette enfantine de l’Écorcheur n’avait point trompé
longtemps des gens pour lesquels le vol est une science qu’ils connaissent
parfaitement. Ils tenaient nombreuses têtes nageant dans le liquide de bocaux, des
statuettes étranges, un masque d’argent et autres objets de la chapelle secrète
du duc qui pâlit en disant :
    — Vous n’obtiendrez rien.
    Nissac se précipita dehors et arrêta un
instant les faussaires.
    Pendant ce temps, Galand regardait cet homme
sans le bien comprendre : né avant Louis XIII, son frère, il eût été
roi et ne pouvait pardonner cela à sa mère, ni à toutes les femmes.
    Le comte
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