Les fils de Bélial

« vaillants chevaliers du Guesclin, de Villaine et d’Audrehem ». Les trois seront faits prisonniers. «  Ainsi fut mgr. Bertran De Clacquin, le mareschal d’Andrehen et le Besgue de Villaine avec tous ceulx de leur route comme preuz desconfiz par la defaulte des Espaingnolz qui s’en fuirent » (Chron. des 4 premiers Valois).
    Les autres prisonniers de l’avant-garde à pied furent : don Sanche (frère d’Henri), Felipe de Castro, Pero Fernandez de Velasco, Garcia Alvarez de Toledo, Pero Ruiz Sarmiento, Gomez Gonzalez de Castaneda, Juan Diaz de Aillon, Juan Gonzalez de Avellaneda, Garcia Gonzalez de Herrera, Pero Lopez de Ayala (le chroniqueur), Sancho Fernandez de Tovar, Juan Ramirez de Arellano.
    Les cavaliers pris furent :
    Le Cte de Dénia (futur marquis de Villena), Alfonso, Pedro (frères d’Henri), Pero Moniz Maître de Calatrava, Men Rodriguez de Biedma, Alavar Garcia de Albornoz, Beltran de Guevara, Juan Funtado de Mendoza, Pero Gonzalez de Mendoza, Pero Terrorio (futur Archevêque de Tolède), Juan Garcia Palomeque (évêque de Badajoz), Pero Gonzalez Carrillo, Pero Boil Sgr de Huete, Juan Martinez de Luna, Pero Fernandez Dixar, Pero Jordan de Unies, Ferrand Osores, Garcie Jufre Terrorio, Sancho Sanchez de Moscoso,
    Gomez Carrillo de Quintana (ces 3 derniers exécutés, tout comme Lopez de Orosco).
    Pierre le Cruel demande de se les faire livrer mais le Prince Noir refuse, sachant ce qui les attendrait (« qu’on n’attentât pas à la vie de messire Bertrand tant que conserver le pourrait ni du Bègue de Villaine, ni du maréchal d’Audrehem pour être vaillants chevaliers  »). Le Bègue de Villiers est tué {cf. le Héraut de Chandos).
    Le Prince Noir a une entrevue avec Pierre de Vil-laine, en présence d’Olivier de Clisson, d’Albret, John Chandos, Hugh de Calveley. Celle-ci a été décrite par les chroniqueurs :
    « Venez ici ; êtes-vous icelui Besgue qui tant avez grevé et travaillé nos gens ? J’ai maintes fois maudit l’heure que vous Jutes oncques né.
    « Sire, je suis un petit chevalier, vous le savez bien et n’ai pas force ni puissance de vous grever. Si me poise que sans raison vous plaignez de moi. J’ai servi le Roi de France mon droit seigneur et aduré de tel pouvoir comme j’ai. Et pour certain si j’eusse pu je vous eusse volontiers grevé pour essaucier l’état de mondit seigneur ainsi comme tout pour d’homme doit faire.
    « Beau Sire, dit le Prince, vous parlez moult sagement. Et si les bons rois Philippe et Jean son fils devainement trépassé eussent eu pleinte de chavaliers en leur temps, comme tels trois tiens – j’enfermez céans en prison, ja le roi Édouard mon père n’eût passé la mer pour venir en France : mais y eût la paix et amour entre les deux rois.
    Pierre de Villaine et Arnoul d’Audrehem sont libérés contre rançon peu après. Du Guesclin ne sera libéré que le 27/12/1367 contre 60 000 florins de rançon, qu’il paya en vendant ses fiefs espagnols au roi d’Aragon.
    Chandos écume de nouveau la campagne française. Le Prince Noir et ses hommes, frappés de dysenterie, déçus par Pedro le Cruel qui ne paye pas les sommes promises aux Anglais pour leur aide, repassent les Pyrénées.
    À sa délivrance, Pierre va droit en Avignon, y retrouve le duc d’Anjou, qui « grand honneur lui fit et lui donna maint beau don ». Le Transtamare est présent, également convoqué. Le duc d’Anjou lui ordonne de retourner en Espagne et lui donne de l’or pour vaincre ses résistances.
    « Après ce que Mgr le Besgue de Vilaine fut quitte de sa rançon et délivré, o tout ce qu’il poult finer et assembler de gens d’armes de Normandie il se remisl à voye pour s’en aler droit en Espaingne au roy Henry. (…) se mistrent luy (Henry) et le dit Besgue o sa route sur les champs et firent forte guerre et aspre au Roy Petre et moult recouvrerent de pais sur luy » (…) (Chron. des 4 premiers Valois).
    Le Transtamare se sent impuissant sans du Guesclin, toujours prisonnier à Bordeaux. Le duc d’Anjou lui délivre Pierre de Villaine «  qui par devers le roi se retrait ».
    La reine de Castille, épouse de Transtamare, pleure pour attirer les chevaliers français, et leur promet de bons gages, ce qui les fait fléchir… Mais Pierre de Villaine leur dit :
    « J’ai plusieurs fois oui lire et recorder que qui sert et ne passert, il n’en doit point avoir de profit. Et aussi pouvons nous ici trouver Juifs et