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Les foulards rouges

Les foulards rouges

Titel: Les foulards rouges
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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doute avait-il beaucoup changé car homme qui aime la
littérature peut-il être tout à fait mauvais ?
    Bossuet prononça son oraison funèbre.
    *
    *   *
    Le masque d’argent, pièce
magnifique, fut volé par un des faussaires aux ordres de Galand le jour même du
suicide de celui-ci.
    Ses trois propriétaires successifs ayant
trouvé mort affreuse en les trois années qui suivirent, le masque d’argent fut
fondu en deux lingots qui furent achetés par un joaillier anglais qui ne
connaissait point leur réputation d’attirer le mauvais sort.
    Ils n’arrivèrent jamais en Angleterre, le
vaisseau qui les transportait ayant fait naufrage au large des Cornouailles et
des îles Scilly par temps clair et mer calme.
    *
    *   *
    Le marquis Jehan d’Almaric, retiré à Londres
où il vivait fastueusement, fut assassiné de cinquante-trois coups d’épée par
quatre hommes venus de France, et que l’on ne captura point, mais qui, d’après
le témoignage du passeur, semblaient militaires en civil.
    Cet assassinat eut lieu un an jour pour jour
après la mort de Jérôme de Galand, et les cinquante-trois coups d’épée
correspondaient à l’âge du chef de la police royale le jour de son suicide.
    À quelques jours de là, quatre des plus
fidèles archers de feu le baron de Galand eurent punition légère pour absence
injustifiée en un lieu qu’ils refusèrent toujours de nommer.
    HISTOIRE MODERNE…
    Durant tout son long
règne, le roi fit régulièrement fleurir de lys les tombes des Foulards Rouges.
    Puis les rois qui suivirent oublièrent cet
usage mais des mains inconnues continuèrent à fleurir les tombes jusqu’à la fin
du XIX e siècle.
    Au siècle suivant, le XX e , qui ne brilla guère par le bon goût mais fut des plus remarquables
par sa prétention, l’Église fut détruite, le vieil if coupé et les très
anciennes tombes aux noms indéchiffrables furent rasées, dispersant quelques os,
par engins fort étranges qui semblaient se mouvoir comme des chenilles.
    Sur son emplacement, aujourd’hui, en une
taverne toute de verre qui n’a plus le charme et l’intimité de celles des temps
jadis, on mange spécialité de pains ronds qui collent aux dents, avec ce qui
ressemble vaguement à viande hachée menu, sauce insipide, tranche de fromage
sans goût, lamelles de cornichon d’une grande fadeur et feuille de salade dont
n’eurent point voulu les lapins pourtant terriblement affamés du Paris de la
Fronde…
    *
    *   *
    ENTRE LES DEUX …
    Le cardinal Mazarin
fut rappelé d’exil cinq jours seulement après que le roi fut entré en la ville
de Paris.
    Il s’attendait au pire.
    La foule lui fit un triomphe.
    *
    *   *
    RACHAT …
    Charlotte de La
Ferté-Sheffair, duchesse de Luègue, prit le voile chez les sœurs de Port-Royal
de Paris et se retira du monde quelques mois plus tard.
    Elle légua tous ses biens à Port-Royal.
    *
    *   *
    LES BONS …
    Monsieur le maréchal
de Turenne, qui n’avait failli qu’une fois mais par amour, ce qui n’est point
mince excuse, continua de servir le roi avec brio.
    Il fut tué au combat, près de Sasbach, en 1675…
    *
    *   *
    Le duc de Salluste
de Castelvalognes, général des jésuites, poursuivit ses recherches pendant
trente-sept années, jusqu’à sa mort le 14 juillet 1689.
    Ses multiples archives disparurent, mais sans
doute pas pour tout le monde, car on trouva traces de ses idées, en des cercles
secrets, pendant un siècle, jour pour jour.
    Au bout de cette période, en 1789, il ne fut
plus nécessaire d’exprimer telles pensées en petits comités : elles
étaient l’essence même du pouvoir révolutionnaire qui changea la face du monde
en proclamant les Droits de l’Homme.
    *
    *   *
    Au roi, qui lui
proposait commandement dans l’armée, le baron de Florenty répondit avec
modestie mais fermeté qu’il préférait de la bonne terre.
    On lui en donna, et beaucoup, en champs de blé
et belles prairies. L’équivalent de la moitié de la ville de Paris.
    En outre, sa femme finit par l’aimer tout de
bon, et même plus que de raison.
    *
    *   *
    Le baron Maximilien
de Fervac devint colonel du régiment des Gardes Françaises où il avait servi
comme simple sergent, puis fut nommé lieutenant-général et combattit aux côtés
du maréchal de Turenne.
    Il acheta grand château et sa femme, la
toujours belle Manon, lui donna cinq enfants.
    Il fut tué au combat, vingt ans plus tard, en
1672, au dramatique passage du Rhin, en même
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